Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 10 - 1 gennaio 1891

- 12 -- sans application, et que le régime censitaire persiste, c11 réalité, à présider la manœuvre électorale. L'argent mène seul la politique. Ce fut une grande habileté de la bourgeoisie jacobine que d'arborer en tète de ses programmes le développement de l'instruction publique. Sous couleur de favoriser la cul1ure intellectuelle du peuple, elle obligea ce mème peuple ù payer, en forme <l'impôt, la rétribution des agents électoraux les plus constants. L'instituteur fut crt>é, cet être misérable, sans liberté, fonctionnaire asserYi aux caprices de la préfecture et chargé par elle de recueillir des Yotes pour le gouvernement qui le salarie. On sait lïnfluence quïls acquièrent dans les communes rurales, cette sorte de petite tyrannie locale exercée sur les familles par 1 ï nLermé>diaire des enfants, par ces mille tracasseries que la loi Rur ri nstrnction laïque et obligatoire les autorise it exercer. Jl ne faut pas s'y méprendre. Tant de sacrifices ne furent <kmandés au contribuable et acceptés par leR parlements que pour constituer, dans le pays, une manière d'espionnage permanent. Sernblabl0s aux soldats recrn lrm·s de l'ancien régime ces agents obligent l'électeur à f-·emôler sous la bannière gouvernementale. On n'épargna ni peine, ni argent pour satisfaire ces prophètes de l'ôrnngik r<'.·publicain. Ils habitent la plus belle demeure du Yillagc; ils ont l"habit de la ville, et la décoration violette; confort et honneur, tout ce qui en impose à la simplicit<'., de:s âmes rustiques. Le soin de répandre lïnstrnction réellr el <le culliYer l'esprit populaire était bien peu de chose dans le plan des poliLiciens qui organisèrent cette propagande du laicisme. Un fait très ré>cent le prouve. i\Ionsieur D,:roulèLle, bon homme qui ne Yeut soupçonner les dessous de l"effort politique, présentait naguère it la Chamure, lors de la discussion budgétaire, un arnéndement destiné ù établir le principe le plus merveilleusement démocratique qui soit : les élèves les plus intelligents des écoles cornmu nales doivent obtenir des bourses qui leur permettent de suin-e, dans les lycées, les cours de l'en~eignerncnt secondaire. Eh bien. cette Chambre apparemment si soucieuse du progrès intellectuel des masses, refuse de discuter l'amendement Déroulède. La féodalité de l'argent ne tient pas ù BibliotecaGino Bianco (

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