Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 10 - 1 gennaio 1891

1'• 10 PRIX: VINGT-CI~Q CENTIMES ENTRETIENS POLITIQUES & LITTÉRAIRES SOMMAIRE: I. - .J. J ,Al'ORGUE. - Les Dragées grises (Inédits). II. - Paul ADAM. - Le Parlementarisme. · III. - P.-M. OLrN. - Les procès Jameson et Parnell. IV. - Henri MAZEL. - Le Régne des vieux. \'. - Francis VIELÉ-GRIFFIN. - Pourquoi pas? VI. - Notes et Notules. PARt~ Lil:HlA.lRŒ DE L'ART lNDl~P.ENDANT 11, rue de la Chaussée d'Antin, 11 Le 1er Janvier 1891

ENTRETIENS POLITIQUES ET LITTERAIRES • Par>aissant le 1•' du mois. Abon,,ieme11,t: :. francs. {Tirage restreint sur Hollande 20 franc!-J Pour abonneu1ents, dépôts, etc .•. ~ ~/allt-esser directement à 1\1. Edmond Ua.illy, t t, rue de la Chaussée-.-l'Autin. )fu vente au nuniéro clic;;: Em,IOND BAILLY ~iARPON et FLA'.\UlAlUOK li, Chaussée d'Antin. Boulevard des Italiens. id. id. Hue Auber . DENTU SÉVIN TRESSE et STocK BBASSEUR RAVINE à BORDEAUX : à NIMES à BRUXELLES : à LIÈGE ~ 1 , 1 n r • · r >. .\venue de l'Opét-a. Boulevard des Italiens. Galerie du Théâtre-Français. Galeries <lel'Odéon. L2,Rue des Pyramides. l!} 'l' à la Librairie Illustrée de la Gironde. chez A. Catelan, rue Thoumayne. chez Lacomblez, rue des Paroissiens. aux bureaux de la \Vallonie, 8, rue StAdalbert. •

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LYb'DITS DE LAFORGUE DRAGÉESGRISES .-lu printemps de 1886, Ju,tes Lafo1·.que éaivit des apho1·ismes successivement intitulés : P11A.L1Nl~S CREUSES, GRAINS D'ALOÊS, DRAGÉES A A.YA.Lb:R, DRAGÉES GRISES. Ceux qui pa1·vini·ent â, tew· rédaction cléfinitive furent par lut publiés dans LA YOGUE du 25 avril 1886 sous le titre de Mb:NUES DRAGÉES AU CA:11PHRI~. Les autres sont exactement 1·eproduits ci-après, inéme informes. Première entrevue d'aveux. Dès qu'on s'est bien dit et dùment déclaré c< je t'aime )), un silence, presqu'un froid. Alors, celui de:; deux qui est destiné à. s'en aller plus tard le premier (c'est fatal) commence ses inutiles litanies rétrospccti ves : « Ah t 11wi, il y a longtemps déjà 1.... Tenez, vous ne saurez jamais!. .. Oh ! la première fois que je vous vis ... etc. ( Et il embellit la chose, poussé déjà à. crier it la réalité pr,'.)sente: « Tu as beau faire, tu ne seras jamais à. la hauteur de ce que j'avais rêvé 1 >>)- Et elle répond de même et surenchérit pour n'être pas en reste. Ils sentent déjà le vide sons leurs pieds, et les voilà accumulant de part et d'autre les heures d'un passé perdu, qu'ils idéalisent encore pour le rendre f>lus irréparable, BibliotecaGino Branco

-2- - autant <le pelletée:; ,le terre jetée::; sur le cercueil <.lu commun rèYe. ::\Iariage c1·amour, Yoyagc de noce, som c ile :Nod en lrain express. Jmprcssiou, pour tous deux, d'ex il et d"abandon surhumain en la natme. Alors, comme aux ,'iges préhistoriques, la Femme frissonne, son prcmict' d dernier instinct est de se Llotlir c-ontrc l'Homme, et se:-;yeux levés, ne cherchant pas plus haut (n·eùt-il fJUC la taille d"un fantassin) que le regard dn Vain,1ueur qui a aménagé la terre et fondé le foyer, se font terre::;trcmenl amoureux. Et, comme aux premiers· jours aussi, dégoùté de la volupté et repoussant sa pelitc compagne terrestre, l'Homme lixc tristement les profondeurs toujours mystérieu~e:-; du ciel, et rnudrait bien aussi se blotLir contre un Vainc1ucur qui aurni t aménagé l'univers et fondé un foyer supérieur. On connait le reste. Certes si l'Homme ne s'était fait des religions, cc n'est pas sa compagne qui aurait eu cure de succédanés de cc genre. ::\laintcn,111et lle a pri:s celle œuvre de l"I-Iommc, et so11 gt'nie pratique et quotidien en a cha:-;s:i l'Lnlini primitif po1u· y installer un laborntoirc dïdéal, de mystère et de remords, ù la gloire, ,'t la rullure et aux inlfr.lts de son sexe. En attendant que, avct; ranarchie mollcnw. te merYcilleux génie praLique si jeune comparé .'t 11Iom me, si vaillant et si également <[Uolidicn, chass(' l'Homme de la ~ciencc Et ne lui laisse désormais que Ir bon vieux rôle de rêveur lanceur d'hypothèses, Je rôle tlc fantaisiste cl d'artiste intuitif. La femme, merveilleux. suppôt dn Progrès, reste détidément fermée à la. mélancolie des ruines historiques. Elle n'a pas, il est vrai, notre Yieille et noble éducatioll classique, et n'y parviendra jamais car sa précocité passionnelle et sociale ne lui rn laisse pas le temps. - En voyage d_cnoce, soyez sùr, et malgré la louai.lie rêverie de B1bliotecaGino Bianco

-3SC'S attitudes. que chaque ruine qu0 \·ous Ini faite,; visit0r. lui suggère, plu:-; on moins immédiatement. rachat de <Jltelque nouYcl article d'installation moderne. Hbloirr,; de femmes. - Le jrnnc B. dt•clare son fol amour ;'t :.\Itnc ,\. Celle-ci répond par de douces choses d'affeclion et vcul jouer avec lui le rôle connu de h1 tendr<· 01 inalti·rnblc amie. Le jeune 13.lui laisse smprcndre. rt lni fait comprrnùre, qu·unr i\lmc de C. est déjà pour lui cette ;unie depuis un an, cl que c'est autre c-l1oscqu'il lui dem,rnde, ù elle : de !"amour en action. - Que fait :.\fmc ,\.. ! une sincère et. atroce scène de jalousie cl d0 \·erlu au jeune B. ,'t qui elle fait Jionlr et qu·euc ne revoit plus. Puis elle passe six mois à méditer sur l'horriblr compli<-alion d'ftmc de celte i\lme de C. qui fait la grande sœur a\·ec cet rnfant de B. toul en ayant pour amant un suprrbc vh-cur, fatal et discret. - Et Je septième mois, ellr sr lrouvc arnir enlcv(• cet amant ."t Mme de C. La Femme achalande rJt..nnui et J'l•~nnui le lui rend bien. La Femme et rEnnui attisent la Littérature, et la Littérature le leur rrncl bien. Et il n'y a pas de raison pour que ('a finisse. Ce qui fait pour moi le charme du pass(•, me répondait en souriant une toute jeune mère de deux jumeaux, c'est 11uenous nous sentons son ainé>,voilà! Oui, je me sens comme l'ainée de mon modeste passé, comme une grande sœur qui n'aurait. jamais qu'un jour de sagesse d'a.rnnce :-;ursa moins expérimentée mais plus jolie cadette. En rentrant chez moi, je m'intenogeais aussi, le lona des murs et je me pris ,·L murmurer: cc Le charme qu~ nous trouvons à notre passé, c'est que les témoins en sont dispersés! » - Et me voilit m'exaltant sur la découverte de celte étonnante aubainr. B1 lioteca G1 o B1ane,o

