Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

22 LA BELGIQUE LIBRE Il semble que nul moral ne puisse résister à pareille épreuve. Mais la nature humaine est merveilleusement élastique. Ces mêmes hommes, je les avais vus, le mois dernier, dans la paix de leurs cantonnements. Ils se plaignaient, ils maudissaient cette guerre. Ils demandaient anxieusement quand ce serait la fin. Ici, au contraire, personne ne murmure. La seule perspective de l'action suffit à les tenir en haleine. Ils ne demandent qu'une chose : se battre, refouler l'ennemi, rentrer chez eux, certes, mais drapeau en tête. Et, malgré tout ce qu'ils ont souffert, tout ce qu'ils souffrent, tout ce qu'ils souffriront encore, leur humeur est joyeuse, car une grande espérance les soutient : ils se battent pour être des hommes libres, dans une Europe libérée. DANS LES TRANCHÉES BELGES(') li y aura bientôt un an que le front ouest est indiqué, sur les cartès de guerre, par une ligne continue qui va de la mer aux Vosges. Cette ligne, au début, était fictive. Les armées en présence se retranchaient sur certains points; elles cômbattaient en rase campagne sur d'autres. Aujourd'hui, au contraire, toute so~utionde continuité a disparu. La (1) Le Petit Parisien, 29 septembre 1916. Biblioter:i Gl'lO 8 a'lC-0

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