Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 15 - giugno 1891

DEUXU~~Œ ANNI~E. - VOL. II PRIX DU NUUÉRO: »O CE~'I'lllES ENTRETIENS POLITIQUl~S & LI'fTÉRAIRES SOMMAIRE: 1. M. H. de Régnier: Victor llnyo et les S'Jili/Joltsles. -~. M. Paul Adam: Le su/Jti,nc en.'1·etien. :;. M. Bernard Lazare: Entendons-noits. !J.. M. Germain : .1 t rcwe1·stesjnr1;s lies salons. :i. M. Hero!d: Jeu.c o(fictets. G. M. Francis-Vielé-Griffi.n: Deu:cnwts. 7. ~oies et Xotules. {Livres, :\Iusiqne, Thô,Urc, c~c.) l'.\HlS 1:2, P.\!-S.\GI-: XOLLRT, 12 • Jt:in 1891 E·:Jliot•, ( 111? Bt~nC')

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VICTHOURGEOTLESY!IBOLISTES Le bonhomme a du bon ... L'un d"eux On a tout reproché aux . ymbolistes et peu ,i peu le plus grand nombre de ces gl'iefs a ce~sé d'avoir cours, est tombé: dans le discrédit du public mieux avisé. Aux premières manifestations des poètes de cette école, quelques journalistes prétendirent les avoir rencontl'és trop au Café et en induisirent de fàcheuses habitudes d'oisiveté et un manque de sobriété. Alcooliques et noctambules furent les épithètes fa,·01·ites. Bientôt on reconnut qu'il n'en était rien et que ce fait de leur présence occasionnelle dans un de ces lieux inoffensifs n·était pas un Cl'ime; lù, en effet, où, comme pour protester d'anrnce contre toute liberté de tenue le serdce est confié à des hommes entre deux îtges qui, outl'e un cérémonien_x habit noir, affectent des habitudes de ,·isnge - farnds_nux lèvres rares - chères à maintes professions libérales, médecine ou magistrature. Les symbolistes sitôt absous de ce chef d'accusation on s·en prit a lent· prétendue obsclll'ité. On discnht pour·- sarnir s'ils se comprenaient entl'e eux ou eux-mêmes, si l'admiration qu'ils avaient pour leurs œuvres n'était pas stérile et individuelle, si lïncomp1-.~hensibilité de leurs livres n'en rendait pas la teneur et !"opinion favorable qu'on en aurait pu a,·oir incommunicables. L'anecdote même courut d'une lecture qu·entrepl'il'ent d'honnêtes gens, un soir, du Toast Funèbre de ~Iallarmé, au lieu du BibliotecaGino Bianco

- 1()4. - loto accoutumé et où chacun des lecteurs apporta clu texte en question une solution différente, particulière et qui n·était en somme qu'une constatation de réciproque et pauv1;eincompétence. L'invincible et progressive diffusion parmi tous les esprits impartiaux et de bonne foi des nobles vers du noble écrirnin eut raison de ces légendes et l'audience qu'ont maintenant les œuvres de M. Stéphane :vlallarmé . prouve que la malveillance ne leur a pa:; nui. Elles sont maintenant clans toutes les mémoires etju:;lice est rendue à leur pureté classique et .'t leur haute sagesse de pensée. li en est de même pour Verlaine et je crois que :.\I. Jules Lemaître qui commenta jadis assez maladroitement un sonnet de l'auteur d'Amour pour les lecteurs de la Revue Bleue n'oserait plus maintenant faire preuve d'un aussi parcimonieux intérêt, avouer une difficulté à comprendre aussi démodée. Voici maintenant que M. Ferdina11d Brunetière indique une nouvelle nuance d'opinion. Il considère les symbolistes comme les incapables dépositaires de la bonne esthétique mais il constate que lïnfirmité seule de leur <Yénie les empêche d'illustrer les préceptes qu'ib aflirment. D'autre part i.\I. Zola reYendique pour soi la mise en usage de l'oisif arcane. Dans un article paru an Fi_qaro :.\II. Maurice Barrès remarque à son tour une valeur tic production méjiocre et ne répondant pas aux exigeances de l'admiration. La plupart des jeunes écrivains ont omis, selon lui, « un formalité >>, celle d'établir leurs prétentions par un chef-d'œuvre. :.\lais, à prendre un exemple dans une autre époque,les Homantiques, qui furent d'une aimable précocité plus pleine de promesse que de fructueux résulbtls, n'écrivirent point en 1830 leurs plus durables livres. Ce n'est que sur le tard que Yigny s'illustrait jamais par cr admirables et hautains poèmes. La L[,gende des Siècles n·est pas l'œune de « !'Enfant sublime » de la Restauration mais du morose et Yisionnaire exilé de Jerse'y. Baudelaire enf111et Leconte de Lisle ne publièrent pas leurs Fleurs du :.\1.al -et leqrs Poème Barbares en sortant du collège et personne ne tire de lA des conclusions défa,·orables el ne les traite d·esprits retardataires et inefficaces. BibliotecaGinoBianco

-195 - L'opinion qu'on eut des ymbolistes a déjà beaucoup varié et n'est point fixée encore. Il y a peu dejours}II. :\farce! Prevost proposait à ce8 lecteurs une façon nouvelle de penser à leur égard. JI les représentait comme infatués d'assez excessives prétentions,portés au dénigrement et en proie it une idée d'eux-mêmes si exagérée qu'elle allait jusqu'it confondre dans un unanime mépris simplificateur et par une critique qui ne serait qu'une négation sommaire et . imprudente, tous_los efforts antérieurs et comtemporains. Sans s'en doute1· M. Prévost concluait en leur fayeur estimant qu'ils valait mieux lire leurs livres qu'en connaître les auteuis ce qui, en impliquant les œun-es préférables aux personnes, prouvait aussi que ces œuvres ne sont point si obscures qu'il faille pour les comprendre s'adjoindre à tout prix le secours clesauteurs transformés en glossateurs de leurs propres textes. Il résulte de tout ceci que l'irrespect est le vice dominant et reconnu des symbolistes. . Une défense plus ou moins sophistique de l'irrespect pourrait distraire le lecteur qui acquiescerai, j'en suis sùr, à cès propositions : , L'irrespect, au contraire de l'admiration qui est un sentiment un peu bas, prouve une certaine liberté d'esprit. Il y a en lui peut-être, et surtout quand il a pour cause une sorte de vivacité juvénile difficultueuse à s'incliner dernnt ce qui est vénérable et dont on l'écrase, je ne saîs quoi d'un peu présomptueux mais que cC1mpensent des risques inhérents it cette maniè1·e de ne se point déclarer aisement satisfait et qui sont le ridicule d'avoil' nié fut-ce un instant ce qu'on a été loin d'égaler. Etre irrespectueux des renommées établies est, sans doute, simplement la conscience d'avoir it leur opposer, au sec1·et de soi encore, des gloires tacites dont l'expansion, inévitable, si elles existent, sera un jour dégagée de cette tendance qui ne fait que signale,· leur présence interne. Çe sentiment d'inespect pourrait être considéré comme le fond de toute littérature. Le fait de produire à son tour, après tant de chefs cl'œune amassés par le labeur des siècles,n'estpas sans infirmer clanssa mesure cequ·on croit.re- ..connaltre de définitif dans les productions antérieures. On BibliotecaGino Bianco