-4Hclevé sur le liue où les touristes écri\·enl leurs réflexions au ch.lteau de Laufen qni domine Ja chnte du Hhin à Schaffhouse:« Lt romanesque et déc,tdenLe littérature contemporaine ne saurait pas plus m'induire en infidaité à ma modeste femme, que le perpétuel et grandiose tonnerre de ce torrent n·empJche de dormir les honnêtes gens qui logent sur ses bods ! >) Signé : Penichon fils. Tu reviens de votre Yoyage de noces : certes, tu ne connai3 vraiment pas encore ta femme ..\'fais voici la pierre de touche; c'est la façon dont elle va comprendre et goùte1 tes amis, te3 <:hers amis choisis et ép1·ou\·é:-; à loisir, - ceux-ci ne sont-ils pas, en effet, autant d'exemples de ce que tu aurais pu et rnulu ètre si tu n'étais pas toimême? ::3ij'étais femme, l'amour que j'accueillerais a\'ec le plus de reconnaissance serait un amolli' qui dans toutes ses lettres et toutes ses entrevues et surtout ses kndomains d'abandons protest(' de sa sincél-ité comme d'une denn;e infiniment précieuse et insù.isissablc et comme ces co1tsciences louches qui protestent furieusement de leur innocence sans que personne les interroge. L'éternelle form II le pounenouer une liaison ble::;séec'esl tle supplier l'objet aimé de YOLisaccorder « une dernière entrevue ». On n·est pas plus innocent. Les femmes me font souYent l'effet de bébés, de bébés importants, monstrneusement d'•yelopp~s. Ohsen·ei-les souscet angle, surtout celles si nombreuses .'t l'ôt ranger qn i portent les cheveux courts et boncfrs; on est d'abord déconcertt>, et pui.s on se sent des démangeaisons richement BibhotE.>cGaino B1anco

5 a~iatiqucs. - 0 incurables b.'.:bés, si yous ne souffriez pas Je martyre pour nous mettre proprement au monde, quelle 1enue de dilettantes nous nous permettrions! La vie a beau être réaliste et train-train, l'argument irrésistible, mais absolument irrésistible (peut-être parce qu'il est le pire des m·1drigaux) pour vaincre une femme c'est la menace d'un suicide. :'11éditez-ça,c'est magnifique! Pour toucher in<)parablement une femme - c·est, au premier sourire qu'on obtient d'elle, et cela de loin, dans un salon, dans une foule, à la messe (plu~ le contraste est cru mieux ça yaut) de répond1·e il ce sourire par une sauYagegrimace d"homme primitif qui fait qu'elle ne reconnait plus votre visage et s·efüaie - mais si flattée! - d'avoir touché en vous-et par un sourire !-le tr.Hond in civilisé si riche en surprises de passion de l'être humain. De même qu'on finit pas s·habituer it y voir da.ns l"obscurité, on finit par pan·enir it se trouver soi-même bien seul dan,:; cc bruy:rnt has-moncle. La civilisation e~Lévidemment clans l'éloignement progressif de l'animalitl•. ÜI', dans cette voie, que trournr en core après la chasteté systématique et le suicide, ces choses pourtant vieilles comme l'Inde? Devant un Yisage de femme catt'•goriquement ensorcelant poul' moi, - me dire 1° ce ,·isage est d'effet superficiel pour le reste de mes co-mùles et d'effet couramment nul pour les femmes, 2° cc Yisage vieillira ou s'enlaidira B1 lioteca Gino Bian o

-- (i -- })OUI' ne pas ajouter et peut momir - et Ir cl1al'lnc ,wrn rompu. Donc cc charme est al'bi traire, arbi t1·air<' ! arbi1 raire!! - ~Ics frèl'es, nous viYons sons 1m r<'.·girncd·arbitrairc ! - Si encore ma première me il\,tit ensol'c/'U· c·cllc dont la première vue m·cnsorcrla! mais non, ces coïncidences JJ':nriYcnt jamais. - Que les femmes f.lssrnt les mêmes réflexions sur le charme de l'hommr (Ir eharmc de rhomme oh! la la) et on pourra. s'cntc11d1·r :-:ur ('ettc tenc de préjugés cons lipeur,;. La Yie est un amom de t?te du ="éant rdu moin,- crlte ifü•r me plait ù rctoumer). Yoyage de noce. En barque. Elle se peneha11I se mire dans le lac: « Oh! regarde comme je fais lJien ;;ur ee fond de joli ciel, bleu, lJlcu ! )> - Lui sourit: il sait que le joli ciel bleu si nostalgique c'est simplement du Yiùr inhumain et. menteur, comme il sait que c·ejoli visage aux yeux bl<'us si nostalgiques c'est <ln vide menteu1· et inhumain - au total l'amour et les religions - [l répondit: vide snr Yidc. Quelle insupportable manie de faire toujou1·;; de l'esprit, pense-t-cl le. - Etro heureux. Dans des circonstances où do ra,·is uniYcrscl et du mien je dois être heureux ou cc n·cst qn\rn mot - je Ill(' le répète pour me le faire aceroirc, je l'on rcmcreic, elle, aYec des haiscrs cultivés pour me le persuader encore - Et je le raconte aux autres ou le leur éC'ris pour qu'on m'e1wie et qu'ainsi je no puisse plus doutC'r lJUeje suis dùmcnt henreu:x. l~t ce n'est pas, je le sais! - l~t si dans la rue je rC'ncont.rc un couple, je crois q_u'ils sont heureux et les envie!! li est aussi contradictoire de tenir le bonheur quo d'arrivel' ù se débarrasser des servitudes corporelles. Jln'y a par rapport itl'infini (qui est réel) ni gaucho ni droile, ni haut ni bas ni centre, etc. - BibliotecaGinoBianco

7 11 n'y a par rapport ,'t lïnfini dé,;ir (cet amour de l'ül;•al qui 111ènc le monde) ni Le bonheur est une co1wcntion comme le syslèmc des poids cl des mesures. Je mens en disant que .i<' suis heureux. en rc moment, on que je l'ai été, mai:; Demain! Demain je serai heureux C'esl comme l'enseigne du barbier gascon. Aujourdïrni en p,1yant, demain. Les cornnnrnianlcs. Jes mondaines ù la messe l c( avoir de l.1religion. 2 « arnir la l•'oi ! i cc ,1voi1•réellement le sens du Divin! La Femme est pratique - clic vi L dans le fini - <'111' n·est pas trbsl<' - !"Homme est son hon dieu, son fétiche son infini - l•:Jlcne comprend pas l'histoire ancienn<' - l'archéologie - celle:-; 1111ipeignent ne comprennent pas les vieux Lableanx gauches - l' :\slronomi,' 110 l'intéresse pas - mais la médecin<' pratique oui On a chanté leurs mollets! LI m·csl aniv{· tl'Ois, quatre fois qu·une femme, it din<'l' clans le monde ou dans un landau aux i places occ11pées m'ait fait le pied - mon pied restait figé, insensible, passif, inconscient, mon regard ailleurs, ma conversation fort vive - je n'y C"royaispas - je me <lisais sur le 1noment même après chaque frùlcment de ces pieds gantés de chevreau. je rêve, voilh tout ra 11·c:xiste <1nedans quelques romans de P. dcKock . .(Chel"cher le:- misons phy:;iologiynes, sociales, etc.) Pourquoi la femme aime-t-elle rcux qui souffrent - (ra luj rappelle-t.-il sa condition d'esclave ?J B1bliotec Gino B1cnc,o

