Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 15 - giugno 1891

-· 212 - - Pascal! Pascal! Yous jugez Pascal le plus grand écrivain du dix-septième siècle~ Yoilit une fàcheuse opinion, i\Ionsieur. Elle me fait mal prrjuger de votre style. Pascal, un homme qui, dans les Pensées, sema les obscurités à plaisir, afin d"embanasser le lecteur! Peut-être est il un géomètre, mais un écrivain, non. Le plus grand écrivain du dix-septième siècle, :\Ionsieur, c'est Bossuet. Et, déconcerté, Yague, inerte, vous écoulez ces paroles amères. Yous avez perdu la partie. Parfois votre adYersaire est plein de mansuétude. Il vous offre une revanche. - Si Yous aYiez à distribuer des prix aux poètes du dix-septième siècle, qui jugeriez-vous digne de la première place? :Maintenant, votre hésitation est longue : quel poète !"homme qui vous scrute peut-il proclamer supérieur aux autres? Et même, Yotre émotion est telle que vous ne trouvez plus aucun nom en YOtre mémoire. Enfin, pourtant, un souvenir vous vient, vous balbutiez : - Racine. - J"aime mieux cette réponse que la précédente, reprend l'interro~ateur. Certes, il ne faut pas mépriser la douceur émue ae Hacine, non plus que l'héroïsme hautement moral de Corneille; mais, monsieur, vous deYez leur préférer la -i;is cmnica de :.vrolière,et surtout le bon sen$ éminemment français de Boileau; c·est à ce poète excellent, c'est à son goùt sùr que nous sommes redevables, non seulement de ses propres chefs-d'œu vre, mais encore des chefs-d·œuvre de Molière et de Racine. C'est à Boileau, monsieur, que vous deviez décerner le premier prix. Et, d'une voix sèche, il ajoute : - Vous pouvez Yous retirer. Et, cette fois, vous axez perdu, sans revanche possible. Yous vinez parmi les dédaignés, pour n·ayoir pas su deviner qu'un homme grave, qui vous interrogea un jour, estimait Bossuet et Boileau les premiers écrivains du dix-septième -siècle. Il en est ainsi de tous les examens, de tous les concours: BibliotecaGino Bianco

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