Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

r •• .. Huitième Année Abon11emen1 Cer111l11al {Ja1'atssant au moins une /015 (,a1' mois EmileVANDERVELDE Le Socialisme contre l'Etat Gt.ND ~,ociété Co<>pérative « Volksdrukkerij », Rue lfautport, 29. 1911

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Abounement Germinal faraissanJau moinsun, foispa, mois ·~~ .. JJSt~ LeSocialisme r EmileVANDERVELDE contre l'Etat GA:'-!D Soridé Coo1,érative " Volksdrukkerij ", Rue l!autpo!"t, 29. 1911 B b teca Gino B1a,co

LESOCIALISME CONTLR'ETAT L'une des caractéristiques de l'évolution sociale contemporaine, c'est l'accroissement considérable des fonctions et du domaine de l'Etat. Les anciens monopoles ou domaines fiscaux, que l'on croyait naguère appelés à disparaître - la manufacture des tabacs en France, par exemple, ou les terres du fisc en Prusse - ne sont pas seulement conservés, mais étendus et développés. On achète ou on crée des forêts domaniales. On reprend les chemins de fer. On proclame les droits de la nation sur la houille blanche. On établit, ou on projette cl-?-établir,le monopole de l'alcool comme en Suisse; de la potasse ou du pétrole comme en Hongrie, sans parler du camphre, comme au Japon. Nomb1e de socialistes et, aussi, d'adversaires du socialisme, voient, dans ces progrès de l'.Etatisatt'o11, autant de victoires partielles des idées collec!ivistes. C'est là, pour le moins, une exagération manifeste. La vérité est, qu'en "étatisant II certaines industries, les gouvernements obéissent à des préoccupations très complexes, dont les unes sont d'ord1e militaire ou fiscal, les au!res d'ordre social. Il n'est pas douteux, par exemple, que dans les grands pays, l'Etat, en rachetant les chemins de fer, ou en conservant la haute main sur les compagnies, comme en France, ait eu en vue, surtout, le transport des troupes en cas de guerre. Ce n'est pas un hasard que les deux seuls pays où les chemins de fer restent, ou à peu près, affaire privée, soient l'Angleterre et les Etats-Unis. L'un et l'autre, en effet, pour des raisons diverse5, sont dispensés de voir, dans leurs voies ferrées, Jes moyens d'attaque ou de défense. Mais, indépendamment de cette influence directe, 8 b oteca Gino B1a~co

Je militarisme moderne exerce une action indirecte, bien plus considérable, sur le développement et la multiplication des monopoles d'Etat. Il coûte, en effet, toujours plus cher. En même temps que les charges de la politique sociale, les charges de la paix armée augmentent dans des proportions telles, que les ressources ordinai,es du Trésor public ne parviennent plus à y faire face. Dans les six principaux pays de l'Europe, par exemple, en 1910, les dépenses militaires prévues -- sans compter celles qui se dissimulent dans d'autres budgets - se sont élevées aux chiffres suivants : Angleterre Fr. r .563.ooo Allemagne Fr. 1.559,000 ~ France . Fr. r .039.000 Autriche Fr. 439.000 Russie Fr. r.507.000 Italie . . Fr. 436.ooo 6.543.ooo Pour trouver ces millions, recourir uniquement à l'impôt devient malaisé. On songe à des monopoles fiscaux. On développe ceux qui existent déjà. Il en résultera une extension du domaine collectif, mais on voudra bien reconnaître qu'il est difficile de voir dans ce phénomène un triomphe pour les idées socialistes. Ajoutons, cependant, qu'à côté des influences d'ordre fiscal et militaire, d'autres facteurs interviennent, et interviennent de plus en plus. Ce n'est point pour se procurer des ressources ou en vue de préparer la guerre que l'Etat belge et l'Etat suisse ont racheté les chemins de fer, que la Suisse veut nationaliser les assurances, que l'on socialise, un peu partout, les forces hydrauliques, que l'on étend le domaine forestier, ou que l'Etat p1ussien, qui possède déjà des charbonnages, s'efforce d'en acquérir de nouveaux. A mesure que l'influence du socialisme grandit, que la masse des consommateurs prend conscience de B b ec. G no a,a eu

