Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

SUR LA LIGNE DE FEU fiction est devenue une réalité. Celui qui entrerait dans les tranchées de première ligne, près de la Grande-Dune de Lombartzyde, pourrait y cheminer, ~ sur un parcours de six cents à sept cents kilomètres, à travers l'argile des Flandres, la craie de la Champagne, le terreau de l'Argonne. Il rencontrerait successivement, dans cet interminable boyau, des Français, des Belges, puis des Français encore, des Anglais avec des Indiens, des Canadiens, des Australiens, et, dans les lignes françaises de nouveau, à côté des poilus de tous les pays de France, des turcos, des spahis, des tirailleurs algériens, des goumiers du Maroc, des noirs du Sénégal. Sauf en de rares endroits, il ne verrait rien que la tranchée même; quand elle n'est pas creusée dans le sol, assez profondément pour abriter ses défenseurs, des parapets, des fascines, des to~neaux ou des sacs de terre s'élèvent plus qu'à hauteur d'homme. Mais, de place en place, les sentinelles ont des périscopes et, parfois, c'est à quinze ou vingt mètres de distance que, dans leurs miroirs, on aperçoit les lignes allemandes. A de tels postes il faut être toujours en éveil : l'ennemi p~ut jeter des grenades, lancer des torpilles aériennes, envoyer une volée de shrapnells sur la première ligne. Ses tireurs envoient des balles, tantôt au hasard, sur des points repérés, tantôt avec une précision redoutable sur tout ce qui bouge : un soldat qui se découvre, un impru8.b 1otera G1'lo B a'lCO

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