- 106 - peut envers elles garder le sentiment de leur valeur en reconnaissant que les sati,;factions qu·elles procuraient à leurs contemporains pour qui elles étaient une ::lOl'ted'absolu au-delà. de qui ils ne rêvaient rien, étaient légitimes mais momentanées et ne pouvaient correspondre par avance aux besoins c1·esprits futurs et, en accordant ù, ces œuvres la louange qu·elles méritent à cause des signes du ~énie qui sont en elles, leur dénier le caraclère de staùilité eternelle et de sa.tisfaction !l.bsolue. Est-il haïssable de s'autoriser de ce qu·elles succédaient à d'autres œunes auxquelles elles• se substituaient dans le goùt du temps pour ne pas interdire aux sun·enants, au nom de leur oppressive beauté, le droit de réitrrer une ·saï identique du reste aussi par un manque de dur;e analogue. Quelle que pùt être la légitimité de l'irrespect ainsi considéré je crois que la génération présente n'en abusa pas. Pour cc qui est de son autre forme plus quotidienne et qui consiste it faire trop peu de cas d'œu nes célèbres et glorieuses par une sorte de fanfaronnade de dénio-rcment et par un goùt. de rabaisser, vite intérieurenfent désavoué par une notion du beau plus forte qu'une humeur pas,;agère, je ne crois pas Hon plus qu'elle soit tant en crédit. Jamai,;, au contraire, plus que maintenant un culte vif n'entoura la bonne littérature et la haute poésie et ceux qui ont pratiqué l'une ou l'autre sont sù1·s de trouver lJarmi les jeunes gen'> une faveur appréciatrice et toutes es marques de l'admirntion. Mais il importe de ne pas confondre l"admiration désintéressée qu'il sied d'a,·oir pour les èhefs d'œuHe a,·ec une nuance du même sentiment qui po_usseceux qui l'ont en partage à s',lpproprier ce qu'ils admirent. Cet excès s·appelle l'imitation et c'est par elle que les singes témoignent l'estime qu'ils ont des hommes. La parodie s'y rattache et elle est aussi respectueuse mais d'une façon inférieure et animale. Ce respect même pour la bonne littératura va si loin qu'il se corrobore d'un désir de justice, d'un q esoin d'équité qui Youdrait mettre un peu d'ordre dans les Tenoinmées passées et contemporaines. line pareille réforme n'a pas lieu sans criailleries de la part de ceux qui se sentent menacés d'être fort réduits en leurs excédentes préBibliotecaGinoBianco

- 197 - rogath·cs. Cet effort hmahlc cl'assigner il chacun le rang auquel il a droit nécessite un peu de tracasserie et d'être assez pointilleux pour distribuer la gloire en sa quo li lé intégrale.Les naturalistes ont eu un peu à souffrir do ces scrupules de l'opinion des let!rés émue de la grossière usurpation de ces médiocres prosateurs et d'un autre côté les choses Yont si bien qu'il sera peu-être inutile en France et même dangereux d'avoir été un trop mauvais poète et qu'il est loisible d'espérer que les quelques restitutions au néant les plus immédiatement nécessaires auront leur cours. C'est il cet.te déchéance que par malentendu on a attribué aux symbolistes le projet de réduire \ïclor Hugo. Cet laines marques ùe dépréciation eurent lieu à l'égard du grand poète mais elles émanaient d'universitaires difficiles qui avaient montré pour la poésie une incompétence tournée à la haine et ce serait dommage que ces itTcl\·érences fussent comptées à faux à des jeunes gens qui n'ont rien à prétendre au fücheux lustre de dét.l'acteurs de Hugo. Je crois que la situation de Hugo est celle-ci, normale, inévitable, glorieuse. Il est entré dans ce silence préparatoire où s'{,Jabore mystérieusement l'épuration d'une œuvre légHée aux siècles par la Mort. Dans fa sorte de respectueux oubli où elle semble être elle se défalque, dans l'ombre, de son surcroit inutile, les parties caduques succombent mais l'immense ruine ne s'écroule que de son superflu. Ce sourd travail est le résultat d'une critique infinitésimale et anonyme. Tout lecteur y coopère it son insu, et peu à peu, d'elles-mêmes, les assises fondamentales s'exhausseront et Je bloc d'antique splendeur écrite, et clans la vieille pierre se lira maint hiéroglyphe sublime et se verront, sculptées et sacrées par le Temps, de fortes et délicates figures. L'œu\Te sortira de ce silence conforme à une sorte d'assentiment général qui l'acceptera alors sous un aspect vrai et monumental et chacun y saluera, outre ce qu'il y pr.'.lfère,la manifestation d'un génial éclat poétique, car chacun est intéressé à voit· respecter ce dont il croit posséder en soi une parcelle aussi pour laquelle il aura le cl roit d'espérer de l'avenir le même traitement. . H. DE R.f:GNIER. BibliotecaGinoBianco

LESUBLI~IENTRETIEN OU L'EMBARQUEMENT POUR LA GLOIRE Mon cher Directeur, pourquoi ne pas Youloir comprendre les choses? ... Excellent Yotre déjeuner, certes •.. Ce canard aux oranges!. .. Sans doute ... mais ça n'empêche nullement que nous parlions affaires avec sérieux ... Comment!. .. Pas sérieux, moi, Arsénius ! - Mais non, YOUSblaguez ... - Je blague!!. .. - Ecoutez, mon bon, Yous tenez il me refaire pour vous en vanter à Tortoni ... Comme si je ne Yous connaissais pas ... - Voilà!. .. Parce que je fais dans le gai, on ne prend même pas au sérieux mes douleurs de père. - Farceur! - Je vous jure que Gisèle, ma fille Gisèle, fille légitime et unique sort définitivement de pension, qu'il lui faut des toilettes pour se produire dans le monde : ci, cent louis; toilettes pour que sa mère l'accompagne : cicinquante louis ... soit cent cinquante louis !... Les conve- · nances exigent que je meuble un salon, une salle à man- . ger, la chambrette de la petite. Cela nécessite une visite à l'hôtel Drouot: ... deux cents louis! On ne peut pas, en conscience, faire rater l'occasion merveilleuse qui se présente. La princesse Vouguinine liquide son veunp-e. A propos vous savez le potin? ... Elle aurait noyé son mari dans un scP-au à Champagne, en maintenant au fond de ce vermeil la tête du boyard, ivre comme Yan Zandt. Et elle épouse son grec, Alkibiadès, le répartiteur de la « Société d'Encouragement »... B1bliotecaGino Bianco

