Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

L'EFFORT BELGE 113 vailler. On leur offre du travail, on leur offre des salaires, on leur offre même des salaires beaucoup plus élevés qu'en temps normal. S'ils veulent travailler, voilà de la besogne : les carriers peuvent extraire des pierres pour les tranchées allemandes ; _les métallurgistes, les cheminots, les postiers peuvent, en travaillant, libérer deux corps d'armée allemands; on peut faire des fils de fer, on peut faire des sacs pour les tranchées; on peut creuser des tranchées. Pour tout cela, les Allemands ont besoin de main-d'œuvre et, de même que jadis ils demandaient à la Belgique de vendre son indépendance, de même aujourd'hui ils demandent aux travailleurs belges de vendre la force de leurs bras. Mais ce sera l'honneur de notre prolétariat d'avoir unanimement ou presque unanimement répondu à l'Allemagne : « Nous ne mangeons pas de ce painlà 1 ]) Les offres cependant étaient séduisantes : aux manœuvres on proposait des salaires de 6 à 7 francs par jour, aux mécaniciens des chemins de fer, 20 francs, à ceux qui ont la pratique du plan incliné qui monte <l;eLiége vers le plateau Hesbaye, des journées de 5o francs I On n'a pas trouvé un homme pour faire ce métier. Alors, après les promesses, les menaces, et après les menaces, les contraintes. A Lessines, on a emprisonné des maîtres de carrières et des ouvriers parce qu'ils ne voulaient pas fournir des moellons pour les tranchées allemandes. BHLGIQUS B.NVABII: 8

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