Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

LESOCIALISME CONTLR'ETAT L'une des caractéristiques de l'évolution sociale contemporaine, c'est l'accroissement considérable des fonctions et du domaine de l'Etat. Les anciens monopoles ou domaines fiscaux, que l'on croyait naguère appelés à disparaître - la manufacture des tabacs en France, par exemple, ou les terres du fisc en Prusse - ne sont pas seulement conservés, mais étendus et développés. On achète ou on crée des forêts domaniales. On reprend les chemins de fer. On proclame les droits de la nation sur la houille blanche. On établit, ou on projette cl-?-établir,le monopole de l'alcool comme en Suisse; de la potasse ou du pétrole comme en Hongrie, sans parler du camphre, comme au Japon. Nomb1e de socialistes et, aussi, d'adversaires du socialisme, voient, dans ces progrès de l'.Etatisatt'o11, autant de victoires partielles des idées collec!ivistes. C'est là, pour le moins, une exagération manifeste. La vérité est, qu'en "étatisant II certaines industries, les gouvernements obéissent à des préoccupations très complexes, dont les unes sont d'ord1e militaire ou fiscal, les au!res d'ordre social. Il n'est pas douteux, par exemple, que dans les grands pays, l'Etat, en rachetant les chemins de fer, ou en conservant la haute main sur les compagnies, comme en France, ait eu en vue, surtout, le transport des troupes en cas de guerre. Ce n'est pas un hasard que les deux seuls pays où les chemins de fer restent, ou à peu près, affaire privée, soient l'Angleterre et les Etats-Unis. L'un et l'autre, en effet, pour des raisons diverse5, sont dispensés de voir, dans leurs voies ferrées, Jes moyens d'attaque ou de défense. Mais, indépendamment de cette influence directe, 8 b oteca Gino B1a~co

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==