- 19!) - - Bah! - Oui ... :Vfais revenons à nos brebis ... On vend le mobilier de la princesse ... - Ah ça, mon cher, vous possédez un hôtel depuis quinze ans, l'installation n'est plus à faire ... - AYec ça ... Plusieurs tapissiers le meublèrent cinq ou six fois, Tétrel, entre autres ... [Un salon de Jaque blanche, à filets pers ... Quel miracle! le prince de:.\'lonaco l'acheta dans la suite ... ] Mais, vous savez, je m'arrange si mal, ... jamais je ne puis solder les mémoires; et ces industriels reprirent chaque fois leur marchandise ... Mon hôtel: les quatre murs! Nous couchons dans des lits-cage de vingt-cinq francs, ... en attendant ... Le hall contient un divan, un banc de jardin, le pleyel, et cinq chaises en bambou; quant à la salle à manger elle est d'un faux vieux chêne qui me désespère ... Heureusement je gardai ma saile de bains ... Çà, je l'avoue: je me lave dans le plus beau tub-room de Paris. Mais comprenez-m,)i, ça ne suffit pas à ma fille ... Je vous en prie, mon petit Trousseau, avancez-moi les cinq mille. -:Kon. - Comme il vous plaira ... Vous n'aurez pas 1VIadame la Margrave. - Soit! - Je la porte à Samuel. .. A la Renaissance, ça fera de l'argent ... ---' Portez-la ... - .-\.dieu.. . - .-\.dieu.. . - Yous en mourez d'enYie de ma Margrave ... Tenez ... le duo du trois : Si sol fa do ... la la, la la, Bète, tu me chatouilles Dans !'dos, Bête. tu me chatouilles Dans !'dos ... · Yoyez-Yous, une grue épatante, vous dégoisant ça, avec une jolie cambrure, une ligne d'or, la gorcre en pointe dans l'échancrure de la chemise paysanne. Et quand la petite flùte reprend : · Tes ·yeux sont des pastilles BibliotecaGinoBianco

et l'air de t.éténade ... Une trou vaille, ce(te sérénacte en mi: rien que les cui\'l'es imitant la mandoline ... jamais je n'écrivis chose meilleure ... - .Tene dis pas. - Allons : ma petite prime de cinq mille ... Vous me laisserez partir et vous m'écrirez ce soir. A quoi llon? Moi, You:; pensez, je m·en fiche. Si Yous ne ,·oulez pas, Samuel me monte en trois semaines, et j'aurni Gl'aniel'? Qui r,réera une margrave ... convenez-en. Elle a. déjit dessiné le costume ... Yous ne pouver. me donner Granier ... vous, n·est-ce pas? .. ça passe ,·tmon désavantage ... et, a!Ol'S je prends 8amuel, - seulement si Yous m'offrez une prime de préférence : (cinq mille) ... je signe a,·ec ,·ous et nous finissons l'été. - Demandez la prime ,'t Samuel! justement il hérite! - La question n'est pa::;l,L S,imuel ne donnern pas de prime mais il engage Granier ... Avec elle j'assure cent représentations! - Ah bien oui, Granier ... Fichue, mon hon, éreintée! Ici je vous donnerai BrnnaHauss ... Pas beaucoup de YOix, mais un chien! Elle enlève l'orchestre ... d'un coup cte rein ... - Va pour Martens! Elle YOUSsoigne, hein, ça se voit, toute la fête, alors .. J'y pense; je lui écris une carntine en ~-é juste pour sa Yoix aYec un couplet d'escrime, dans la Y du IL .. On lui collera un trave::;ti. - C'est une idée ! Elle a des cuisses men·eilleuses, mon bon. -- Parfait... Tous ajoutons un chœur d'escl'imeuses, de spadassines, de reitresses, comme il ,·ous plaira, et a,·ec une orchestration spt'.·ciale, triangle, cymbales, altos .. . j'obtiens une musique de cristal émietté, d'acier froissé .. . Un clou épalant... <;a vaut cinq mille! - Peuh! - Voyons, mon petit Trousseau, ne me faites pas languir ... Hegardez li,, par la fenêtre ... La voiUt Gisèle, ma tille, elle attend le chèque pour se nipper, la chère enfant! ... Pas jolie maie:,déjà si fausse, nne Haie femme ... Lâcher. votre chèque et nous courons it !'Hôtel des Yenles, puis chez Redfern. Je couve une idée de robe amazone, pour elle, avec un doublé de satin gris ..... BibliotecaGino Bianco

- 201 - - lmpayable, cet Arsénius ! - Cinq mille! et je reprends toute l'opérette pour la voix de Hauss, et vous palpez le manuscrit dans huit jours, le lundi ... ça Ya? - Yons me rninerez ... - Ah! Ah! ... Voici la plume ... Ai-je encore le temps de toucher? ... - Jusqn'A cinq heures! - Ail right ! You are a pretty man 1 - ~fais vous arrangerez la musique pour la voix de Haus,:. - Entendu. - Pour lundi. - Lundi. Au revoir. Merci ... Je cours me payer la tète de Samuel en lui apprenant que nous marchons ensemble. PAUL ADA~f. BibliotecaGino Bianco

ENTENDONS-NOUS Xon plus que vous. je n'estime les thêories qui se pcl'pétucnl dans l'abstraction. Je n•ai foi <1u·auxœuvres. · CIIARLl::S '.\fontCE Si, s'entendre est la condition ini liale de toute discussion - qu'elle soit politique, comme religieuse, comme liltéraire - c'est. aussi celle qui jamais n'est réalisée, et cette essentielle entente ne peut manquer sans qu'il en résulte de fort gra\'eS perlubations. Oe classifications imprudentes, trop hâtiYes, trop larges et aussi trop restreintes, beaucoup pâtissent qui, en bonne justice, ne denaient pas souffrir des sottises commises par de pseudocoreligionnaires. De la vérité de ces axiomes, pourrait être garant M. Chru:lesMorice et le mélodrame dont il nous voulut éjouir l'autre jour, tant il est nai que les rhoses les plus détestables et d'une incontestable inutilité esthétique peuYent servir ,'t des démonstrations, même esthétiques. Au lendemain de cette journée hétéroclite, où Hugo alternaitavecMaeterlink, et M.Mendèsavec M.Morice, pour la plus grande gloire <lu symbolisme, la presse parisienne s'est trouYée singulièrement et légitimement troublée, et cela grâce à ce manque 'd'entente que je signalai tout à l'heure. Depuis un mois tantôt, un journal bouleYardier, qui se pique parfois d'aimer la littérature, annonçait la grande manifestation préparée par la jeunesse contemporaine. Il airn_ait à représenter cette jeu_nesse groupée a_utour de celui que M. France appela Jadis - par une desobligeanté ironie sans doute - le cen·eau du Symbolisme, BibliotecaGinoBianco