-5l'exploitation que lui font subir les monopoles capitalistes, les gouvernements doivent invoquer d'autres motifs que l'mté1êt du tise pour faire entrer de nouvelles industries dans la sphère d'action de l'Etat. C'est ainsi, par exemple, qu'à la Chambre française, le 19 · novembre 1909, le mmistre des finances, M. Cochery, au lendemain de meetings monstres contre des impôts nouveaux sur l'aicool, organisés par le~ débitants de boissons, soutenus et encomagés par les gros distillateurs, s'exprimait en ces termes : M. CocHERY,ministre des Finances. - Je ne suivrai pas i\1. Guillemet dans tes salons des Tuileries, où il voulait, l'autre jour, nous entraîner, pour nous faire voir la splendeur et le luxe de tel négociant en tabacs, Jont la I évélation avait suffi à Napoléon pour le déterminer à instituer le monopolt:::des tabacs. Je rtsterai beaucoup plus moderne. Je me bornerai, en jetant un coup d'œil sur les meetings tout à fait démocratiques de 1909, en considérant un instant cette formidable puissance d'argent qu'ils nous ont révélée chez certains industriels. je me bornerai à dire : le problème du monopole de l'alcool, agité dans Je passé pendant quelques années, étudié avec ardeur, puis tombé en sommeil, se réveille ; un examen s·en itnposera à bref délai. ( Vifs applaudisseme11/s à gauche et à l'extrême-gauche.) Et, auparavant encore rautre problème se posera peut-être : celui de l'examen du monopole des assurances ou de certaines assurances. (Vifs applaudissements.) M. LAsm,. - Il n'y a que les modérés pour faire de la politique radicale. Je ne vous en blâme pas d'ailleurs. ' M. LE Mrn1STRE DES FINANCES. - M. Lasies, si les modérés font quelquefois de la politique radicale, c'est parce qu'il est des heures où certains intérêts manifestent d'une façon teHement éclatante leur influence sur la vie de ce pays, que les hommes cte bonne foi se demandent si ce rôle appartient bien à des intérêts particuliers. (Appla.udissemmts à gauche el à l'extréme-ga1<che ( 1).) Il est donc à prévoir que, dans un prochain avenir, l'Etat français, qui tire, chaque année, plus de trois cent millions du monopole des tabacs, qui fabrique - assez mal d'ailleurs - des allumettes, qui exploite des chemins de fer, fait des porcelaines à Sèvres et des tapis aux Gobelins, se fera également agent d'assurances et producteur ou rectificateur d'alcools. (,) Jo,.rnal officill, du 20 novembre 19og Débats parlem., pp. 279.1, 2795. B b' :iteca Gino 81a co

6Mais, en France, c0mme ailleurs, cette tendance à l'étatisation de certaines industries est contra,iée par de vives résistances qui s'appuient sur les inconvénients que présente l'exploitation par l'Etat dans sa forme actuelle. Certes, en cette matière, on ne murait assez se méfier des exagérations voulues de ceux qui ont un intérêt direct à dire, ou faire dire, pis que pendre de la gestion des entreprises publiques. Trop souvent, en effet, l'opinion en cette matière est faite par une presse dont la publicité doctrinale - suivant le joli mot d'un député français - reflète, avec une fidélité systématique, l'opinion des capitalistes qui veulent conserver leurs monopoles. On se souvient, par exemple, que le Tiines publia, il y a quelques année,, une série d'articles non signés, émanant, disait-on, d'un observateur impartial, contre les régies municipales d'éclairage en Angleterre. Ces articles firent leur tour d'Europe. Ils fournissent, aujourd'hui enco, c, des a, guments aux ad versai, es du municipalisme, Or, peu de temps après leur publication, on app• it que " l'obse, vateur impartial n était le directeur général d'une des grandes compagnies d'électricité de Londres. De même, en ce rnomenf, se poursuit contre l'OuestEtat français, une campagne de presse fort instructive pour ceux qui en connaissent ou en devinent les dessous. Comme il arrive toujours, la Compagnie de l'Ouest, qui avait toujours fort mal exploité, se mit à exploiter plus mal encore, quand elle vit venir le rachat. Le matériel ne fut pas renouvelé, l'entretien des lignes fut scandaleusement négligé. Bret, lorsque l'Etat eut repris, il se trouva devant une situation telle que toute exploitation normale devenait impossible. D'où les multiples accidents, imputables, au moins en partie, aux vices du régime antérieur, qui donnèrent matière à tant de réquisitoires tendancieux contre l'exploit'ltion E, b te ( 1no 8 d CO

