Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

Eves et des Kundry et voici que maintenant elle habite, au milieu des mers, l'Ile circéenne où elle est l'Enchanteresse de par la toute puissance de sa beauté et le sortilège de sa parure. Elle vit dans le clair palais de ses embùches, servie par les Floramyes industrieuses aux fards, en l'orgueil et la lassitude de sa fo1·cemystérieuse où Yiennent boire, à ses lèvres vives, le philtre impur et dominateur les hommes en route toujours vers l'lle délicieuse ... Trois voyageurs ont abordé sur la grève et tous trois viennent chercher vers la Courtisane la consolation de leur âge; l'un est un enfant à qui elle promet l'amcur, l'autre est un homme à qui elle promet la pitié, l'autre est un vieillard à qui elle promet la paternelle caresse de sa filiale beauté. Mais avec la Nuit et !'Ombre sur le Palais au bord de la mer et sur la fatigue pécheresse de sa vie, s'émeut au fond de l'âme de la Courtisane je ne sais quoi de confus et d'antérieur, comme un être latent en suspens de qui doit l'éveiller et à qui correspond la présence auprès d'elle d'un silencieux advenu: et le fantôme de sa vie d'amante et d'épouse s'incan:e en le Chavalier du Passé dont la voix, douce à l'Amante et dure it la Courtisane, la caresse et la maudit, lui rappelle le Destin d'autrefois qui surYit en elle au -sort d'aujourd'hui et, le passé, par le geste de celui qui le représente, ressuscité mais insaisissable, lui impose d'abjurer l'ignominie du présent. L'aube est venue, tout a disparu, les Floramyes avec les charmes et les fards, les voyageurs et le fantôme obj urgateur et vigilant. La courtisane pleure !'Epouse et !'Amante qu'elle fut et maudit en ses joyaux et leurs détestables ~rtifices la marque de ce qu'elle est et voici que meurt en elle, comme un .3ongeimpur et néfaste, le prestige où s'est prise la Tentatrice circéenne. Telle est it peu près cette pièce qui contient de fortes scènes et des détails charmants, avec des jeux de rythmes souvent heureux et qui vaut par une espèce de lyrisme pal'fois délicat et parfois éloquent quoique on l'eùt peut être voulu d'une phraséologie mieux ordonnée. Le vers est Biblioteca Gino Bianco

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