- 203 - et espérant du drame prôné, sa définiti,·e consécration, son jour d'Hernani. La conversion inattendue de M. Catulle :\Iendès, fort connu pour ses sarnntes organisations d'écoles littéraires, achern d'allicier la critique, qui de bonne foi - comme toujours - croyant au chef-d'œuvre, vint occuper les stalles qui lui avaient été réservées. La pièce soumise à l'infrangible jugement des dispensateurs de gloire- car !'Intruse ayant été mise au dernier plan, et les noms de Verlaine et de Marllarmé représentant des formes d'art déjà discutées par tout scrupuleux aristaque, il n'y avait qu'une pièce - les émut en même temps qu'elle leur procura une terrible et imméritée déception. DP.s hommes comme Pouquier, Vitu et .Jules Lema:itre, aussi bien Pessard, sont toujours mùs, cela est de notoriété publique, par le désir de trouvei· partout l'Art et smtout de l'art nouveau, l'art actuel ne suffisant pas à contenter leurs surprenantes cenelles. Que leur répondre aussi, lorsque Cfterubin ouï, ils se plaignirent amêrement d'avoir été frustrés dans leurs plus louables espérances ; quand ils affirmèrent, que pour mettre en trois actes de mélodrame les plus contestables aphorismes de la sagesse populaire, il n'était nul besoin de déranger l\folière de sa chaise, Harpagon, Don Juan et Cberubin de leurs socles? Certes la pensée secrète de ces raffinés, celle que leur biem·eillance seule les empêcha d'énoncer, était que M. Morice n'avait pas tiré grande merveille de son intellect, puisque, prenant des types connus,et ainsi bénéficiant de toute la poésie qui est enclose dans ces êtres, de la beauté latente que fait jaillir leur seul nom préféré, il avait su mesurer à ce point de ces avantages, que des personnages créés par Molière et Beaumarchais, il avait fait les vulgaires acteurs du plus vulgaire des drames. Je comprends moins l'attitude de M. arcey, il est vrai que cette âme naïve s'est toujours laissée prendre au~ étiquettes que les auteurs astucieux mettent à leux chapeau. Sur les programmes, sur les affiches, dans les journaux, ne lut-il pas : Chér"Ubin, pièce symboliste? Fidèle à ses principes de justice et de scrupule, plein de conscience, il chercha le symbole, ne le trourn pas, ce qui est fort naturel, et cette recherche gâta le plaisir qu'il Biblioteca Gino Bianco

- 204 - aurait certes pris, sans l'intempestive prétenlion de M. Morice. Evidemment un symbole profond se fùt trouvé clans le drame, M. Sarcey ne l'eût poirit saisi; cette raison n'e<:;tpas suffisante pour lui faire quérir un symbole absent. Si ce mot étranger li. son Yocabulaire, n'avait perturbé totalement M. Sarcey, il eù t à coup sûr rn en i\l. Charles. Morice un des auteurs qu'il aime a prôner, et n eùt pas exigé dans son feuilleton qu'on lui expliquat lei:- choses. N'a-t-il pas vu que Chérubin était une délicieuse charade, une charade à double sens - la plus difficile des chantùes - une charade ~l laquelle il fallait répondre: << ù Père arnre fils prodigue >> et cc à Père prodigue fils arnre »? N'a-t-il pas vu que cette charade était écrite dans la lan- "\ gue chère h la fois à Gan di Ilot et ù :.VIC. herbuliez del' A1;adémie Française, et que M. Morice qui jadis prnféra : cc Le pulJl;c ne sait guère plus se repaitre que de termes impropres et de métaphores mal faites n, avait tout fait pour le pulJlic? Comment enfin i\L Sarcey n'a-t-il pas reconnu les chères vieilles ficelles que tant il aime, les personnages illogiques, et les personnages inutiles, ceux qui mofü·ent seulement le baisser du rideau, et ne retrouva-t-il pas pour parfaire sa joie, parmi le mauvais français personnel à l\lI.Morice, des phrases de :.VIolièrec, omme nous en retrouvâmes de Balzac. Ce grand crève-cœur pour M. i\lorice, de voir Sarcey se retirer de lui, lui eùt été épargné, si on avait pu s'entendre au préalable. Le malheur, dans une semblable histoire, c'est qu'on fait supporter à tout jeune homme qui tient une plume, le poids des fautes d'un seul. Il serait temps qu'une semblable plaisanterie prît fin. Je ne sais s'il y a une école symboliste, je sais qu'il y a dans notre génération des hommes de talent, ainsi M. Maëterlink, et d·autres qui me semblent en manquer totalement, comme ~L Charles Morice. Autrefois, quand :.VI.Morice écriYait dans la 1Youvelle Rive Gauche, des contes qui faisaient pré\"oir le regrettable humouriste de la Vie Pcwisienne, il malmenait fort Verlaine et déclarait que la poësie qu'il représentait était obscure et n'avait aucune chance d'aYenir. Plus tard, en un livre qui a pris un rang fort honorable dans la littérature suisse - un livre de critique frucBibliotecaGino Bianco

- 205 - tucu e où, de Jules Lemaitre it ChantaYoine, et de Ccppér ;i, Haraucourt, :vr. :.\Iorice trournit du génie ù, tout le monde, sauf ù Victor Hugo, dont la mort déja ancienne autorisait toutes les sévérités - dans la Litté1Yttu1-e de tout à l'heiwe, :.\L:vrorice changeait d'attitude, et aspirait à diriger le mouvement littérail'e, sinon it le confisquer. M.:.\Iorices'est lourdement trompé, car, est ce un tit!'C ù la maîtrise que d'avoir disséminé dans cinquante revues des vers détestables, est-ce un titre d'ayoir soutenu durant trois cent pages, en se servant d'un français hydropique, cette idée un peu répandue : qu'aujourd'hui fut précédé d'hier et sera sui Yi de demain, e. t-ce un titre aussi de déclarer qu'en faisant du théâtre on n·a pas l'intention de faire de la littérature? Le légendaire individu qui marchait criant: « Yoici le buffle, le buffle » deYait persuader facilement à ses contemporains qu'il était gardien d'un troupeau. En criant: « Voilù le symbole», :.VI. i\lorice fera croire i~ quelques-un,s qu'il y a un symbolisme organisé et quïl en est le chef, mais il ne convaincra pas ceux qu'il importe de ~onvaincre. Aussi ne vois-je pour lui s'ounir que deux voies. Ou: qu'il reconnaisse avoir jusqu'à présent dit des sottises : « Cela seul et rien de plus» et qnïl entre, sïl le peut, clans la littérature; ou, qu~ilpersiste dans la route élue, et qu·alors on lui confie le feuilleton du 'l'emvs. BER:-;ARD LAZAllE. BibliotecaGino Bianco

