Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 15 - giugno 1891

- 20i - bannir comme de téméraires débutants. Aussi, qu'allaientils faire dans <;ettegalère? croyaient-ils pas, sur la foi de vagues promesses, qu'on y accueillerait toute recherche d'art? Toujours ce préjugé du Salon! mais, solliciter l'accès de cette boutique, c'est en entretenir l'éclat factice, quand donc le cornprendront-ils? Quanâ. donc cesseront-ils de soumetlre leur œuvre à l'examen d'adrnrsaires qu'ils savent mùs par la mesquinerie et bardés d'égoïsme! . En somme, lesj urés ne sont que des hommes et, investis du pouvoir de juger sans recours, le meilleur des hommes devient sou vent le pire rossard; sans doute est-ce tl'op exiger d'un artiste qu'il fasse, en telle occurence, abnégation de ses idées les plus chères et reconnaisse des qualités il qui ne rni t pas selon ses principes. Attendre une sentence équitable de pe;ntres jugeant des peintres! qu'on se rappelle les appréciations de Gros sur Delacroix, d'Ingres sur Géricault! M. Bouguereau nie encore Yélasquez et, à propos de Ludus p1·0 vatriâ, ::.\LBoulan~er disait à Puvis de Chavannes : « Tu as des idées, quei dommage que tu ne saches pas dessiner. » Raconter les opérations d'un jury d'admission, autant déféquer de la boue! l'institution, déjà déplorable sous la tutelle de l'Etat, s'avilit entre les mains des intéressés. A qui la faute? Toutes fois que los peintres composèrent leur Lribunal, ils y appelèrent cles·gens qui, pour la plupart, n'ambitionnaient cette corvée que pour l'honneur.et la réclame qu'elle procure; et qui, se moquant de leur délicates fonctions, éliminaient il tort et il traYers, indifférents vis-à-Yis des inconnus, féroces pour ceux les gênant. Jamais on ne releva tant de scandales et de maquignonnages; comme toujours,le suf;rage universel, cette bourde, devenait l'instrument de quelques habiles. M. Vibert le déclarait récemment en pleine séance du comité des arti:stes (rariçais : « Les élections sont entre les mains d'un petit groupe intéressé qui ne Yole pour un juré qu'autant que celui-ci aura fait des promesses pour la récepti,on de ses œuvres, celles des siens, ou pour l'obtention de récompenses. » Le nombre des mécontents s'accrut au point que le:'! meneurs durent consentit· à des réformes; à présent le sort dispose, sans meilleur résultat, puisque le talent conBibliotecaGinoBianco

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