Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

par l'Etat. Lorsqu'une catastrophe se produisait sur les lignes exploitées par ces compagnies, c'était un fait divers; sur l'Ouest-Etat ce devenait un argument. Quant à l'expbcation de cette attitude d'une partie de la presse, on la trouvera, faute de documents plus récents, dans l'enquête parlementaire, faite en 1895 par la Chambre française, aux fins d'étudier les conditions de m01alité des conventions fameuses de r883, si justement qualifiées de conventions scélé, ates. C'est au cours de cette enquête que M. Carlier, secrétaire général de la Compagnie d'Orléans, exposa que les six grandes Compagnies françaises avaient, depuis longtemps, organisé, à frais communs, un service de publicité pou1 la défense de leuis intérêts, et donna, au sujet des dépenses faites par ce service, les renseignements suivants : (( La dépense de l'année 1880 a été de 520,000 fr. pour les six Compagnies. Celle de 1881 n'a été que de 400,000 fr. ou un peu plus. En 11'82, elle a été beaucoup plus forte; c'était .l'an11éede la campagm de rachat co,lfre laquelle luttaient les Compavzùs: la dépense s'est élevée à 735,ooo Ir. L'année suivante, elle est restée un peu au-dessOU$, 718,000 francs. ,, Après les co11vmtto11squi étaient 1m traité de paix, les dépensrs 011/dimi1111éda11s de fortes p,oportio11s; en I 884, elles ont encore été de 458,ooo francs, je crois; mais les années suivantes, les chiffres ont été beaucoup plus faibles. " Det>uis/101sans, je dois le dire, depuis la grève de 189r, nous avons des questions nouvelles qui nous préoccupwt ; les difficulté; pe1,ve111t 1aitre S1trce terrain, dout les Com/Ja,;mes, vou.1ie co111~1eneoz,nt le devoir de s'irqzàéter (i)." Faut il s'étonner, après de tels aveux, que certains grands jou,naux se montrent si nettement hostiles, soit aux revendications des cheminots, soit aux rachats des chemins de fer? ( 1) V. MILHAUD. [,e R,c/,a/ des chemins de fer, p. 22 ( Paris, Cornély, 19041.

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