par l'Etat. Lorsqu'une catastrophe se produisait sur les lignes exploitées par ces compagnies, c'était un fait divers; sur l'Ouest-Etat ce devenait un argument. Quant à l'expbcation de cette attitude d'une partie de la presse, on la trouvera, faute de documents plus récents, dans l'enquête parlementaire, faite en 1895 par la Chambre française, aux fins d'étudier les conditions de m01alité des conventions fameuses de r883, si justement qualifiées de conventions scélé, ates. C'est au cours de cette enquête que M. Carlier, secrétaire général de la Compagnie d'Orléans, exposa que les six grandes Compagnies françaises avaient, depuis longtemps, organisé, à frais communs, un service de publicité pou1 la défense de leuis intérêts, et donna, au sujet des dépenses faites par ce service, les renseignements suivants : (( La dépense de l'année 1880 a été de 520,000 fr. pour les six Compagnies. Celle de 1881 n'a été que de 400,000 fr. ou un peu plus. En 11'82, elle a été beaucoup plus forte; c'était .l'an11éede la campagm de rachat co,lfre laquelle luttaient les Compavzùs: la dépense s'est élevée à 735,ooo Ir. L'année suivante, elle est restée un peu au-dessOU$, 718,000 francs. ,, Après les co11vmtto11squi étaient 1m traité de paix, les dépensrs 011/dimi1111éda11s de fortes p,oportio11s; en I 884, elles ont encore été de 458,ooo francs, je crois; mais les années suivantes, les chiffres ont été beaucoup plus faibles. " Det>uis/101sans, je dois le dire, depuis la grève de 189r, nous avons des questions nouvelles qui nous préoccupwt ; les difficulté; pe1,ve111t 1aitre S1trce terrain, dout les Com/Ja,;mes, vou.1ie co111~1eneoz,nt le devoir de s'irqzàéter (i)." Faut il s'étonner, après de tels aveux, que certains grands jou,naux se montrent si nettement hostiles, soit aux revendications des cheminots, soit aux rachats des chemins de fer? ( 1) V. MILHAUD. [,e R,c/,a/ des chemins de fer, p. 22 ( Paris, Cornély, 19041.

-8Néanmoins, la partie faite - et elle doit être faite très largement - aux exagérations et aux contre-vérités, il I este que, dans les pays du mo;ns, où !"Etat-industriel se confond avec l'Etat-gouvernement, les modes actuels d'exploitation des services publics donnent prise à des critiques absolument justifiées. Çertes, monopole pour monopole, il peut' être préférable, malgré tout, de substituer le mollOpole de l'Etat au monopole de grandes compagnies capitalistes. Mais il y a, pour le moins, une âme de vérité dans l'opinion de ceux qui tiennent l'Etat pour un mauvais commerçant et un mauvais industriel, qui redoutent de voir, par suite des progrès de l'étatisation, se développer une bureaucratie routinière et lente, qui répugnent à la pensée de voir s'affaiblir les initiatives individuelles, et voient une sérieuse menace pour la liberté dans la fonctionarisation d'un nombre toujours croissant de citoyens. Seulement, on ne saurait assez le dire et le redire, ce n'est pas à l'Etat, tel qu'il est aujou,d'hui constitué, que les socialistes veulent attribuer la propriété collective des moyens de production et d'échange. En réalité, tous les malentendus qui naissent à ce sujet, toutes les confusions qui règnent dans les esprits, proviennent de ce que le mot Etat - avec un grand E - peut être pris dans deux sens très différents. Si nous consultons, par exemple, le dictionnaire de Littré, nous y trouvons, de l'Etat, les définitions suivantes : 10 le corps d'une nation; 2° le gouvernement d'un pays. Dans le premier sens - le corps d'une nation - il est vrai que les socialistes sont partisans de l'appropriation des· principaux moyens de travail par l'Etat, par la Nation, avec cette réserve, toutefois, que certaines industries, les chemins de fer notamment, tendent à devenir internationales, et que d'autres, ayant un caractère local, ne peuvent avoir qu'une sphère municipale. B b 1te1,, GinoR1anco

-9Dans le second sens, par contre - le gouvernement d'un pays - 11 est absolument inexact de dire que les socialistes veulent' confier la gestion des principales industries à l'Etat-gouvernement. La fonction d'un gouvernement, en effet, c'est de gouverner, non de gérer des entreprises industrielles, et confier à un gouvernement des fonctions d'ordre économique, c'est charger un gendarme, un officier de police de diriger une régie d'éclairage, un chef de corps d'armée de s'occuper des postes, des télégraphes et des chemins de fer. · Malheureusement, aujourd'hui, lorsque l'Etat exploite en régie, c'est plus ou moins ainsi que l'on procède : l'Etat gendarme, policier, commandant d'armée n'est pas suffisamment distinct de l'Etat maître d'école ou industriel. Leurs caractères fondamentaull. sont les mêmes. Leurs ressources se confondent. Leur personnel de direction, enfin, est recruté selon les mêmes règles. Lorsqu'il s'agit, par exemple, de choisir un directeur général des chemins de fer de l'Etat, on ne s'adresse pas à un technicien. C'est un ministre que l'on nomme. On choisit parmi les hommes politiques influents, parmi les parlementaires en vue un avocat, un économiste en chambre, et, du jour au lendemain, on en fii.it le patron, le chef responsable de la plus grande entreprise industrielle du pays. Faut-il s'étonner, dans· ces conditions, que l'exploitation des chemins de fer del' Etat laisse à désirer ? Il est remarquable, au contraire, que, le plus souvent, grâce à la haute valeur du personnel technique, elle puisse, en definitive, soutenir la comparaison avec les mieux gérées p·armi les grandes Compagnies. Mais, en dépit des avantages que, dès à présent, la régie des chemins de fer présente, il ne saurait être question d'étendre ce système d'exploitation à la plupart des industries, de socialiser les principaux moyens de production et d'échange, sans réaliser, au préalable, B b te Gino B,a..,co

