Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

- 2!1 - - La Mort, dites, la bonne Dame, Se sent au cœur comme une flamme Qui, de là, monte à son cerveau : La Mort a soif de sang nouveau, La Mort est soûle; Ce seul désir comme une houle Remplit sa brumeuse pensée. La Mort n'est point celle qu'on éconduit_ Avec un peu de prière et de bruit,· La Mort s'est lentement lassée Des bras tendus en désespoirs; Bonne Vierge des repo:;oirs La Mort est soûle Et sa fureur, hors des ornières. Par les chemins des cimetières Bondit et roule · Comme une boule. « La Mort, c'est moi Jésus, le Roi, Qui te fis grande ainsi que moi Pour que s·accomplisse la loi Des choses en ce monde; La Mort, je suis la manne d'or Qui s'éparpille du Thabor DiYinement, par;\ travers les !oins du monde. Je suis celui qui fus pasteur, Chez les humbles, pour le Seigneur, Mes mains de gloire et de splendeur Ont rayonné sur la douleur, - La Mort, je suis la paix du monde. n - La Mort, dites, le Seigneur Dieu Est assise près d'un bon feu, Dans une auberge où le vin coule; Et n'entend rien, tant elle est soûle. Elle a sa faux - et Dieu a son tonnerre. BibliotecaGino Bianco

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