Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LES VILLES DÉTRUITES DE LA WEST-FLANDRE 57 Et ce pour une raison bien simple : si les maisons n'existent plus, la propriété des terrains subsiste et, par le fait, chaque propriétaire aura des raisons décisives pour reconstruire au même endroit. D'autre part, on ne peut raisonnablement espérer que nos vieilles villes détruites retrouvent jamais la physionomie pittoresque qui leur avait été donnée par les siècles. Nieuport~ par exemple, n'avait guère changé depuis deux cents ans. Ses monuments étaient, en somme, d'un intérêt secondaire, mais il n'y avait pas une maison, dans ses rues longues et droites, qui ne contribuât à lui donner du caractère. Tout cela est à jamais perdu; nous ne reverrons jamais plus, telles que nous les avons connues et aimées, nos villes de la West-Flandre. Souhaitons seulement que l'on ne songe pas, sous prétexte de renaissance flamande, à nous en donner la caricature, à refaire à grands frais un décor, un pastiche, quelque chose comme le Vieux Bruxelles, ou le Vieil Anvers, ou Venise à Paris des expositions universelles. Puisque le passé n'est plus, n'essayons pas - vainement - de le faire revivre. La table est rase. Que l'qn fasse du nouveau. Que l'on fasse le nécessaire pour que les cités de la nouvelle Belgique, construites ou reconstruites au vingtième siècle, soient bien des produits de leur époque et s'inspirent, avant tout, des nécessités de l'hygiène, des exigences de la vie moderne. t r: 1 G1'10 Biar c

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