- 10 - les deux conditions smvantes : 1° La tramformation de l'Etat actuel, organe de domination d'une classe sur une autre, en ce que Menger appelle l'Etat populai1e du Travail, par la conquête p1olétar ienne des pouvoirs publics ; . 2° La séparation de l'Etat, 01gane d'auto1ité, et de l'Etat, organe de gestion, ou, pour 1eprendre le5 expressions sa:nt-simoniennes, du gouvernement des hommes et de l'administration des chosfs. De ces deux conditions préalables, la première se passe de longs commentaires. Aussi longtemps, en effet, que l'Etat reste ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire l'Etat bourgeois, l'Etat capitaliste, l'Etat de classes fondé sur la force, avec, contre l'ennemi intérieur et contre l'ennemi extérieur, son armature militaire, aussi onéreuse que formidable, tout accroissement de son domaine menace de se traduire par un accroissement des moyens de domination dont dispose la classe maîtresse. Si l'Etat, par exemple, exploite les chemins de fer, le ministre qui se trouve à la tête de ce service public a sous ses 01dr es une armée de fonctionnaires, d'employés et d'ouvriers. S'il les traite, à certains points de vue, d'une manière plus sati~faisante que les patrons de l'industrie privée - leur situation est plus stable et le.urs institutions de prévoyance, e:i général, plus complètes - il leur conteste, d'autre pait, le droit de g1ève, leur marchande le droit d'association, leur interdit de se. "jeter dans la mêlée des partis » et, au moins dans certains pays, s'efforce d'exercer sur eux, en temps d'élections, une pression politique. D'autre part, comrr'e les recettes des 1égies sont versées dans les ca;sses du gouvernement, celui-ci se procure, g1àce à elles, des ressources considérables, sans devorr recourir à l'impôt, sans devoir se soumettre au conrrôle parlementaire, et, très souvent, il. consacre la plus grande partie de ses revenus domaniaux à des· dépenses improductives pour l'armée et

- II - la marine. C'est ainsi, par exemple, qu'en Prusse, danq le budget pour 1909-1910, les 1evenus nets des propriétés. et entreprises de l'Etat étaient évalués comme suit : Administration des Domaines . 17,500,000 marks des Forêts 57,980,000 des Mines, Fo, ges, Salines 18,830,000 des chemins de fer 276,090,000 370,400,000 marks. Soit plus de 370 millions de marks, plus de 400 millions de francs, dont la majeure partie sert à bâtir des. foi te, esses, à acheter des canons, à lancer des Dreadnought, à faire le se,vice d'une dette publique qui p10vient, presque entièrement, de la guene ou de la préparation à la gue, re. Aussi ne faut-il point s'étonner que, d2ns ces conditions, les socialistes de Prusse, et, d'une manière générale, les socialistes d'Allemagne, se montrent rien moins qu'enthousiastes d'un collectivisme fiscal, dont le-développement sert, avant tout, à consolider le pouvoir personnel et à alimenter les budgets de l'a, mée ou, de la ma1ine. Ils ont combattu, jadis, le monopole des tabacs, proposé par Bismarck. Ils n'ont pas voulu de la nationalisation de la Reichsbank ou de l'étatisation du commerce des cé1éales. Ils ont toujoms été aux côtés des libéraux pour faire échec à des tentatives que d'aucuns. se figurent, bien à toit, êt,e des applications de l'idée· socialiste. Certes, cette opposition aux I égiess'atténue, ou d_isparaît tout à lait, dans des pays comme la Suisse, la Fiance, la Belgique, où le pouvoir personnel n'existe pas, où le contrôle parlementaire est plus eftectil, où,, la démocratie ouvrière dispose d'un pouvoir plus considérable. Mais, dans ces pays mêmes, les a\'antages certains. de l'exploitation en régie, pour les postes, les télégrat f' 8,t>· 'Jteca Gino B,a..,co