ATRAVELREJSURDYSESSALONS La nature n'a fait que des bêtes. nous de\'Ons des sots à l'état social Il 0:SOR.l': DE BALZAC. Le temps n'est plus où le bon public attendait comme une solennité l'ou rnrture du Salon et béait aux thériaques des pharmaciens de l'Institut; tant d'intéressantes manifestations d'art ont été vues ailleurs ! Depuis surtout que, réciproquement dégoùtés de la peinture qu'ils commettent, les derniers des pompiers ont éprouvé le besoin d'un schisme, le client manifeste du scepticisme et des exigences. Affolés par les admonitions de la presse littéraire, sentant s'effilocher leur lambeau de suprématie, les Trissotins qui dirigent les deux maisons rivales out imaginé, pour en relever les affaires, de réduire le nombre des admissions. Le comité Carolus Duran avait pris pour enseigne: à la réunion des Selects; le comité des 90, fameux par l'indigence de ses initiatives, prétend à son tour que la réception dans son hall constitue un honneur. Les quelconques des deux jurys octroyant l'honneur à leurs confrères! Ces ignorés de demain s'adjugeant le rôle de la postérité! La vie a de ces ironies. On sait l'aménité des jugements de collègues, ceux qui gardent les portes salonnières n'allaient parbleu pas admettre que le public puisse être las de leurs poncits, ils ont hécatombé les toiles dont leur déplaisaient les tendances ou l'originalité. Le clan du Champ-de-Mars s'est particulièrement distingué, des chercheurs d'un mérite artistique indéniable, et connus et estimés, s'en sont vus BibliotecaGino Bianco

- 20i - bannir comme de téméraires débutants. Aussi, qu'allaientils faire dans <;ettegalère? croyaient-ils pas, sur la foi de vagues promesses, qu'on y accueillerait toute recherche d'art? Toujours ce préjugé du Salon! mais, solliciter l'accès de cette boutique, c'est en entretenir l'éclat factice, quand donc le cornprendront-ils? Quanâ. donc cesseront-ils de soumetlre leur œuvre à l'examen d'adrnrsaires qu'ils savent mùs par la mesquinerie et bardés d'égoïsme! . En somme, lesj urés ne sont que des hommes et, investis du pouvoir de juger sans recours, le meilleur des hommes devient sou vent le pire rossard; sans doute est-ce tl'op exiger d'un artiste qu'il fasse, en telle occurence, abnégation de ses idées les plus chères et reconnaisse des qualités il qui ne rni t pas selon ses principes. Attendre une sentence équitable de pe;ntres jugeant des peintres! qu'on se rappelle les appréciations de Gros sur Delacroix, d'Ingres sur Géricault! M. Bouguereau nie encore Yélasquez et, à propos de Ludus p1·0 vatriâ, ::.\LBoulan~er disait à Puvis de Chavannes : « Tu as des idées, quei dommage que tu ne saches pas dessiner. » Raconter les opérations d'un jury d'admission, autant déféquer de la boue! l'institution, déjà déplorable sous la tutelle de l'Etat, s'avilit entre les mains des intéressés. A qui la faute? Toutes fois que los peintres composèrent leur Lribunal, ils y appelèrent cles·gens qui, pour la plupart, n'ambitionnaient cette corvée que pour l'honneur.et la réclame qu'elle procure; et qui, se moquant de leur délicates fonctions, éliminaient il tort et il traYers, indifférents vis-à-Yis des inconnus, féroces pour ceux les gênant. Jamais on ne releva tant de scandales et de maquignonnages; comme toujours,le suf;rage universel, cette bourde, devenait l'instrument de quelques habiles. M. Vibert le déclarait récemment en pleine séance du comité des arti:stes (rariçais : « Les élections sont entre les mains d'un petit groupe intéressé qui ne Yole pour un juré qu'autant que celui-ci aura fait des promesses pour la récepti,on de ses œuvres, celles des siens, ou pour l'obtention de récompenses. » Le nombre des mécontents s'accrut au point que le:'! meneurs durent consentit· à des réformes; à présent le sort dispose, sans meilleur résultat, puisque le talent conBibliotecaGinoBianco

- 208 - tinue de passer de vantle conseil de revision de la médio crité, en butte aux mème tracasseries procellaires de--i ·";jalousieet du sectarisme. La seule mesure efficace, impo ser aux élus un mandat dont ils aient ù rendre compte perso1rne ne l'a proposée. pourquoi? parce que les élec teurs influents, certains de parvenir au Jury, se promettent aimablement, - surtout les jeunes, - d'y agir avec plus d'exclusivisme que leurs ainés. On est très fille duns ce monde-là. Ainsi voilà des juges sans autre loi que leur bon plaisit', nul ne peut exiger d'eux des explications, pourquoi se gèneraient-ils? Ils excluent donc, sans s'inquiéter si celui-lù n'attend pas pour manger après la vente de son. tableau, si leur refus ne désespérera pas cet autre. Briser une carrière ou une e::dstenc.e, sentiment que cela, et en eux la fonction a vidé l'homme. S'ils ne rejetaient que les choses faibles, mal venues, s'ils obéissaient ù quelque apparence de conviction, au moins bénéfic:eraient-ils des circonstances atténuantes; mais non, leur conscience dépend de leurs relations; le même qui fulmine contre une note d'art incompréhensible pour lui, n'hésite pas ,'t receYoir la production honnêtement nulle qui lui est recommandée. Ce que valent les verdicts de cette cour sans appel, certaine anecdote le montre : un gardien n'avait pas craint cl ·accl'Ochersur la cimaise un tableau refusé; non seulement, les jurés ne s·aperçnrent pas du tour, mais charmés par le bon effet que cette toile faisait en phlce, ils lui décernèrent une médaille. Ab unâ llisce ... Et les auteurs de pHeilles bévues ont l'impudence d'imposer leur goùt au public, ils osent dire : !"art, c·est ça, et non ceci. Et les exposants laissent ces bélitres établir une hiérarchie du talent, ainsi qu'it l'école... Oh! les grands gosses, et comme ils méritent qu'on les fouaille! Ergo, la suppression du .Jury d'admission s'impose, et pour mettre fin aux petites infamies de l'arbitraire, et parce que son maintien détourne les expositions de leur véritable raison d'.être. En effet, logiquement, un Salon se conçoit libre et permanent, pour exposer des œuvres d·art à vendre, non pour apophyser de gloriole les im·alides de la carrière. Qu'importe quelques centaines de nauts de BibliotecaGino Bianco

