Emile Vandervelde - Le socialisme contre l'Etat

-8Néanmoins, la partie faite - et elle doit être faite très largement - aux exagérations et aux contre-vérités, il I este que, dans les pays du mo;ns, où !"Etat-industriel se confond avec l'Etat-gouvernement, les modes actuels d'exploitation des services publics donnent prise à des critiques absolument justifiées. Çertes, monopole pour monopole, il peut' être préférable, malgré tout, de substituer le mollOpole de l'Etat au monopole de grandes compagnies capitalistes. Mais il y a, pour le moins, une âme de vérité dans l'opinion de ceux qui tiennent l'Etat pour un mauvais commerçant et un mauvais industriel, qui redoutent de voir, par suite des progrès de l'étatisation, se développer une bureaucratie routinière et lente, qui répugnent à la pensée de voir s'affaiblir les initiatives individuelles, et voient une sérieuse menace pour la liberté dans la fonctionarisation d'un nombre toujours croissant de citoyens. Seulement, on ne saurait assez le dire et le redire, ce n'est pas à l'Etat, tel qu'il est aujou,d'hui constitué, que les socialistes veulent attribuer la propriété collective des moyens de production et d'échange. En réalité, tous les malentendus qui naissent à ce sujet, toutes les confusions qui règnent dans les esprits, proviennent de ce que le mot Etat - avec un grand E - peut être pris dans deux sens très différents. Si nous consultons, par exemple, le dictionnaire de Littré, nous y trouvons, de l'Etat, les définitions suivantes : 10 le corps d'une nation; 2° le gouvernement d'un pays. Dans le premier sens - le corps d'une nation - il est vrai que les socialistes sont partisans de l'appropriation des· principaux moyens de travail par l'Etat, par la Nation, avec cette réserve, toutefois, que certaines industries, les chemins de fer notamment, tendent à devenir internationales, et que d'autres, ayant un caractère local, ne peuvent avoir qu'une sphère municipale. B b 1te1,, GinoR1anco

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