-8Pourquoi est-elle heureuse d·un fils faible et hcurense d'un mari fort? (parccqu·e11c était faible quand elle pol'- tait son Jils - et parct•que son mari était fort <1uand clic ful fl'.•rondéc - Elle fait re rnisonncmcnt : le::; femme::; aiment les maris forts - donc si mon Ji ls esl faihle aueu ne ne viendra me l'enlevet'. li y a aussi ce mécanisme : son mari est fort et I.Jrutal - désillusion qui provoque en elle l'adoration de l'homme faible - mais la nature féminine t'eprend le dessus comme toujours et grnnd-mèt'e elle aimera de fo,'l:s pelilsfils. Qu'y a-t-il au fond de notl'C dépitd'ètre trompé pat' la femme aimée. Pourquoi aiment-elles les mau ,·ais sujets? );ous avons à la posséder - Elle n'a qu'à se donner - attendre - subir - être toujours prèlr à se composer un maintien - pauvre esr,la,·e, paun-e Yeslale toujours it entretenir le feu. Eh I.Jienil faut qu·e11c devienne notl'eégale sur ce point encore. - El alors égaux - radultère sera rare - cc sera une question d"honneur mutuel - Et la femme tuera en duel l'hommequi l'aura tt'ompéc. - On pou na s·abot'der sans baisse!' les yeux. - La femme est passée Dieu - Elle a du moins sa théologie. Halte-là trop de simonie dans le temple. Edg. Poe - Crawford - tous ces Américain::; un style de boniment« Vous allez voir ce que vQus allez voir>> .le ne trouverai beau et put· que ce que j'imagine el ce dont je me souviens, - ce qui peut al'river et ce qui a été. Je me sens comme un Ariel au dessus du Présent - l'odieux et quotidien et importun Présent - ainsi pour la femme et toot- Oh qui jettera un pont entre mon cœur B bhoteca G1110 B anco

-üet le Présent? C'est que le souvenir et le rêve sont l'art ct·enchâsser les moments, de les prendre en eux ébarbés du moment d'avant et du moment d'après, des regrets et des appréhensions qu'eut aussi ce moment. Aux paysages il enlèYe le trop froid et le trop chaud et tous les ennuis du corps - l'flme seule est prise - Et ne vivre qu'avrc son àlne ... Ah! ne Yivre qu'avec son âme 1 J;[nnocence - pourquoi toujours représentée par une jeune fille. D'aillenrs la fin <le l"hommc approche. Il est Yieux, il sait Jr1istoirc, il a engendré tant de faillites, et la science ,·ienl de lui donner le dernier coup. - En arnnt los troupes fraiches, la femme qui 1ù1 en<:orcni passé, ni regrets, ni décepl ions. L3 gynéc{•c futur, rhommc, arts, hypothèses, grosses mancNl Hes, musiques tristes . .\ntigone rn passer clu ménage cle la famille au ménage de la planète. Quelle:; reflexions font-elles en Yoyant des nus - non en ma1:bre car J'id(\11 sommaire est de tradition - mais dans les nu::;du Salon quand elles voient comme on les flatte en supprimant des choses. :;,.;'ont-elles pas honte de leur réalité complète et des méfiances sur l'homme qui ponr le be:w supprime ces r~•alités - même les antiqurs (les horn111esont le pubis Yelu, les femmes non) Je croupis clans les Csincs du :;-.;égatif La douleur, c·est le plaisir éternellement fü•çu clans sa foi au nournau, dans sa passion d'inconnu. BibliotecaGino Bianco

-10 - Je viens de gagner une gageure. En plein Pari,- .ïai passé irois journ{·es ,-ans adresser la parole ù mes sem blabks, sans ouvrir la bouche. senl. Essavez Yons m·en direz des nonYe!les. ' " Dans un bal blanc. La <-roisade fémininr pour la propagation de nMal, c. ù d. de l'espèce. Elles se sentent les coudes. Ça fonctionne ,\ l'aise dans la. complicité de c;etle musique, des parfums. des fleurs, des lumières, tandis qu'il n'y a de vrai, sacré nom de Dieu. en fait de musique que les voix de la nature. en fait de fleurs que les fleurs sanYages, en fait de parfums qne les parfums humains, en fait de lumières que la loyale lumière dn soleil (qui n'a jamais trompé personne), Pn fait de toilcltcs que le nu. Ut tout est revu, corrig{•. hypertrophié ou aLrophiô selon l'idéal du siècle. On montre ,-e;:;ôpaulrs,on abandonne sa taille, les conversations sont exquises et ::;ans fond. Ça Yeut faire croire il l'ldéal comme pain quotidien dans la vie. Et l'on s•~,laisse prendre. On joue 1';1nirnal très-dislingué. On fait sa partie. Les rnèrc!-i font Lapisserie cl'nn air fortuné et qui n'a rien ù cacher. Et l'orchestre sonne l'hallali anx fiançailles. :\Ioi j'erre convaincu des phénomènes nommés Vide, G~ne sociale. Ennui humain, Vieillesse. Pitoyable attitude d'ailleurs . .le voudrais trôuvcr clos pensées belles comme dr~ re- ~anls. Malheureusement ma natnre répugne au mensonge qu'il doive être bleu ou noir. B1ohotecaGino Bianco

LEPARLE~:IENTARIS~1E Le plus grand obstacle au développement de l'idée socialiste', est, assurément le l'ègne du système parlementai l'C. 11serait l'acile et Yraiment oiseux de rappeler les scandales et les hontes qui déshonorèrent les militants de œ systi•mc. La rt'.•cc11técpopée de :Monsieur il'Iary-Haynaucl douai l su lïirc à prOYo<1uerdans le pays une émotion telle <1ncTout sombrerait deYant la colère publique. Malheureusement, le sens moral s'atrophie chaque jour. Si les journaux l'é\·(,Jcnt les escroqueries et les malversations d'un homme en place, YOUSenlende;r, murmurer et vous Yoyc;r,sourire les plus habiles arnc le geste de juger le malfaiteur« 1111 malin qui donnera du fü à retordre à ses aüversaires. » Hien ne décousidèrc plus. Cependant l"aYentnre de cc banqueroutier élu représentant du peuple est un exemple de cc qui se passe le plus or- <linaircmeHt. L,"t où échouera un impeccable logicien et un honnête homme ardemment dévoué aux principes qu'il expose, le premier financier venu, pour peu qu'il sache acheter quelques suffrages et éblouir d'un luxe de surface l'ùmc naive des paysans, emportera la place. L<' peuple des Yilles sait mieux discerner parmi les candidaLs offerts it son suffrage ceux que pousse un véritable pl'Osélytisme social; il compte pour peu la réputatiot1 de fortune eLl'influence commerciale du brigueur de votes. Le paysan plus (•pais n·accorde guèrn confiance qu'au gros propriétaire, it l'industriel ayant réussi dans son commerce, on aux candidats qu'ils présentent, et protôgent. En sorte que la fameuse conquête du suffrage uni \·ersel e:-;t restée pour les huit dixièmes de la France une légende B1bliotecaGino B1ane;0

