Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE LIBRE dent qui passe derrière l'embrasure d'une mitrailleuse ou d'un fusil. Ce n'est point toujours, au surplus, sur des hommes que l'on tire. L'autre jour, du côté de l'Yser, un officier belge, qu'Alphonse Allais eût aimé, nous disatt : - Le seuf malheur, c'est que nous n'~yons pas de cartouches ... - Pas de cartouches, grand Dieu 1 - Non, pas de cartouches, de cal'touches de chasse pour les vanneaux, les courlis, les hérons qui viennent se poser tout près de nous, dans les inondations. Ailleurs on nous racontait que deux choses trahissaient la présence des Boches terrés et invisibles : le fumet de leur fricot et, de grand matin, les coups de fusil tirés sur les canards sauvages. On eût pu ajouter, en outre, que, parfois, d'une tranchée à l'autre, on se fait signe_et qu'on finit par se connaître. C'est ainsi que, devant Dixmude, on me montra le réduit de M. Fritz. M. Fritz, qui niche près de la minoterie, est un . tireur redoutable. Il avait déjà tué, en cet endroit, plusieurs soldats belges, quand il crut devoir envoyer, dans une hotte à sardines, sa carte de visite; avec quelques annotations supplémentaires, donnant son âge, sa profession, sa résidence. Le personnage, d'ailleurs, est prudent non moins qu'haBib iotecr,1 Gt'lo B a'lco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==