Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

-5l'exploitation que lui font subir les monopoles capitalistes, les gouvernements doivent invoquer d'autres motifs que l'mté1êt du tise pour faire entrer de nouvelles industries dans la sphère d'action de l'Etat. C'est ainsi, par exemple, qu'à la Chambre française, le 19 · novembre 1909, le mmistre des finances, M. Cochery, au lendemain de meetings monstres contre des impôts nouveaux sur l'aicool, organisés par le~ débitants de boissons, soutenus et encomagés par les gros distillateurs, s'exprimait en ces termes : M. CocHERY,ministre des Finances. - Je ne suivrai pas i\1. Guillemet dans tes salons des Tuileries, où il voulait, l'autre jour, nous entraîner, pour nous faire voir la splendeur et le luxe de tel négociant en tabacs, Jont la I évélation avait suffi à Napoléon pour le déterminer à instituer le monopolt:::des tabacs. Je rtsterai beaucoup plus moderne. Je me bornerai, en jetant un coup d'œil sur les meetings tout à fait démocratiques de 1909, en considérant un instant cette formidable puissance d'argent qu'ils nous ont révélée chez certains industriels. je me bornerai à dire : le problème du monopole de l'alcool, agité dans Je passé pendant quelques années, étudié avec ardeur, puis tombé en sommeil, se réveille ; un examen s·en itnposera à bref délai. ( Vifs applaudisseme11/s à gauche et à l'extrême-gauche.) Et, auparavant encore rautre problème se posera peut-être : celui de l'examen du monopole des assurances ou de certaines assurances. (Vifs applaudissements.) M. LAsm,. - Il n'y a que les modérés pour faire de la politique radicale. Je ne vous en blâme pas d'ailleurs. ' M. LE Mrn1STRE DES FINANCES. - M. Lasies, si les modérés font quelquefois de la politique radicale, c'est parce qu'il est des heures où certains intérêts manifestent d'une façon teHement éclatante leur influence sur la vie de ce pays, que les hommes cte bonne foi se demandent si ce rôle appartient bien à des intérêts particuliers. (Appla.udissemmts à gauche el à l'extréme-ga1<che ( 1).) Il est donc à prévoir que, dans un prochain avenir, l'Etat français, qui tire, chaque année, plus de trois cent millions du monopole des tabacs, qui fabrique - assez mal d'ailleurs - des allumettes, qui exploite des chemins de fer, fait des porcelaines à Sèvres et des tapis aux Gobelins, se fera également agent d'assurances et producteur ou rectificateur d'alcools. (,) Jo,.rnal officill, du 20 novembre 19og Débats parlem., pp. 279.1, 2795. B b' :iteca Gino 81a co

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