- 12 -- sans application, et que le régime censitaire persiste, c11 réalité, à présider la manœuvre électorale. L'argent mène seul la politique. Ce fut une grande habileté de la bourgeoisie jacobine que d'arborer en tète de ses programmes le développement de l'instruction publique. Sous couleur de favoriser la cul1ure intellectuelle du peuple, elle obligea ce mème peuple ù payer, en forme <l'impôt, la rétribution des agents électoraux les plus constants. L'instituteur fut crt>é, cet être misérable, sans liberté, fonctionnaire asserYi aux caprices de la préfecture et chargé par elle de recueillir des Yotes pour le gouvernement qui le salarie. On sait lïnfluence quïls acquièrent dans les communes rurales, cette sorte de petite tyrannie locale exercée sur les familles par 1 ï nLermé>diaire des enfants, par ces mille tracasseries que la loi Rur ri nstrnction laïque et obligatoire les autorise it exercer. Jl ne faut pas s'y méprendre. Tant de sacrifices ne furent <kmandés au contribuable et acceptés par leR parlements que pour constituer, dans le pays, une manière d'espionnage permanent. Sernblabl0s aux soldats recrn lrm·s de l'ancien régime ces agents obligent l'électeur à f-·emôler sous la bannière gouvernementale. On n'épargna ni peine, ni argent pour satisfaire ces prophètes de l'ôrnngik r<'.·publicain. Ils habitent la plus belle demeure du Yillagc; ils ont l"habit de la ville, et la décoration violette; confort et honneur, tout ce qui en impose à la simplicit<'., de:s âmes rustiques. Le soin de répandre lïnstrnction réellr el <le culliYer l'esprit populaire était bien peu de chose dans le plan des poliLiciens qui organisèrent cette propagande du laicisme. Un fait très ré>cent le prouve. i\Ionsieur D,:roulèLle, bon homme qui ne Yeut soupçonner les dessous de l"effort politique, présentait naguère it la Chamure, lors de la discussion budgétaire, un arnéndement destiné ù établir le principe le plus merveilleusement démocratique qui soit : les élèves les plus intelligents des écoles cornmu nales doivent obtenir des bourses qui leur permettent de suin-e, dans les lycées, les cours de l'en~eignerncnt secondaire. Eh bien. cette Chambre apparemment si soucieuse du progrès intellectuel des masses, refuse de discuter l'amendement Déroulède. La féodalité de l'argent ne tient pas ù BibliotecaGino Bianco (

- 13 - cc que les enfants du pauue puissent '"enir dans le temps de la g(n;•ration prochaine disputer ,'tses fils les sinécures du gouvernement. Appuy(•s par l'espionnage et la propagande des instituteurs c1u'il ga~ent aux frais du contribuable, et dernnt, pour la majonté, leur élection il l"esprit avaricieux des campagnes, les parlementaires s'installent au pouvoit· sans l'obligation de remplir les promesses de leurs programmes. lis savent qu'à la fin dela législature, ces mêmes serviteurs du ministère recommenceront leur pression cff1ca..:e. lh; ne doutent pas du succès 11 leur reste une fois dans le Palais Bourbon, ,, traiter, pour le mieux de leurs intérêts, les affaires personnelles. Hien de plus amm,anl, en effet, que de vcir lesjon1·s ùe la rentrée des Chambres, ces fabricants de sucre, ces gros pl'Opri(•taires, ces industriels enrichis se reconnaître et se grouper dans les couloirs. Une allure joviale erilurnine leurs races rubicondes. lis se félicitent et entament aussil.ût de laborieuses négociations commerciales qni noueront aux extrémités d11 pays, les engagements des spéculateurs. On maquignonne les opinions snr les douanes et les entrées, on échange un vote sur les sucres contre un Y Ote sur les céréales, on se pl'Omet a~sistance, on se conc(·de de:c-monopoles, on arrange d'accord la marche ù l'assaut du ministère ennemi. Les betteraYicrs fratemisent a1·cc- les houilleurs de crù. Les œnophiles rompent avec lPs libres-échangistes. Le P,1lais Bourbon de,·ient aussitùt une succursale de hl Bourse et restera tel. Si, par hasard. quelque député eonrnincn tente de parler au nom de la Douleur Humaine et du eapital t.rarnil, il se déconc-erte deYant l'impudence et les rires de la majorité qui i•crasr sous ses hl'ocards le trouble-fètc. Les hommes du eentrr, YOtent en bataillons, sans mèrnc a,·oir entendu cc que l'on propose, et selon l'ordre du c-hef de file auquel il::;se sont Yendus moyennant la promesse de faire con<.:orderles Yoix du groupe ::;m•l'unique projet qui intéresse leur trafic particulier. Voiht en quelle snccession saugrenue de conséquences il1soupço1rnées par les fondateurs du suffrage uniYersel, il anive que les détenteurs principaux du capital-argent BibliotecaGino Bianco

- 14.- représenlcntle capital-travail dont la défailt' leur iu,porl<:, par dessus toutes choses. [nutile de parler .'tces mangeurs de prêtres, ù. cc::;athép,.;_ de charité évangélil[Ue et d'altruisme. Le seul i·goïsu1<' les guide. Ils n'accorderont quelque loi prntectrice aux représentants du travail qnc par peur de voir lr bonhomme Populus montrer les dents et dépaver les rue:--. l l a fallu la grève de Montceau-les-mines pour ohlen ir 011 Fr,Ult;C un sérieux usngc du principe de parlic-ipalio11 aux bénéfices. Le meurtre de l'ingt'•nieur \\'atrin an1il préparé les YOies. ~ous en sommes .'t cette barbarie sociale. Lrs trente millions de tra,·aillcurs llP, peuvent obtenir un allègement ;'1 leurs maux que sïb menacent d'assassiner les employeurs ou s'ils aceornplissrnt le crime. Et pomtant nous vi \'Ons en Hépublir1uc, et, <lans notr<' pays, furent prochunés les Droits de l'Homme, il y a cent ans ù peine. Ll serait cxtrèmemcnt curieux lle poursuine. aYe(' exemple à l'appui, une Nude précise du parlcmonlarisme actuel. On y verrait la Bourse du P,tLlis-Rourhon mieux organisée rine l'autre avec ses agents de changr, ses coulissiers et ses allum.,urs qui crient dans les couloir::; la eolc llcs bureaux de tabac, ('elle de;; pensions aux lt'•gionnain',.; d'nn 21 février quelconque, C'ellcdes monopoles it ,·rndre. celle des courtages possibles sur les concession:-; de chemins de fer, l'adjudication <les fourniturrs clï_.:tat et Je:-; décorations honoriliques, cl quels votes et quel nombre de votes coùtera ch,tcun de ers lucratif,:; privilège::;, quel ministre en tiendra commerce. On y verrait les chef:; de groupes acheter les con,.;ciences encore indécises, et, couverts aux ye11x ahuris du peuple p,u· la pompe de discours patriotiques, b,ttaillcr le gou- ,·ernement afin d'enlever, par l,1 conquète du ministère, le droit de brasser en grand les affaire::; publiques. Ponr paraitre et affirmer ostensiblement leur prestige, il faut de l'argent à. ces chefs de groupe. Les banques interviennent. Elles d~sirent tel monopole, tel Yote, qui rem. la. hausse ou la baisse des titres selon les caprices de l.t sp~culation. Le pot clc Yin acquiert la complicité de ces BibliotecaGino Bianco

