Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

-9Dans le second sens, par contre - le gouvernement d'un pays - 11 est absolument inexact de dire que les socialistes veulent' confier la gestion des principales industries à l'Etat-gouvernement. La fonction d'un gouvernement, en effet, c'est de gouverner, non de gérer des entreprises industrielles, et confier à un gouvernement des fonctions d'ordre économique, c'est charger un gendarme, un officier de police de diriger une régie d'éclairage, un chef de corps d'armée de s'occuper des postes, des télégraphes et des chemins de fer. · Malheureusement, aujourd'hui, lorsque l'Etat exploite en régie, c'est plus ou moins ainsi que l'on procède : l'Etat gendarme, policier, commandant d'armée n'est pas suffisamment distinct de l'Etat maître d'école ou industriel. Leurs caractères fondamentaull. sont les mêmes. Leurs ressources se confondent. Leur personnel de direction, enfin, est recruté selon les mêmes règles. Lorsqu'il s'agit, par exemple, de choisir un directeur général des chemins de fer de l'Etat, on ne s'adresse pas à un technicien. C'est un ministre que l'on nomme. On choisit parmi les hommes politiques influents, parmi les parlementaires en vue un avocat, un économiste en chambre, et, du jour au lendemain, on en fii.it le patron, le chef responsable de la plus grande entreprise industrielle du pays. Faut-il s'étonner, dans· ces conditions, que l'exploitation des chemins de fer del' Etat laisse à désirer ? Il est remarquable, au contraire, que, le plus souvent, grâce à la haute valeur du personnel technique, elle puisse, en definitive, soutenir la comparaison avec les mieux gérées p·armi les grandes Compagnies. Mais, en dépit des avantages que, dès à présent, la régie des chemins de fer présente, il ne saurait être question d'étendre ce système d'exploitation à la plupart des industries, de socialiser les principaux moyens de production et d'échange, sans réaliser, au préalable, B b te Gino B,a..,co

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