- :.:Oüplus ou de moins, pnisque c'est le seul moyen d'ouvrir les portes aux nornteurs tlignes d'attention. De quel droit d'ailleurs, conspuer certains médiocres alors qu'on en accepte d'autres t c·est malhounêtement léser iles intérêts respectables, toute toile, même mauvaise, pouvant trouver acquéreur. Au public à faire son choix d"abord, élevez ensuite autant tle chapelles honorifiques qu'il vous plaira. L:ts ! quel-ministre aura la crtrnerie de tenter l'entreprise, d'enle,·er leurs privilèges aux concessionnaires du Champs-de-Mars et des Champs-Elysées? Il y a·hien un autre.moyen de sauvegarde contre l'obstruction des coteries, c'est d'en créer d'autres,\ côté; mais, - malgré l'exe•uple encourageant des soeiétés indépendantes, toutes prospères, - le::;jeunes ne se coaliseront pas, je gage, trop sont prêts à des bassesses pour figurer clans le palmarès des salons pseudo-offidels, tant ils s'en exagèrent l'importance; trop préfèreront se livrer encore aux bêtes, mendier la faveur de ceux qu'ils élèvent sur le pavoi, quitte ù les en descendre un jour de mauvaise humeur. 0 naïfs! la consécration donnée par nos Salons, c·est comme la gloire que dispense un NI. \Nolf, autant en emporte le vent. ALPI-JOXSE GER,IAI'.\ BibliotecaGinoBianco

JEUXOFFICIELS Chaque jour il s'a,·ère que, avec une déplorable persistance, Je gouvernement - approuvé en cc point et même aidé pat· la municipalité parisienne - encourage les citoyens les plus paisibles à s'adonner au jeu. Non que des chaires aient été créées où l'on enseigne les principes et les ruses du baccarat ou du pocker; non que, dans les écoles destinées ù former les jeunes âmes, maitres et disciples cherchent, de concert, des martingales si subtiles et de si infaillible réussite que leur emploi rMuirait en peu d'heures M. Edmond Blanc ù tendre la sébile d'étain, sous les po1·ches d'églises; nous ne son- ~eons pas non plus à insinuer que,sans ce:::se,on autorise ctes loteries et des tombolas, ni que, lors de !'Exposition de 1889, on ne dédaigna point l'appât de lots à gagner pour allicier le public et l'engager à prendre,des tickets. Nous ne parlons pas de faits en somme ex~eptionnels, mais de pratiques constantes. Il est vrai qu'on a, pour ainsi dire, déguisé le jeu avant d'attirer vers lui la foule; et si bien que. maintenant, les joueurs conviés se ruent au lemre du jeu, sans même se douter qu'ils sont des joueurs. Ce n'est nas à la roulette que les gouvernants appellent les gou ,·ernés, c'est aux jeux que cachent les noms adroits d'examens et de concours. Et ces jeux sont plus hasardeux et dangereux que touscenx à qui le prince deMonaco donne un si libéral asile. Dès la presque enfance,par d'hebdomadaires exercices, on Yous initie au jeu des examens. Des maitres experts sont chargés de cet office, et ils s'acquittent à merYeille de BibliotecaGino Bianco

- 211 - leur tâche. Ils fouillent les livres ies plus justement méprisés des plus médiocres écrivains de la Grèce et do Rome, et, avec un flair miraculeux, ils sarent y découuir les passages les plus imprécis et les plus illogiques; ou si, parfois, poussés sans doute par un momentané remords, ils consentent à dépouiller les œnnes où s'érige la gloire du verbe hellène ou latin, ils y introduisent d'ingénieuses variantes, amputant des phrases, modifiant des vocables précieux, ajoutant même de plates incidentes; et, le plus souvent, Sophocle, Platon. Lucrèce ou Tacite auraient peine à reconnaitre les pages dont ils deviennent auteurs. Et ces textes, vils ou déshonorés, il faut, en des temps très restreints, deviner comment les aurait traduits J\I. Nisard. Cc jeu qu'on appel1e composition et qui, dans sa simplicité propre à séduire des enfants, nous apparaît comme à peine différent de roiige ou noi1•, confère à l'heureux ga~nant l'estime des maitres, tandis que les perdants, tête nasse, restent dédaignés et regardés à peine. Quand vous avez « terminé vos études », c'est-à-dire quand vous a,·ez, pendant environ dix ans, joué chaque sen'laine le jeu de la composition, de nou,·elles parties vous attendent. Gest dans des salles aux· murs blafards : çù. et là, il y a des gens, avides d'émotions, accourus pour voir des luttes avec le sort; les uns ont déjà joué, qui sourient ou se lamentent; les autres, au visage très anxieux, joueront après Yous; tous vous fixent du regard. A une table est assis un homme d'aspect digne et souvent ennuyé. Vous prenez place en face de lui; et alors, d'une voix grave, il vous parle: - Monsieur, quel est le plus grand écrivain du dix-septième siècle, du moins en prose? Un instant, vous hésitez; des noms fameux se présentent iL votre esprit; l'un vous semble briller d'un plus pur éclat que les autres, vous vous rassurez, et la voix assez nette, vous prononcez : - Pascal. Votre interrogateur perd sa gravité, et sarcastique, il rit : BibliotecaGino BJanco

-· 212 - - Pascal! Pascal! Yous jugez Pascal le plus grand écrivain du dix-septième siècle~ Yoilit une fàcheuse opinion, i\Ionsieur. Elle me fait mal prrjuger de votre style. Pascal, un homme qui, dans les Pensées, sema les obscurités à plaisir, afin d"embanasser le lecteur! Peut-être est il un géomètre, mais un écrivain, non. Le plus grand écrivain du dix-septième siècle, :\Ionsieur, c'est Bossuet. Et, déconcerté, Yague, inerte, vous écoulez ces paroles amères. Yous avez perdu la partie. Parfois votre adYersaire est plein de mansuétude. Il vous offre une revanche. - Si Yous aYiez à distribuer des prix aux poètes du dix-septième siècle, qui jugeriez-vous digne de la première place? :Maintenant, votre hésitation est longue : quel poète !"homme qui vous scrute peut-il proclamer supérieur aux autres? Et même, Yotre émotion est telle que vous ne trouvez plus aucun nom en YOtre mémoire. Enfin, pourtant, un souvenir vous vient, vous balbutiez : - Racine. - J"aime mieux cette réponse que la précédente, reprend l'interro~ateur. Certes, il ne faut pas mépriser la douceur émue ae Hacine, non plus que l'héroïsme hautement moral de Corneille; mais, monsieur, vous deYez leur préférer la -i;is cmnica de :.vrolière,et surtout le bon sen$ éminemment français de Boileau; c·est à ce poète excellent, c'est à son goùt sùr que nous sommes redevables, non seulement de ses propres chefs-d'œu vre, mais encore des chefs-d·œuvre de Molière et de Racine. C'est à Boileau, monsieur, que vous deviez décerner le premier prix. Et, d'une voix sèche, il ajoute : - Vous pouvez Yous retirer. Et, cette fois, vous axez perdu, sans revanche possible. Yous vinez parmi les dédaignés, pour n·ayoir pas su deviner qu'un homme grave, qui vous interrogea un jour, estimait Bossuet et Boileau les premiers écrivains du dix-septième -siècle. Il en est ainsi de tous les examens, de tous les concours: BibliotecaGino Bianco