- 15 - ('hef',:;qui mènent ù l"urne leur:; l,ataillons à solde. Ainsi s'aC'hètcnt les droits d·émissions financières, les g,1rantie::; d'l%ü snr entrrpri:;;es industriellrs, même la guerre coloni,1lr qui garantira. en ses profils, quelque riche cxploitrm· de la naïv.etéoricntale rebiff~e. Sonvcntîes leaders de parti ne se contentent pas de Cf'S l>énUices. Leur existrnce de luxe et do débauche dérnrn les capitanx. A la ;-eille crune échéance clonleuse, ils Y011ltrouver le,;; hanqnes qui les commanditrnt eux rt ll'urs groupes. lls obtiennent une arnnce . .Bientôt les avancrs s'accumulent. Yoilit nos leaders liés pour Jon~- temps à qui les acheta. Jls ne sont plns que les cmploy{•,c; salariés cl'agrnces financières, dont ils aident les spéculn.tions honnêtes ou non. L'on ol>lient alors Ir krach de lTnion générale, achel(• par cerlaines banqurs jniYcs à Gambetta, la banqueroute du Panama, )"effondrement de la Soci(•té Jes :M{·tauxmanigan C'éali n <leliuer le Comploi r ù'escomple ù un syndi- <·atpuissant d'israëlites. En vr-rité il est grand temps qu'il Yienne, le Christ tl(' Lt charité sociale, qu'il Yienne chasser les marchands du Temple et remerser l'étal des changeurs! BibhotecaGinoBianco

JA!1ESON ET PARNELL DEVANT LA COXSCIE::-{C!A!;~GLAI::>E. :w.. Jameson ! cc nom pourra re5tce comme le prototype, et la Yiclime à la fois de celte éuergie srnptiquc, et de ('e cant ridicule qui font la gloire et la honte de la race anglo-saxonne. · Aussi :,\[. Parnell qni après :.\I. Dilkc, rn très probablement subir rahominablc effet de cette hypocrisie anglicane qui mèle tant de choses n·ayant rien ,·l voir entre elles. ~oyons logiques: Quïmporte la ,·ie priYée d'nn indiYidu, lorsque publiquement il est d'une grande Yaleur '. L'Angleterre whig s·est déjit priYée de son leader indique sous le ridicule prétexte que cet homme arnit {•Lécompromis, clans dieu sait quelle banale aventure d'adultère. La catholique lrlandc serait-elle par hasard assez pourrie ponr sui\'l'e cc grotesque exemple? Car enfin. que :.\I. Parnell soit ou non coupable (coupable d'un crime que tont le monde en somme a commis) en quoi cela pent-il infirmer son admirable diwouernent ù la sainte cause d"Erin '! Pourquoi confondre les actes de l'homme p1·ivé an'c ceux de rhomme public~ Cne cause ne peut cxigc1· qu'un sacrifice de tous les jours et de toutes les heures en les heu1·esnecessains. Hors de lù l'indiYidu reste maître de luimf>mc. Parce que, par exemple, l'on ne rencontre JJas dans des cit'constances normales la femme la pins apte ù revêtir sonrèYe, i I faudrait y renoneer en Yerlu de nom; ne savons quels absurdes et monstrueux mon itoires:poli tiqurs ·? Que Yous frappiez !"homme public quand l'homme public fouit, c·e,;tjustice,nwis ne soyez as::;ezsots pon r acc-,tbler l'homme public sous les fautes de l'homme p1•iyé ljue Yous êtes radicalement inaptes ù juger et même à comprendre. B1bliotecaGinoBianco

- 17 - QuanL au cas .lameson, rarement notre vieil et tenace amour (le sincérité n·a été plus sé\·èrement offusqué. ~ous serons IJrutalementsincère puisque si peu rosent Mre! . :.fais remontons un peu plus loin. Qu'est-ce on somme actuellement que l'esclavage? La sou mission d'une race inférieure à une race supérieure. Yoilâ au moins ce qui se passe en Afrique. l~t en Europe s'il vous plait'! );ons assistons ;'t l'asservissement d'individus d'une race par d'autres individus de la même race, et ce sont ces bons hommes qui se permettent d'être antiesclavagistes. Pi toux pitres, Ya ! Et qu'aurez-Yous obtenu? Le Brésil avait conservé l'esclavage du noir. De grotesques philanthropes sont parvenus ,'t faire supprimer cet odieu.r abus. \'o_vons en le résultat: L'esclaYe noir représentait pour son propriétaire un certain capital qu'il ménageait et entr'elonait. La $ervitude ayant été supprimée, le noir, âme fainbLntc s'il en fut, refusant tout travail, obligation fut de Yenir chercher des bras en Europe: des milliers d'émigrants, leurrés par d'admirables promesses délH\rquenl an Bré,;il liés ( esclaragës) par d'épouvantables conlrnts de la portée desquels ils ne se doutent nullement. Et ceux-lit n ·<'.,tant propriété ne sont jamais entretenus dans la rondition des esclaves, cette concliLion étant considérée comme trop coùteuse - trop belle enfin - po11r eux. Et ces pauvres diables, usés, vidés, tnés presque, en quelques mois. sont :li's lors simplement rejetés comme des instruments sans Yaleur pnisqu'ils ne 1'<'Ji'l"l;S<'ill<'//I cf1/run capital! Yoila le résultat le ·plus palpahl<' de l'antiesclavagisrne : On a supprimé la servitude. douce en somme cln noir pour la remplacer par la senituclo impltaable de l'exploitation moderne du blanc par le blanc. Et maintenant, Seigneurs! vantez-Yous, ô bons philanthropes! Car en somme, clepnis des siècles ù quel spectacle assislon:;-nous ·1 .-\la lntte des races contre les races. Désormais nul doute 1i'e:;t plus possible. La seule race deslin~e ,\ une in(·Yit:,ble Yirtoire esl la race aryenne, et la seule chose qui puisse rotardei cette victoire est son ataB bhotecaGinoBian o

