Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

112 LA BELGIQUE OCCUPÉE -- cuivre pour les fusées de leurs obus, allant jusqu'à détruire des machines simplement pour prendre le cuivr0 qu'elles contenaient; ils ont enlevé les machines-outils. Dans la seule province de Liége, on estime que 5.ooo de ces machines ont été importées en Allemagne, de sorte que nous nous trouvons devant une première catégorie d'entreprises qui ne travaillent pas parce que les Allemands leur ont _enlevé les moyens de travail. Il en est qui ne travaillent pas ·parce qu'elles n'ont pas de débouchés. La Belgique était, de tous les pays d'Europe, celui qui exportait le plus grand nombre de produits. Or, la Frankfurter Zeitung, dans un article récent, constatait avec mélancolie que si le général von Bissing, gouverneur militaire de Belgique, était tout-puissant sur terre, son pouvoir s'arrêtait sur la rive de la mer du Nord, à l'endroit où viennent écumer les premières vagues. Au delà, les maîtres, ce ne sont plus les Allemands, ce sont les Anglais, avec leur flotte, et comme la Belgique est provisoirement incorporée à l'Allemagne, elle doit subir le sort de l'Allemagne. Voici deu-x motifs déjà pour que la situation industrielle de la Belgique soit plus que mauvaise : l'action de la flotte britannique et l'enlèvement, la réquisition des matières premières et des machines par l'envahisseur. Ce serait cependant une grave erreur de croire que, dans ces conditions, les ouvriers belges soient dans l'impossibilité de traBiblioteca Gi'lo B a'l<'O

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