- 213 - le hasard y est le grand maitre. Ke sont-ce pas encore des jeux que ces étranges concours après lesquels, chaque année, de jeunes artistes, peintres, sculpteurs ou musiciens sont envoyés à Home, et désignés à la future bienveillance des publics? Pendant un mois, on reste enfermé, Join des autres hommes, comme si l'on souffrait de maladies contagieuses, et il faut qu'en ce temps on deYine quel geste ?If. Bouguereau ou i\I. Bonnat aurait trouYé pour Didon mourante, ou quel thème M.Ambroise Thoma ou M. Gounod aurait fait gémir it Cléopâtre mordue de l'aspic. Et parce que, en une minute henreuse, YOUSaurez deviné juste, Yous acquerrez Je droit cl'appendre aux murs du Palais de !'Industrie - si bien nommé - d'immenses toiles peintes au bitume, on de charmer des foules avec Patrie ou les Folies amoureuses. 11 est juste d'avouer que, par une sévère discipline intellectuelle, vous pouvez multiplier vos cha11ce:; de gagner la partie an jeu des examens. Si, pendant cinq ou six ans, à l'ftge où se forme votre esprit, vous vous gardez, aYec un soin scrupuleux, de jamais étudier aucun· des auteurs dont Yous parlent. vos maîtres; si vous acceptez comme révélé:; les jugements qu'on vous enseigne; si vous vous abstenez de rèfléchir sur un sujet, si fu~Ie quïl soit; si, très sagement, vous bornez vos lectures à des lin-e:; flu'on nomme manuels et menientos; si vous YOUSpersuadez qu'il n1:1(aiit pas êt1·eoriginal; si, en anivez-vous à mépriser ceux qui, pareils au voyageur de Baudelaire, veulent plonger. Au fond de !"Inconnu pour trouver du nouvecu,; Si vous estimez que, pat· l'intellect, l'homme doit s'identifier avec le singe, dont, par le corps, il diffère si peu, - vous pC1urreztl'embler moins dernnt ces tables où :ont assis des personnages graves, prêts ,·1. Yous proposer des parties sans revanches. Et pourtant, avec ces adYersaires, vous ne jouerez jamais ,·1. coup sür : ne resterez-vous pas sans réponse si l'on vous demande: - Quelle est la belle-fille qui mourut cent quarante ans après son beau-père? BibliotecaGino Bianco

- 2111Ou telles aùtres questions étranges, véritables énigmes que seuls savent déchiffrer, grtlce à de spéciaux dictionnaires, les vieux pharmaciens ou les ex-notaires de villages, dont les gracieux pseudonymes illustrent la dernière page de certains journaux. De ces questions la formule est donnée par celle-ci, à laquelle un jour manqua s'évanouir un rhétoricien effaré: - Monsieur, qui a dit quoi? Il nous semble d'ailleurs que les promoteurs de ces exer cices ont l'entière conscience que les examens ne sont qu·une autre face du jeu: sans cesse, par exemple, quand ils parlent d'un .malheureux qui sollicite quelque diplôme, ils disent: Il gagnera la partie, Ou: Il a tous les atouts dans son jeu Et, aux tables d'examehs, ils ont gardé le signe matériel des tables de jeu, le tapis vert. Mais, s'il en est ainsi, pourquoi ne permettent-ils pas plutôt le jeu sous sa forme évidente, qui déprime beaucoup moins l'intelligenceet qui laisse toujours l'espoir de revanches possibles? A. FERDL,A2'D HEROLD. BibliotecaGino Bianco

DEUXMOTS 11serait facile au signataire de ces lignes (dont pardon est demandé au lecteur) de montrer comment, dès l'enfance à Paris, il y fut instruit depuis la « onzième » jusqu'à la « philosophie » inclusivement, comment (contrairement à une note erronnée de l'anthologie Lemerre) il ne quitta jamais la France que pour un voyage de dix mois en Allemagne, à l'âge de treize ans. li lui serait possible de dire comment ses ancêtres patemels, chassés par la révocation de l'Edit de Nantes, se réfugièrent en Hollande et,ùe là,dans la nouvelle Angleterre,et de montrer comme quoi il est Lyonnais, à ces titres, comme :.\faurice Sève et comme M. Puvis deChavannes; de narrer comment,d'autres parts, sa bisaïeule maternelle fut une demoiselle de Conflans -et d'arguer, delàaussi,quelqueclroitit la patrie française; •mais il est conscient que 18s hasards ethniques ont mis on ses veines plusdusangdelarace Anglo-Saxonne, et, certes, il est permis à un poète de ne pas renier ce sang dont furent Spencer, Shakespeare, Coleridge, Keats, Shelley, Poe - dont naquirent M:VI.Alfred Tennyson et Charles Algernon Swinburne; c'est là un titre de noblesse ès lettres dont, pourtant bien indigne, il se vante d'être fier tout autant que M. de Héréclia de son sang hispano-culJain, M. -Leconte de Lisle de son origine australe et M. Coppée des avatares belges de son patronomique(l ).Il ne fut pas reproché par les Allemands, à Chamisso d'être champenois, et, quancl l'italien Rossetti fit sonner clans ses vers comme un suave (1).Notons-le ici avec étonnement, M. de Hèr0dia (si l'on en doit croire nn interview récent) a exclu du Parnasse français, lui Espagnol, les Belges et les Sttisses romans, peuples de langue française. BibliotecaGino Bianco

