Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

- 10 - les deux conditions smvantes : 1° La tramformation de l'Etat actuel, organe de domination d'une classe sur une autre, en ce que Menger appelle l'Etat populai1e du Travail, par la conquête p1olétar ienne des pouvoirs publics ; . 2° La séparation de l'Etat, 01gane d'auto1ité, et de l'Etat, organe de gestion, ou, pour 1eprendre le5 expressions sa:nt-simoniennes, du gouvernement des hommes et de l'administration des chosfs. De ces deux conditions préalables, la première se passe de longs commentaires. Aussi longtemps, en effet, que l'Etat reste ce qu'il est aujourd'hui, c'est-à-dire l'Etat bourgeois, l'Etat capitaliste, l'Etat de classes fondé sur la force, avec, contre l'ennemi intérieur et contre l'ennemi extérieur, son armature militaire, aussi onéreuse que formidable, tout accroissement de son domaine menace de se traduire par un accroissement des moyens de domination dont dispose la classe maîtresse. Si l'Etat, par exemple, exploite les chemins de fer, le ministre qui se trouve à la tête de ce service public a sous ses 01dr es une armée de fonctionnaires, d'employés et d'ouvriers. S'il les traite, à certains points de vue, d'une manière plus sati~faisante que les patrons de l'industrie privée - leur situation est plus stable et le.urs institutions de prévoyance, e:i général, plus complètes - il leur conteste, d'autre pait, le droit de g1ève, leur marchande le droit d'association, leur interdit de se. "jeter dans la mêlée des partis » et, au moins dans certains pays, s'efforce d'exercer sur eux, en temps d'élections, une pression politique. D'autre part, comrr'e les recettes des 1égies sont versées dans les ca;sses du gouvernement, celui-ci se procure, g1àce à elles, des ressources considérables, sans devorr recourir à l'impôt, sans devoir se soumettre au conrrôle parlementaire, et, très souvent, il. consacre la plus grande partie de ses revenus domaniaux à des· dépenses improductives pour l'armée et

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