Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

EN BELGIQUE 9 postes, dont certains se trouvent à deux kilomètres au delà des tranchées. En face de nous, derrière leurs sacs de terre, l'œil fixé au miroir du périscope, les sentinelles ennemies nous guettent et, par-dessus le parapet, nous voyons, de très près, le Grand-Hôtel de Westende, les églises de Middelkerke ou d'Ostende, et, quand il n'y a pas trop de brume, le beffroi de Bruges. C'était notre Belgique, hier. Ce sera notre Belgique, demain! Cette Belgique de demain, que sera-t-elle? Qui saurait, qui oserait le prédire? Mais, quoi qu'il arrive, quoi que l'avenir nous réserve, nous savons, nous osons affirmer que cette Belgique sera. Peut-être même pouvons-nous aller plus loin, et nous risquer à dire ce q\J.'ellene sera pas, ce qu'elle ne doit pas être. Avant même d'avoir vaincu, d'aucuns affirment déjà que la Belgique de demain doit être une Belgique agrandie aux dépens de l'Allemagne. Quand nous allions aux États-Unis et passions par l'Angleterre, nous eûmes l'honneur de rencontrer un diplomate éminent, qui jouera sans doute un grand i:ôlequand seront fixées les conditions de la paix future. Il nous disait : « La Belgique, après cette guerre, doit devenir un grand pays. » Et d'autres, moins mesurés dans leurs propos, se hasardent à dire : « Il faut que la Belgique de demain s'étende jusqu'à la rive gauche du Rhin. l> B b iotec,;a Gi'lO B 2'11'.'0 ·

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