- I2 - phes, les chemins de fer, par exemple, ne doivent pas faire oublier leurs inconvénients. En tous cas, personne ne peut trouver désirable qu'une augmentation démesurée du nombre des fonctionnaires vienne accroître les pouvoirs et l'influence de gouvernements qui, pour affecter des allures démocratiques, n'en sont pas moins les organes de la domination d'une classe sur une autre. Aussi est-ce seulement lorsque les travailleurs, et non plus les capitalistes, seront maîtres, lorsque, pour reprendre les expressions de Menger, l'Etat de la force aura été remplacé par l'Etat du travail, que les avantages de l'extension du domaine collectif, aux dépens des monopoles privés, l'emporteront, d'une manière complète et définitive, sur les inconvénients qu'elle présente aujourd'hui. Mais, si la conquête des pouvoirs publics par les travailleurs est une des conditions préalables de la socialisation des moyens de production et d'échange, ce n'est pas la seule. Alors même, en effet, que l'Etat-gouvernement serait aux mains des travailleurs, au lieu d'êt1e aux mains des capitalistes, il n'en resterait pas moins un gouverment qui pourrait, comme ses prédécesseurs, abuser des pouvoirs et des ressources que lui assurerait l'exploitation d'un domaine énormément agrandi. C'est pourquoi l'autre condition, sine q1ta 110n, de l'appropriation collective des principaux moyens de travail, c'est la séparation de l'Etat-gouvernement et de l'Etat-industriel. Le jour, en effet, où cette séparation sera effectuée, et ce jour-là seulement, il deviendra possible d'étendre la sphère d'action de l'Etat, organe de gestion, sans accroître, par le fait même, les pouvoirs de l'Etat, organe d'a11torité. Bien plus, il deviendra possible de restreindre les pouvoirs de l'Etat, organe d'autorité, tout en étendant la sphère d'action de l'Etat, organe de · gestion. Et si, par la pensée, on prolonge ces deux tendances - les tendances maîtresses du mouvement sociaB b tee, Gino 81a 1co

- 13 - liste - jusque dans leurs conséquences dernières, on aboutit à un régime social dans lequel les fonctions de l'Etat, organe d'autorité, sont réduites au minimum, tandis que les fonctions de l'Etat, organe de gestion, sont portées au maximum. C'est ce que Frédéric Engels voulait dire lorsque, dans son Anti-Dühring, il décrivait, en ces. termes, la Révolution prolétarienne: « Le prolétariat saisit le pouvoir politique et transforme, au moyen de ce pouvoir, en propriété publique, les moyens de production sociaux, qui échappent aux mains de la Bourgeoisie. Par cet acte, il les dépouille de leur caractère de capital ; il donne, à leur caractère social, pleine liberté de s'affirmer; il rend possible l'organisation de ta production sociale suivant un plan prédéterminé. Le développement de ta production rend l'existence des classes sociales un anachronisme. L'autorité politique de l'Etat disparaît avec l'anarchie sociale de la production. Les hommes, maitres enfin de leurs propres modes d'association, deviennent maîtres de la nature, maîtres d'eux-mêmes - libres.» Certes, nous-sommes loin encore de cette libération finale, et, en ce temps où le militarisme menace les sociétés modernes de banqueroute, nous assistons au contraire, à un développement simultané des fonctions autoritaires et des fonctions économiques de l'Etat. Mais déjà, tout au moins, ces fonctions tendent à se différencier et, de plus en plus, à mesure que les industries et les monopoles d'Etat deviennent plus nombreux; on s'efforce d'accroîtr.e leur autonomie et de diminuer leur dépendance vis-à-vis du gouvernement proprement dit. Ainsi, par exemple, en Suisse, les chemins de fer fédéraux ne sont pas exploités directement par l'Etat - nous entendons l'Etat-gouvernement - mais par un conseil de direction, dont l'autonomie est réelle. Les membres de ce conseil sont désignés en partie par l'Assemblée fédérale, en partie par les divers cantons. B b otec~ Gino 13ia'1CO

Leurs fonctions sont incomp<1tibles avec les fonctions politiques et gouvernementales. Ce sont des professionnels politiciens, au lieu d'être des politiciens professionnels. De même, en P, usse, où les chemins de fer ont aussi une OJganisation autonome, le service des mines de la Saar, qui appartiennent au fisc, est indépendant de l'organisation du pouvoir central. Le Comité directeur de l'exploitation des mines du fisc, qui s'occupe de la gestion commerciale et administrative, exerce des fonctions très semblables à celle&..du Conseil d'administration d'une société pa, ticulière. Le service actif des mines est confié à des ingénieurs ayant des pouvoirs très étendus, tout en testant soumis à l'autorité du Comité de direction. ' Pour permettre d'apprécier pa1eil système, nous ne pouvons mieux fai, e que de citer l'opimon d'un ingénieur français, hostile à l'étatisation des c:harbonnages, M. Weiss, qui, dans une brochu1e consacrée à l'exploitation des mines fiscales de la Saar, concluait en ces termes : "Considérée dans son ensemble, )'administration des mines est dotée d'une forte organisation qui lui permet de concourir, dans le domaine indust, iel, avec les entrf'prises privées les mieux d11igées. Nous devons constater que, malgré les habitudes d'autorité inhérentes à la race, malgré ce qu'on appelle le capo,alisme prussien, l'ad1m111strat101e1st très dé,e,,fraltsée : les 1espo11sabilitéssont bien définies ; 1111e largt imtiattve est laissée aw~ agents d' exérntio11. 11 Les directeurs des inspections sont, sous l'auto,ité de la di1ection générale de Saneb:ück, les maîtres absolus. mais responsables, de leur inspection ; leur autonomie est infiniment plus grande que celle des ingéniems de bien dts compagnies particuliè,es .. Le personnel qui les seconde est t, ès discipliné et profondément attae~ à la mine. n C'est grâce à cette solide organisation que l'Etat B b1 -Jteca Gino B1a'lco