- 216 - écho de la langue de Dante, le public anglais n·y vit qu'un charme de plus tlont il sut gré au poète. Pour nous, nous ne croyons pas que nos camarades en art, ni que ceux-là qui aiment nos poèmes nous fassent jamais un crime d'avoir élu par amo\1r et par choix cette langue française, la nôtre. Quant au « vers libre, » ma foi, nous ne pensons pas ravoir itwenté : trop de poètes se dif,pntent cette gloire aujourd'hui, pour qu'une rénovation de la forme ne füt ras fatale et « dans l'air, » comme disent certains; nous ·ignorons même si notre influence sur le « mouvement symboliste>> fut« très grosse, » mais nous sommes conscients d'avoir toujours écrit et parlé en toute sincérité; nous réclamerions aussi (inutilement pour les lecteurs de cette feuille) contre l'insinuation de ne pas entourer de piété et d'admiration la mémoire de Jules Laforgue (1); nous affirmerions qu'aucun poète de notre connaissance ne professe « le mépris de \ïctor Hugo »; toutefois nous ne nous attarderons pas en discussions fastidieuses; les règles et les libertés ne valurent jamais que selon l'usage qu'on en 1it: si le« vieil Alexandrin >> est prestigieux dans les œuvres de MM. de Lisle, de Hérédia, Dierx, Mallarmé et d'autres, il est misérable dans les pau\Tes écrits de M. Coppée, exaspérant de platitude et de réminiscences chez les néo-parnassiens qu'on nous oppose ; c'est dans les poèmes qu'il faut chercher la justitication ou la condamnation des formules. N'ous ferons seulement remarquer que, personnellement, nous ne dépassf1mes jamais (question d'oreille et de goùt) l'ample mètre du « vieil Alexandrin >>que non::; pratiqufunes avec toutes ses « coupes; >i qu'en complicité avec Lafontaine et maint autre nous n'éprouvàmes pas le besoin d'amplifier chacune de nos respirations jusqu'a cette limite extrême; que, selon toute la sinc0rité dont nous sommes forts, nous ponctuâmes typographiquement nos périodes et usâmes (1) On nous permelt1·a, en preuYe, de ne pas répond rc à la dialrib ginominieuse où M. H. Fouquier (Figaro, 2i mai) in,·ecliYO une trinité auguste : !'Art, la Pauneté et la i\Iort. BibliotecaGino Bianco

- 217 - de la rime, de l'assonnance et de l'allitération selon le goùt qui nous fit poète, et dont reste seul juge l'impartial lecteur. Que nous ayons manqué, parfois - trop souvent s,:ns doute - le but de nos efforts, ce ne fut jamais faute de châtier nos essais; si nous avons« t;Uonné >> - comme est sensé dire en un esclaffement., M. de Lisle,- au moins aurons-nous œuvré suivant des convictions logiques et suivant un idéal d'art moins infime, peut-être,que ne le veulent nos contemporains quinquagénaires; et, à vrai dire, l'étrange reproche et qui supposerait en la possession de ces ancêtres vénérés je ne sais CJUElllfeormule brevetée e~infaillil.Jle de la divine et éternelle Beauté! Nous croyons aussi - bien que M. de Lisle estime qu'il a dos la poésie en(< épuisant les mythes de l'Inde» - r1ue, de génération en génération, le cœu1· humain est jeune pour l'éternité, que la nôtre à droit à dire la vie comme chantaient ceux de jadis et comme chanteront ceux de l'avenir : Ca1· 1·ien n'est dit qtti ne 1·e.~tea dire, Et la rnse est let rose iès mille années. i'\ ous n'ignorons pas tout ce qu'il y a de mhéral.Jle et de vraiment humiliant pour l'art à discuter publiquement ces choses de géographie littéraire et de technique proso- <lique; mais nous solliciterons l'indulgence du lecteur en lui rappelant que voici la réponse forcée à quelques centaines d'articles, d'entref-iletset d'interviews dont le retentissement fait le plus triste acte d'accusations mutuelles que jamais littérateurs aient dressé contre eux-mêmes. FRA:-.CIS VJELÉ-GRIFFI~. BibliotecaGino Bianco

NOTEESTNOTULES LE S,\LO.:'.\ DES ARTS LIBÉRAUX (Juin 1891) En un lot de sanguines, M. Anquetin présente des femmes à poses de cataleptiques, de mannequins et de statues: belles études du contour de chairs un peu pléthoriques, et parfois essais de sourires joconde. Sans recherche d'intéressantes colorations, son bougeant portrait d'homme, sur fond uni, est peint gris, lisse et large. l,;n pastel et un autre pastel. décèlent, dans l'ombre de courtines, une femme couchée, là l'épaule, là la gorge découvertes. ~lais c'est les sanguines de tout à l'heure qu'il faut voir et aussi, peint dans une pâte pulpeuse, ce tableau : cheveux roux, que mate une capote violet et rose-courge prolongée en folle poupe ]i>ardes plumes, masque heureux, que la voilette crible, ou les dents luisent, - une dame en carrick est dans la rue, se hâte, et plus loin courent des chernux que Je cadre sectionne. M. Fauché, pour qu'elle figure mieux la Marianne promise par le catalogue, donne à cette tête au pastel le profil maratique et abat en foulard noué le bonnet phrygien : c'est laid et caricatural. Une jeune fille .:t toison feu se penche Yers l'eau, en un un paysage bleu Yert et vert jaune à grandes découpures. Gne bergère centenaire pait des moutons. Ces deux toiles, au grain ù peine couvert, aux épaisses lignes envelopp::mtes, s'efforcent vers le décoratif. M. Fauché était des << impressionnistes-synthétistes >J, BibliotecaGinoBianco

- 2Hl - qui, sous l'égide de Paul Gauguin, exposaient leurs œuvres au café Volpini en 89. M. Henry de Groux : trois farouches tableaux de tueries. ::.vr. Georges d'Espagnat : trois portraits d'une énergique et rapide brosse. M. de Toulouse-Lautrec : ses habituelles études de mœurs et d'effigies. De la cohue qu'est cette exposition ne s'isolent que les envois de lVLVL de Toulouse, d'Espagnat, de Groux, Fauché et Anquetin, et, peut-être, pour la drôlerie d'une charge de Boldini, les,trois pastels signés Gyp. FÉnrx FÉ:--ÉO:--! Au Théâtre d' A 1·t: Cette étrange représentation, dite, on ne sait pourquoi. Symboliste, que nous offrit le 21 mai, le Théâtre d'Art, a eu sans doute pour but de perturber définiti\·ement la critique parisienne. En tout cas, elle aura eu quelque utilité. Elle nous aura permis d'applaudir deux maitres aimés: Paul Ve:lrlaineet Stéphane Mallarmé; et un des nôtres, d'entre ceux que désigne le plus incontestable des talents: :vfaurice 111aeterlink. Elle aura autorisé davantage les artistes à se retirer des déclamations obscures et vides que nous offrit M. Mendès, et des prétentieux travaux helvétiques que signa M. Charles i\Iorice. Qu'apprendrions nous de plus à tous les poètes et à tous les vrais écrivains, si nous leur vantions les beaux vers que Verlaine épandit dans Les Uns et les AittJ•es, l'admirable prose, en laquelle Stéphane Mallarmé, communia avec Poe? De même pour l' Intruse, cette hocation du myslère, que tous nous connaissions et aimions sans la pouvoir imposer à l'universelle Sottise, qui ne faillit pas ù se manifester le jour de la représentation. Quant à Cherubin, nous avons dit plus haut notre sentiment, et il est mieux de se taire, sur cette incompréhensible relaYure de Victor-Hugo, que i\1. ~fendès appela: Le Soleil cle Minuit. B. L. BibliotecaGinoBianco

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