Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

Je militarisme moderne exerce une action indirecte, bien plus considérable, sur le développement et la multiplication des monopoles d'Etat. Il coûte, en effet, toujours plus cher. En même temps que les charges de la politique sociale, les charges de la paix armée augmentent dans des proportions telles, que les ressources ordinai,es du Trésor public ne parviennent plus à y faire face. Dans les six principaux pays de l'Europe, par exemple, en 1910, les dépenses militaires prévues -- sans compter celles qui se dissimulent dans d'autres budgets - se sont élevées aux chiffres suivants : Angleterre Fr. r .563.ooo Allemagne Fr. 1.559,000 ~ France . Fr. r .039.000 Autriche Fr. 439.000 Russie Fr. r.507.000 Italie . . Fr. 436.ooo 6.543.ooo Pour trouver ces millions, recourir uniquement à l'impôt devient malaisé. On songe à des monopoles fiscaux. On développe ceux qui existent déjà. Il en résultera une extension du domaine collectif, mais on voudra bien reconnaître qu'il est difficile de voir dans ce phénomène un triomphe pour les idées socialistes. Ajoutons, cependant, qu'à côté des influences d'ordre fiscal et militaire, d'autres facteurs interviennent, et interviennent de plus en plus. Ce n'est point pour se procurer des ressources ou en vue de préparer la guerre que l'Etat belge et l'Etat suisse ont racheté les chemins de fer, que la Suisse veut nationaliser les assurances, que l'on socialise, un peu partout, les forces hydrauliques, que l'on étend le domaine forestier, ou que l'Etat p1ussien, qui possède déjà des charbonnages, s'efforce d'en acquérir de nouveaux. A mesure que l'influence du socialisme grandit, que la masse des consommateurs prend conscience de B b ec. G no a,a eu

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