Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

56 LA BELGIQUE LJBI\E misère reste grande et· rien n'est plus navrant que de parcourir cette terre d-edésolation, avec ces villages rasés, ces villes réduites à l'état de squelette. Mais, parmi ces ruines, il en est une qui impressionne plus que les autres, parce qu'il s'agit d'une ville importante et riche de souvenirs: Ypres. J'ai vu Ypres deux fois depurs la guerre: au mois de mars ét à la fin d'aotît 1915. En mars, toute la ville était battue par l'artillerie; on était en train de la démolir. En aotît, elle était démolie et, le jour où nous la visitâmes, silencieuse comme une nécropole. Sur la Grand'Place, dont notre auto fit lentement le tour, pas un être vivant. Rien que des ruines r informes et, au milieu, douloureusement belles .,, malgré tout, l'église Saint-Martin et les Halles, plus en ruines que le Forum romain ou les restes de l'Acropole d'Athènes. On ne tirait pas ce jour-là; tout était calme comme la mo~t et, pendant que nous cheminions par ses rues désertes, je songeais au problème de la reconstruction des villes mortes de la West-Flandre. Ce que serait cette reconstruction, l'exemple des villes anéanties par des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies comme celui qui détruisit Chicago, est là pour nous le dire. Tout d'abord,il est certain qu'on les rebâtira sur l'emplacement qu'elles occupaient avant la guerre. Bibliotecd Gl'10 8 a'1CO

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