- 18 - Yiqnc gi•nérosit{·.Prise de nous llt' sa\·ons qurl rnthonsiasmr ég,tlit.m·c, elle, la hit'!rarrc11c, 11 n jour a proclam{, U·galité cles mecs humaines rt il ,,xiste enrnre actuellrment tles imb:•ciles qui récitent le nedo de cet inepte dogme La v0rit0 est que, fatalemeul une race sup:•rienre snpprime unr race inférirurr. );ou~ rarnns déjù Yll aYec: les antiques l'aC'e. cl'l-;uiopr dont il ne reste rien et assistons encore ,'t ce spectacle partouL spécialrment rn Am~- rique où les seuls éléments Yila11xsont .\ryens . ..\Ièrne l'aborigène ciYilisalion azteque a dù snccomber. Donc n·agitons plus cle fallacieux sentiments d'humanité retardataire, soyons conséquents aYcc nous-mêmes. L'Afrique, nous ne _laconquerrons rru·en supprimant la race qui l'habile et en nous y implantant. nons, hlancs. Donc, an lieu de lu lier contre les hons Arabes qui la d{•pcnplent par leurs incessantes razzias ( ne ferlllons surtout pas leurs <lébouch{·s)et contre les naïfs anthropophages qui les aidentdr leurs imm{,moriales h,lbitudrs. il serait bien plus logique de leur donner toute facilil{· d'exercer en sécurité leurs petits commerces. D'aillenrs qu·on le Ycuille ou non, l'alcoolisme se chargrl'a birn tout seul de ee grand nctto:,age et un jour Yie1Hlnloù la raee aryenne a~·a11tsupprimé toute autre race, la terr<' pourrn commencer alors, une ère \Taiment progressiw. 1 :antiesclarngisme 'est l'une des plus g{,néreuses 11/npies de cette trop généreuse race :u·yenne qui ne \·cul pas comprendre que :c;avraie gi•nérosité serait <l'ètrc <'Xc-lusi,·e111egnétnéreuse cn\'ers soi-mème. l\fais revenons à notre .Jameson. Quelle ltorrenr en celte pudic111epresse anglaise - el continentale anssi - <dont la pudeur n'est cl"ailleur:; que puiJli11ue)contre des agissements (s"ils sont vrais, dame-t-elleen nn dernier espoir) qui t-.i,·oltent sa 1·cligieu:;;ec::,n:;ciencc. Quoi, un YO~,tgeurqui sait cc qn·e11ces pays ,,1.11lta vie 1l"unnègre - certains nègres ne sont-ils pas plus proches 1111 chimpanz ·, que de l'aryen - c1·nnnègre (qne dans nn rnouYement de mécontentement M. Stanley n·hésitcjamais ;'1 tuer tt·un simplificateur coup de rernhet') pour avoir, lui cnrieux, un aper\u de l'une de ees SC'èncssi contcstèes <!·anthropophagie, offre (de ses propres deniers) un sujet, ri puis assistant ,'t la chose, banale en somme là-bas, et la BibliotecaGinoBianco

- 1!) - no(1nc en q11el<1uesdessins, honem ! C'est un mist'.·raùlc, encore un peu on le traite J11i-mèrne d'anthropophage (et puis ù l,t lin des lins, on n'a pas encore démontré quel crime cela pomr,iit üien (\fre, l'anthropophagie) et tous sont ll".tc('Ol'd pour proclamer que :\I. Jameson est le dernier des infamrs. ~on, nwssieurs les .\.nglais, Yos Yieu:s: lords pourront Yioler, et avec quds crnels raffinements de frêles petites Yierges on l'espoir dr Yotre conronne pou rra sr compromettre aYrc de trop <lociles petits télégraphistes, rintérèt de votre dignité, de la 1·r>spf'ctaDilllé de ces gcns-lù, Yous force ù C,L<'hcr ers fredaines sous un Yoile opaque. Mais les gloires de votre caractère (ce caraC'tère (rue nous admirons et luùssons si fort), cc sang froitl et cette indifférenceqni Yous font si bien Yons plier à tontes les conditions de Yic des pays ùl ranges où Yous dominez, les nierez-vous? :\I. ,Jameson, s'il a fait ce dont mus l'acC'usez (et nous qni ne sommes anglais ne sanrions l'en hlftmer, car àsa place nou::; eussions triis probablrrnent fait comme lui) n'a suivi qrl<' la logique de son earnctère national, de votre caraclèr<> enün ! Et eut-il <.:r{·épour ses yenx d·artistc cette scène d'anthropophagie ne deHions-nous lui ètrc reconnaissant cl';irnir 1ixé d'nne façon authentique cc qni d'ici peu sera plus loin de Hous et aussi légendaire que les guencs de Troie et la baleine de .Jonas 9 PmmmM. ÜLJ~. BibliotecaGino Branco

LERÈGNEDESVIEUX Le Règne des \ïenx, c·est l'appellation dédaigneuse c](,nt certains stigmatisent notre époque. Est-elle méritée? est-il vrai que les Yicillarcls accaparent fonctions. charges, honneurs, et que les jeunes gens n'ont aucune influence dans la direction des affaires g··nl•rales? et si, c·e::st\Tai, est-ce un bien ou un mal? Yoilit les deux qucs1ions que je voudrais examiner avec r,lpidité et inclt'·pcnd,11ice, au risque de ne point m'entendre aYec ~I. Paul :\Iongeolle, auteur d'un Jiue snr cc sujet et. ous ce titre. Pour ce qui est de l'importance numérique. nul ne niera celle des jeunes g._'.>nérnlions;il est possible que la France soit le pays du monde où Htiage de la vie moyenne soit le plus haut et où, par ,rnitc, la proportion de::;personnes ftgées soit la plus eonsiclérable; eetle proportion n'en fait pas plus obstacle it !"écrasante majorilé de,; jeunes, d'autant plus que ce ne sont pas parmi cenx-d que se multiplient les abstentionnistes. En réalité, loin d'être sacriiiés aux Yieux dans les luttes électorales, ce ::sontles jeunes qui étouffent non seulement les Yieillards mais les hommes mùrs. Cela est vrai de tous les pays ù c·onstitution démocratique; les ,·ieillanls sont un peu pin,; nombreux en France .qn·,1l'étranger, un peu moins no1nhreux dans les grandes villes, Paris notamment, que dan,; les campagnes, ce sont lit des fluctuations insignifiante;; par rapport au niveau générnl. En fait, et en dépit du sen·ice militaire, ht majol'ité num.:-rique des jeune::; e::sl indfniahle. :\fais par contre, il est non moins certain que la pl'oportion est ren,·ersée clans les fonctions publiques. et que les très haut::; grades sont ,1 peu prè::; exclusiYemcnt oc0upés par des gens très ùgés. Ceci est bien explicable : BibhotecaGino ~1anco

- 21 - le morcellement des fortunes, l"accroissemen t des uépcnses normales, le progrès des agglomérations urbaines ont eu pour effet de traquer Yers les administrations publiques (nous prenons cr.s mots clans leur plus large sens) une énorme quantitité de per ·onnes aupararnnt oisiYes ou s'occupant de travail pri,·é; du coup les offices d'autrefois sont devenus fonctions, et le service s'est transformé en carrière; l'ancienneté se mettant ainsi de la partie, les grades élevés sont devenus, par la force des chosei:;, la ri'.·rompense des longs serYices, le couronnement de la carrière administrative; on n'y est plus parvenu qu'it un àge avancé, et dont la limite a toujours tendu it monter, les traitements étant maigres et les appétits s'y cramponnant d'autant plus. Cet accaparement par les vieillards des hautes fonctions publir1.ues, de celles dont dépend la grandeur du pays et pour lesquelles il faudrait résener les esprits les plus vigoureux et les plus sages it la fois, a éYeillé cle patriotiques préoccupations. Certains qui s'en sont émus ont noussé le cri d'alarme :isec une sonorité de larynx à décourager les jars capitolins. Sans se mettre aussi hruyamment h sau,·er la chose publique, on peut essayer de dégager la ·,érité du milieu des polémiques et de::;exagérations. Le raisonnement des jeunes écrirnins dénonciateurs dn règne des vic11x est d'une parfaite simplicité : La Yieillesse, disent-ils, correspond à un affaiblissement de toutes les facultt'•s; conlier ù des Yieillards les plus hautes charges ci,·iles et militaires, c·est remettre la direction du pays ù des esprits malades ou affaiblis. Donc, remplaçons partout les vieux par des jeunes. En cette thèse, il y a du uai et de l'inexact: c·cst cc qu'il s'agit de d(,mêler. Il est certain que Llge an1ène un ralentissement dans toutes les fonctions de la \'Îe. Sagesse. tlira-t-on. Décadence, répondra-t-on. La v0rité est quï 1 n'y a rien d'absolu; Utge corrigera fayorablement ceux en qui s'exagère l'exubérance juvénile, elle accentuera par con!Te l'ind<'•cision chez le prédisposé ù cette faiblesse. NIème en aclmettan L un type moyen d·actiYité cérébrale (ces sortes de généralisations sont fort du goùt français), il est certaines fonctions qui s·accommoclcnt d'une sagesse BibliotecaGino Bran o