- 15 - prussien, gérant le plus grand domaine minier du monde, est arrivé à de brillants résultats, malgré les difficultés inhérentes à toute exploitation d'Etat ( 1 ). • Hâtons-nous d'ajouter que si l'administration des mines de la Saar peut être citée comme un exemple caractéristique de la tendance qui existe, dès à présent, à la différenciation entre l'Etat, organe de gestion, et l'Etat, organe de gouvernement, nous sommes aussi loin que possible d'y voir une réalisation, même partielle, de notre conception socialiste. D'abord, la diflérenèiation est loin d'être complète. Les produits des mines rnnt vendus au profit du gouvernement. L'exploitation a un caractère fiscal. Elle a p:utôt pour but de procurer des ressources à la marine ou à l'armée, qu'une rémunération convenable au personnel ou des avantages au public. En second lieu, les travailleurs restent des salariés, qui travaillent pour l'Etat-capitaliste, au tieu de travaiUer pour des particulie1s. Ils ne participent en rien àîa gestion de l'entreprise, ils ne sont même pas représentés dans le comité directeur. Ils n'ont pas le droit de se syndiquer. Ils ont, bien moios enco1e, le droit de coalition. Ils se plaignent d'être moins bien payés et sont, ert tout cas, moins libres que les ouvriers de l'industrie pt ivée, que les ouvriers, par t>xemple, dù Syndicat Rhénan Westphalien. ·Mais supposons que, la propriété des mines de la Saar restant collective, l'Etat prussien cesse d'être un Etat de classe, et que la gestion économique de son domaine se différencie nettement de son action gouvernementale; toute une série de transformations nouvelles pourraient et devraient être réalisées, qui sont la conséquence logique de la séparation du gouvernement et de la gestion : 1° L'exploitation cesserait d'avoir un ca1actère fiscal, et il en serait de mêll}e des autres industries publiques, sauf celles qui se p1êtent, par leur nature, à procurer (,) Wc,s 0 , [..'Exploitation des mines par l'Etat, p. 36. 8,b. otec~ Gino Bianco

- 16 - des bénéfices au Trésor, comme \e monopole de l'alcool et des tabacs ; 2° L'Etat-industriel devrait, bien plus encore qu'aujou, d'hui, avoir une organisation toute auh e que l'Etatgouvernement ; la centralisation est une des caractéristiques de l'autorité ; la décentralisation une des nécessités de la gestion ; 3° La gestion industrielle n'appartiend1ait plus à des fonctionnaires délégués par le Gouvernement, et ayant sous leurs ordres des salariés, mais à l'ensemble des travailleurs, organisés en association de droit public. Certes, avant que ces transformations radicales s'opèrent, et même puis~ent s'opérer, il faudra du temps et des peines;. Mais, dès aujourd'hui, tout le mouvement ouvrier, dans l'o1dre politique, aussi bien que dans l'ordre économique, tend à ce résultat final. . La lutte pour le suffrage universel, dans les pays qui ne l'ont pas encore, et, ailleurs, pour la législation directe, avec droit d'mitiatJve et referendum, prépare la conquête des pouvoirs publics par le prolétariat. Les efforts des socialistes - dans les pays où le régime est suffisamment démocratique - pour conserver ou étend1e le domaine collectif, pour soust1aire ou arracher aux puissancés financières les monopoles dont ils se servent pour exploiter la grande masse des consommateurs, nous acheminent vers l'appropriation des principaux moyens de production et d'échange. L'action syndicale, non seulement des travailleurs de l'industrie privée, mais des employés et des ouvners de l'Etat, crée, dans les entrailles mêmes de la société bourgeoise, les organes de la société future, les associations de droit public qui exploiteront dans l'avenir les industries socialisées. Enfin, la résistance au militarisme. le développement des relations internationales entre travailleurs, tendent à restreindre p1ogressivement les fonctions de l'Etatgouvemement, en même temps que les progrès du Brblrot a Gino B anco

