Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 15 - giugno 1891

- 216 - écho de la langue de Dante, le public anglais n·y vit qu'un charme de plus tlont il sut gré au poète. Pour nous, nous ne croyons pas que nos camarades en art, ni que ceux-là qui aiment nos poèmes nous fassent jamais un crime d'avoir élu par amo\1r et par choix cette langue française, la nôtre. Quant au « vers libre, » ma foi, nous ne pensons pas ravoir itwenté : trop de poètes se dif,pntent cette gloire aujourd'hui, pour qu'une rénovation de la forme ne füt ras fatale et « dans l'air, » comme disent certains; nous ·ignorons même si notre influence sur le « mouvement symboliste>> fut« très grosse, » mais nous sommes conscients d'avoir toujours écrit et parlé en toute sincérité; nous réclamerions aussi (inutilement pour les lecteurs de cette feuille) contre l'insinuation de ne pas entourer de piété et d'admiration la mémoire de Jules Laforgue (1); nous affirmerions qu'aucun poète de notre connaissance ne professe « le mépris de \ïctor Hugo »; toutefois nous ne nous attarderons pas en discussions fastidieuses; les règles et les libertés ne valurent jamais que selon l'usage qu'on en 1it: si le« vieil Alexandrin >> est prestigieux dans les œuvres de MM. de Lisle, de Hérédia, Dierx, Mallarmé et d'autres, il est misérable dans les pau\Tes écrits de M. Coppée, exaspérant de platitude et de réminiscences chez les néo-parnassiens qu'on nous oppose ; c'est dans les poèmes qu'il faut chercher la justitication ou la condamnation des formules. N'ous ferons seulement remarquer que, personnellement, nous ne dépassf1mes jamais (question d'oreille et de goùt) l'ample mètre du « vieil Alexandrin >>que non::; pratiqufunes avec toutes ses « coupes; >i qu'en complicité avec Lafontaine et maint autre nous n'éprouvàmes pas le besoin d'amplifier chacune de nos respirations jusqu'a cette limite extrême; que, selon toute la sinc0rité dont nous sommes forts, nous ponctuâmes typographiquement nos périodes et usâmes (1) On nous permelt1·a, en preuYe, de ne pas répond rc à la dialrib ginominieuse où M. H. Fouquier (Figaro, 2i mai) in,·ecliYO une trinité auguste : !'Art, la Pauneté et la i\Iort. BibliotecaGino Bianco

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