immuable, et pal' suite. de titulaires ùgé:,;. He:-.trnns dan:; la réalité et admettons quïl faille confierù des jeunes gern; les plus hautes mission,;; on consentira bien que la présence ;'l lenr entour de gens figés, pouY.uü les éclairer strns le,; arrêter, ne po:1rra êtl'e r1ne fa,·on1ble; et, de fait, den·ii're le jeune ministrn et le jeune capitaine on trouYe toujours les Yieux tommis et les généraux ù che\·eux ])lanes. La Yieillesse n'est donc pas le mal absolu qu'on nous dit, le bouc émbsaire bon aux l1olocaustes. Voyon::- mainlenant parmi lrs principales fonctions publiques celles qui s'accomodcnt plus \'Olonliers de Yieillards el c<'lle::;qui exigent des jeunes gens. Not1,; avons dit que la ,·ieillesse seyait ;'l certainc,- fharges; on nous concédera. en effet, quïl n·y a pas péril en l.t dcmcme de France il ce que le Grand chancelier de la J ,égion d'honneur soit un octogénaire .. \ux pins hauts grade:,; ecclésü1stic111es<·01l'·irn11ent également les vieillanb d·cspr.it austh·c et traditionnel, surtout si des mesures libérales. et d'aillems non 1ù:larnée,; par le clergé, dégage;ticnL la centralisation diocésaine et modernisaient adrninistrati,·ement l'évûque,. ce sosie surviYant du préfet du Consulat. Cn autre et fort important groupe est celui cles fonctions uni ,·ersitaires ou académiques: hl encore les hommes ùgés ne sont point déplac.'.s. La science d'abord ne \·;;rie pas comme l'esthétique : un Yieil érndi l ne sera jamais une pernHJUl', comme un vieux poète ou un vieux mu,;icien a grand chance de l'être; en outre, 1,, sarnnt est l'homme qui Yi<>illitle plus tard; le t:crrnau .. a-L-on dit, est le sens qui se fatigue le moins; et le fait esl que l'homme de cabinet reste bien plu,; longtemps jeune que l'homme d'action; enlin la science ne s'improYise pas; il vingt ans on peut être un grand ministre, un grnncl gén{:ral, un grand artiste, on ne sera jamais nn grand érudit ni <;,1vant.Donc, r111·ondéplaise aux impatients non,; nous résignerons de fort bonne gr,lce ù Yoir des sexagénaires encombrer les Académies, les Hibliothè<1ues, les Faru!L{·s et Ecoles. Ponrvu qu'ils soient dignes de l'honneur, nous nous déclarerons satisfait. J->011lres fonctions politi11nes, la question est plus dt'licate et surtout plus brûlante. Les amplifications oratoires i-;ontfaciles et j'en sais qui ne s'en privent pas. ContentonsB bhote a Gino Bianco

- :2R - nous de :,;PIT<'dl'r pri's le problème. Or d·une part la p:;_,·- <·hologie tt·uue assemiJl{,e ::;e rapprnche fort de celle de !"enfant : l'œune déplorable do la seule assemblée tle .i<'unes gens que nous arnns eue, la Législalive de 17!)1, t ientj ustement ,ceci a été bien mis en I umière, il sacompo- "ition. D'antre part, les Yieilbmls ont été presque Loujour::; de mauvais ministres <•l lr:-; grnnds hommes d"élal ont pres<1ue toujours Mb .. l<' fort jeunes. Tout crci se <·on1prend; on n·a chan('e de deve1ür un grand ministre qu·en ,1~·ant, en soi, de raud,1<·_, el do la eon!ianee. de,-.l1ll soi, dn temps; ce sont L't qualit{•s de jennesse: par contre los gros défauts crune assemblée sont la frivolité, la pré- "omplio11, la passion; ce sonl lù drfauh de jeunesse. La c-ondusion ('·est que nons ne nous plaintl rons pas t, op d ·assem bl{·es composéosd·hommes ùgés. nous nr croirnns p,1s tout perdu 1i.u·ccque L\gc d'éiigihililé' pour le Sénat est un prn plus élcYé qnc pour la Chambre cl surtout 11ons ne proclamrrons pas que chez nous c'est le 8énat qui annihile la Chambre de,; députés; l'éloquenee y perdm peut- ,~tre, mai,; non h Yérit.é. Qnant an~ ministres. YÏ(•u, ot1 jeunes, ils rcméclicrnnt diflicilemenl au grnnd mal, l"inslahilité dr nos institutions; sans doute un jeune homme <'"tdans Je meilleures conditions, mais il faut quïl puisse profiler de sa jeunesse, et le r(·gime de cabinet ne Jui en laisse pas le temps; la direction d·un pays confiôe ù. nn ùeillal'll, déplorable qunncl elle faisait s·obsliner une mo11arcbie à consoner nn Fleury, un Kaunilz, un Hardenberg, présente aujourd'hui un inconvénient moindre; le ministère meurt toujour::; avant le ministre. ::\Ialgré tout il vaut mienx qu'un homme d'Etal soit jeune; la ma-:.lüne politique est si lourde, si ,~crasante que ce n'est pas tl'Op pour la mettre en train de toute !"ardeur et de toute J'acti vité de la jeunesse. Cc que nous disons des ministres pont à plm; forte raisbn s·entcndrc de leurs eommis; tous les sen·iccs administratifs gagneraient. semble-t-il, à voir leurs postes élevés occupés par des hommes jeunes; la routine qu'on lclll' reproche lant est essentiellcmen t un défaut sénile; je crois bien que si l'on faisait largement appel aux jeunes gens, on trouverait plus do personnes qn'on ne croit acceptant <le se charger, soit de services divers occupés par plusieurs employés dan,; le B1bliotecaGino Bian