-17collectivisme· multiplient les fonctions de l'Etat-industriel.· C'est ainsi que, peu à peu, par une immense addition d'efforts individuels et collectifs, se prépare le passage de la société actuelle au régime nouveau, qu'un précurseur illustre, Victor Considérant, décrivait par avance, dans sa Destinéesociale: « Les Etats ainsi transfo, més, ne sont que des gérances, nommées par des associations plus ou moins. nombreuses, et investies de la confiance de ceux qui les ont choisies. Il n'y a plus de pouvoir, ayant à ses. ordres m1earmée, une g~ndarmerie, une police; il n'y a plus de despotisme ni d'usurpation possible - ce qu'auront toujours à craindre les nations, tant qu'elles seront obligées de tabnquer des sabres. » E\ib1 ritec:l Gino B1a 'CO

, 'Dhonnement GEBWINHL LISTECOMPLÈDfEE~BROCHURPEASRUES 1re ANNÉE. 1, Vingt années de domination cléricale. - :2. La doctrine collec~ "tivisle à la Chambre, discours de J. Destrée, Léon Furnémont et Emile Vandervelde. - 3. Ed Anseele - La Coopération et le Socialisme. - 4. La Revision constitutionnelle à la Chambre des Représentants. - 5. Emile Vandervelde - L'Etat et les Charbonnages. - 6. Quelques maximes du temps présent à l'usage des Campagnards. ·-- 7. Un pas en avant! ou considérations sur la découverte du Radium. - 8. Emile Vinck - La Réduction des Heures de Travail et la Journée de huit heures. - 9. Jules Destrée - Coopération et Socialisme. - ,o. G. Lorand - L'Etat et les Eglises. - 11. Anne Say - A Travers le Drame Wagnérien. - 12. Paul Lafargue- Extraits des Pamphlets Socialistes. - 13. Programme Ouvrier. - 14. Jules Desirée - Le droit au loisir - Le repos hebdom 1daire. - 15. Victor Ernest - La Commune de Paris. - 16. Alphonse Octo1-s - Le catéchisme de !'Ouvrier. - 17. Ger· minai. - 18. Jules Destrée - Les Universités Populaires. 2me ANNÉE. , . G. Liebknecht - Attaque et Défense. - 2. Ferdinand Hardyns - Pourquoi je suis Socialiste. - 3. Jules Destrée - La Loi sur les Accidents du travail. - 4. Jaurès - La Paix et le Socialisme. - 5. D<J. Félix - Les Epidémies. -6. Le Juif Errant. -7. Charles Rist - Les Syndicats Ouvriers en Angleterre. - 8. Le Gouvernement Protecteur des Briganda~s Financiers. - g. L'Evolution. - 10. Aloert François - Elysée Keclus et l'Anarchie. - 11. Le Procès <le la Caserne. - 12. Jaurès -. I.e Prolétariat et la Guerre. - 13. Henri Van de Putte - La Prétendue âme,Bel,ie. - 14 Vanderveld6 - Les Crimes de la Colonisation Capitaliste. - 15. Albert Davcr - Histoire du Syndicat Bronzier. - ,6. Gabriel Deville - L'Evolution du Capital, tome I. .. 3mo ANNÉE. , . Jules Destrée - A la Chaudière, le Gouvernement clérical. - B1b·:iteca Gino B,a.,co