même bureau, soit. de plusieurs c-irconscriptions territoriales qu·a retréciesenréalitéle dé,·eloppemcnt do:,;routes et des voies ferrées. Un de ces services administratifs doit être mis à part en raison de son importance, c'est la magistrature. Lù, la maturité cH1gc semble bien s'harmoniser aYec la gravité! des fonctions et l'esprit traditionnel qui y règne; toutefois il ne fondrait pas pousser ceci ù l'extrême; il est bon d'arnir des hommes jeunes au parquet, it lïnstruclion, ù l'audicnc-e même; notre magistrature est aussi siqisfaisan te que possible sous le rapport de ln. conscience et de la science, rnni,; elle ,ttuait de grands progrès it foire rn matière de rapidité: la l,trge infusion cl'nn élément jc11ne ne lui serait pas inutile à cet égard . .J 'ar-ri ,·e 011lin it une dernière catégorie de fonc-tions puhliqurs poul' lesquelles, celte fois-ci. je srrnis disposé> ,·t ètre plus radical q110les plus radicaux, les fonctions militaires .. Je dis l"onctious, je ne dis pas gr,1des: la Yie militaire éLant tleYenuc une carrière, je conç>.o:squïl se soit établie U 1-1ne1ilière has{c sur l'ancienneté et corrrspondant ù une augmentation dans les lra.itements: ceci doit s11bsister p,u·ce que c·e:;t juste. :.\fais ce qui me semble lent ù l'ait inadmissible, c·cst que L1ge inflnc sur le choix du corn m,l!Hlemrn t. Le métier 111 ilitai re est nn métie1· tle jeunesse; tous lrs gran1ls capitaines l'ont rt{· jenncs rt ontcrssé del'<:tre en ,trnn<;ant en ùge; ~apoll'.·on lui-nH~llH' a fini par des <l{•sastre:; (!Ue l'ttgc :;eul explique: c·c:;l la .ioun<•s,.;cqui a fait tout le génie de certain:; généraux, Co11Mpar exemple, et pre$que tout le g:•nie de certains au1res. Alexandre, GustaYe .\tlolphe. L'élonnantcjennessc des cadre:- explique les Yictoircs de hl France rérnlnLionn,tirc SUI' lrs ,·iei!Jes troupes de la coalition, comme telles <le la Prusse en 1818 sur les ,·ieux grognards de l'Empire. Plus r,,rrmrnent nous avons eu un autre rxcrnple, pénible ,t rnppeler mais salu Laire, des désastres occasionné:; par 1111 rn1nmamlement s{·nile: prenez tout U·t.ll major franrais an <k!Jul de la <lcrnièrc guerre; Yons n'y trou\·ez que de,; sexagrnaires; c·rst lù quïl faut uniquenient d1cl'chcr, it mon sr•ns. la rni:-;on de nos in<:onc,:\·ahlcs défailc:;: des oflidt'r:; qui s·{·Laient rnillammcnl comport(·s rn Cri1n{•c, en ltalie, an :.\Icxir1ue, donnent l'exemple de la plu:,; lrisle BibhotecaGinoBianco

- 25 sénilité; l'âge seul peut èxpliquer leurs défaillances, leur indécision, leur obstination à garder la défensive; suppose,:-leur vingt ans de moins ù chacun, et demandez-vous si leur conduite n'aurait pas diffé1·~·L- es noms propres me brûlent les lèvres, je préfère ne pas les citer parce que ce sont des réflexions générales que je Yeux jeter sur le papier et non une appréciation sur un point spécial de notre hïstoirc; mais la thèse me semble inattaquable; aucune qualité n'est préférable it la.jeunesse pour un général; et autant j'ai étt>disposé ù faire des t'<~serves sur les autres points, autant je le serais à accentuer mon opinion sur ce point-ci. Quant à réaliser l'application de cette thèse, c'est lit une question fort délicate et que je n·ai heureusement pas ù traiter. L'idéal serait la suppression du grade de gt>néral, comme en Suisse, et l"existence d'un très grand nombre üe colonels parmi lesquels on choisirait chaque six ou sept ans les titulaires des divisions et des corps d'armée. A.la fin de leur temps ils reprendraient leur place ù la tête de leur r~·giment et y vieilleraient sans danger pour la haute direction des opérations militaires. Cet idéal est peut-êtreirréalisahle; ce serait l'œu vred'un homme d'Etat prévoyant et psychologue de s'en approcher le pl:is possible; la séparation absolue du grade et du traitement basé sur l'ancienneté, d'avec ces fonctions temporaires de commandant, confiées en considération de l'activité de corps et d'esprit serait la condition préalable ù établir. Voilà, dessinée à très grçinds traits, une opinion qui peut se soutenir au sujet du règne des vieux. Elle est pont-être inexacte; elle a au moins le mérite de ne pas iniliger une solution en bloc ù un problème aussi délicat et pour lequel il me semble nécessaire de distinguer et de sous distinguer. D'ailleurs ces quelques lignes n'ont pas la prétention d'avoir dit le dernier mot; les problèmes sociaux sont de ceu '.l: qu'on peut reprendre. Peut-être l'idée viendra-t-elle à l'un de mes lecteurs de revenir ù celui-ci et de l'approfondir comme il le mérite; je ne souhaite qu'une chose, c'est que mes r0flexioos ne s'ccartent pas trop de ses conclusions. H E:--'R[ MAZEL. BibliotecaGino Bianco

POURQUOP~I\S? (Jucllc que soil lïngéniosilé psyc·hologiqu<' de M. :.\Lanriec B,llT<'S, avec quelt111e linc::,se <1uïl anal_,·se s011 111oi italo-lorrain. quels que soiC'nt son sarnir faire et son suYOir Yivrc et <ruelle <pie soit s,t hante ,;ilnation polilic,>- littfraire, il est une diose, la s<'nle peut-être, en quoi sa précieuse <luplidté d"esprit n·est pa,; compétenle : la Poésie. Xous a,·ons su les nerfs <Ir :.\I. Barrès et. nou::, a,·ons pn juger curieux le jen dr lem sen;;ihilité complexe, 111aisson cœur ne ;;·est jamais réYélé: et le YietE Ycrs, ,[ont son rit. peut-èt,rc encore le chroniqueur ùu Fiya,·o. 1·este étemellemenl : •< .\Il! fmppe toi le cœm, c·est l.'t qtt°e:;t le génie. " Quel que« jeune homme moderne» que se puisse croin' le députù de ::--ancy, il est it présumer quïl n·e::;t pas k ;;en! prototype de ses cadets. ~on récerit éloge de :.\I. ,Jean :.\lort'·as (eontraslant aYe<· fhonnf>le et sincèrn emballement de :.\I. :.\[irbean ~w sujet ùe MaeterlincÎ<) est ambigu et fuyant: après l'insull<' obligatoire aux jeunes littérateurs de ees temps, ce qui le (](,gage ds-it-vis de son puhlic. :.\I. Barrès prononce, aYer une apparente hardiesse, le mot de chef-d"illuYre do11t, imm()diatement, il analyse et diminue la tlaltrrie; li s'exht:::.ie,non sans malice, sur le Litre même de l'œuvre: « le Pélerin Passionné - dit-il - l'un des plus délicieux titres «rue j'aie rencontrés dans lïnterminable etc ..... nous émeut <lepuis un an qn'on l'annonce. » Or, M. Barrès, qui a lh :::;hakespeare, :;ait ù cruoi s'en tenil' malgré sa, vraiment improbable, (·motion d"nne année; il arJirme que, quant an vocabulaire, :.\I. ;\foréas ù raison«< en théorie» et lui reconnait « la sùreté d"nn sauvage assernhlant•les pierres de ses colliC'l'Sde danse >); :;uit, toutefois, une atténuation explicati,·e el élogieuse. BibliotecaGino Bianco

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