2. Louis Batrand - Une Réforme Urgente. La Limitation de la Durée du Travail. - 3. Jules Destrée - La Loi sur le Repos du Dimanche. - 4. Jaurès- L'OrpanisatiO:nSocialiste de !'Avenir - ;. Gabriel Deville - L'Evolution du Capital, tome l 1. - 6. Gabriel Deville - L·Evolution du Capital, tome l Il. - 7. D' Terwagne - L' Affaire de Lourd~s - Les Réformes dans les Hôpitaux. - 8. l.a Crémation. - g. Anne Say - Pays Artistes, 1t 0 partie. - 10. n. Lekeu - L'Article 310. - Gabriel Deville - L'Evolution du Capital, tome IV, - 12. Gabriel Deville - L'Evolution du Capital, tome V. -- 13. Eug. Rousseau - Vers !'Usine Modèle. - 11. Marcellus - Aux Mineùrs. - 15. Georges Plekhanoff - Anarchisme et Sociaiisme. 4m• ANNÉE, 1 Destrée J, - Une campagne électorale au pays 'noir. 2 Destrée J. - La journée de huit heures. - 3. Lameere huguste - Les ancêtres de l'espèce humaine. - 4. Cobden Sanderson T. J. - Ecce J'l-lundus. - L'idéal et les syndicais professionnels. - 5. 1-'asturPaul et Caty Louis - L'assistance aux estropiés par la c,éation d'écoles d'appcen1issage et d'ateliers. - 6. Le martyre des Congolais Principa_ux_tém_oignai:,espubliés a_l'étranger d~puis le rapport de la comm1ss1on d enquete. - 7. Bevrng - Le catechismè du soc;aliste, ou l'honnête homme et Je socialiste. - 8. Vandervelde Emile-, Le socialisme et la religion. - 9. Dr J. Félix - l.a science e;,.périmental~ et l'avenir de l'humanité - 10. Louis de Brouckère· - Les syndicats et le parti socialiste. - 11. Ed Motel - Une Crise dans la campagne contre la tyrannie Congolaise. - 12. Comptei;endu de la· première conférence internationale de la jeunesse 5' cialiste, tenue à Stuttgart les 24, 25 et 26 août 1907. - 13. Royer Emile - Ce que veulent les socialistes. - 14. Paslur Paul - Ce que nous pouvons faire po,.- les jeunes filles de la classe ou. rière. - 15. Vive le Congo ! Pourquoi 1 Je ne le sais pas ! A bas le Congo! Pourquoi î Si vous voulez le savoir'. lisez! 5me ANNÉE 1. P. Pastur et L. Caty - L'Action Socialiste au .COnsei! provircial du Hainaut, 18gS à 1907. - 2. A. Octors - L>e,·enons meilleurs! - 3. R. Branquart - Les Accidents du travail de la classe ouvrière. - 4. E. Vandervelde - La Grève Générale. - 5. J. Destrée - La Question Coloniale. - 6. Pflüger et Monod - Socialisme et Christianisme. - 7. J. Destrée - Les Réfecroires Scolaires. - 8. En Arménie, en Bulgarie, en Pologne. - g. XXVm• Anniversaire du Syndicat des Peintres en Equipages de f'agglomération bruxelloise. - 10. Denis - La Coopération en Angleterre. - 11. A. Lombard - La Limitation de la Journée de Travail. - 12. Le Bounde. - 13. C. Huysmans - La Plus-Value Immobilière dans les Communes belges. Bib -:itec Gino 131a,c:-,

- 20 6••• ANNÉE , . Anne Sav - Pays Artistes, 2• partie, - 2. A. Allard - Le Catéchisme des Ouvriers du Bâtitr.ent. - 3. Lucy Schmidt - L'entraide. - 4. E. \'andervelJe -· Impressions d'Amérique. - ,. E. Vinck - Procréation consciente. - 6. Or Félix - L'Aicooiisme et ses ravages sociaux. - 7. R. Luxemburg - La Grève en masse, le Parti et les Syndicats. - 8 A. TurlanJ - Petite histoire populaire de la Communé.-9. :..es Bêtes Socialistes. - 10. Bertrand et \' anderv Ide - Les Socialistes Jans le récent débat scolaire. - 11. q: Boulauger - Entre Ouvrier manuel et ouvrier intellectuel. 7mc ANNÉE 1. A. Jauniaux - Militarisme et Socialisme. - 2. Marx et Engels - Manifeste du Parti Cpmmuniste. - 3 E. Vandervelde - Les d.i~ dernières années Ju règne de Léopold 11. 19-10-1910.- 4. Màitifeste des Etudiants Socialistes de l'Uni,·ersité de Gand. - 5. Compte-rendu du z~m• Congrès annuel du Parti Quyrier, 16-7février 1910). - 6. Lassalle - Qu'est•« qu'une constitution? - 7. E. Vandervelde - Les avantages de la propriété communale. - 8. Wathoul - Quelques considérations sur Je Sufftage Universel pur et simple. - 9. R. Lepers- Oarwinisme. - 10. Campanella - La Cité du Soleil. - 11. Résolutions, Pétitions et Textes Légaux relarifs au travail à domicile. ;_ 12. E. Vandervelde- L'Action Socialiste. 8'"• ANNÉE r. César de Paepe - Objet de la Science économique. - 2. V. Serwy - La Coopération de Production. - 3. F. Lassalle - Caoital et Travail ( 1•• parrie'. - 4. La Poésie et la Commune. - :;. César de Paepe - Vie d'un Prolétaire Socialiste à travers le XI~• Siècle. - 6. E. Vandervelde - Le. Socialisme contre l'Etat, 0062'4-5 B,b, oteca c ,1no 13ia 1co Fo:qdazionè Alfred'Le;,.\Fi! 1 Biblioteca.Gtno Bianco

Ouvrages d'E. Vandervelde. EssaiSsocialistes. LA' lcoolisme, laReligion, I' Art. Beau volume relié Prix ; 6 francs. Les derniers jours DE l'Etat du Congo . JOURNf\L DE VOYf\GE Juillet-Octobre 1908 Prix : 3 francs. Adrt>sser les commandes Librairie Centrale Socialiste Rue Hautport, 29, GAND B b 1tec c..,ino 3,d"CQ

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