Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

-25En attendant elle aime à boire et le fait voir A quiconque voudrait s'asseoir, Côte à r:ôte, devant un verre. Jésus, les temps sont vieux, Et chacun boit comme il le peut Et qu'importent les vêtements sordides Lorsque le sang nous fait les dents splendides. Et la Mort s'est mise à boire, les pieds au feu. Elle a même laissé s'en aller Dieu Sans se lever sur son rassage, Si bien que ceux qui la voyaient assise Ont cru leur üme compromise. Durant des jours et puis des jours encor, la Mort A fait des dettes et des deuils, Au cabarnt des trois cercueils. Puis un matin elle a ferré son cheval d'os, Mis son bissac au creux du dos Pour s'en partir à travers la campagne. De chaque bourg et de chaque village On est venu vers elle avec du vin, Pour qu'elle n'eùt ni soif ni faim, Et ne fit halte au coin des routes; Les vieux portaient de la viande et du pain, Les femmes des paniers et des corbeilles Et les fruits clairs de leur verger, Et les enfants portaient des miels d'abeilles. La Mort a cheminé longtemps, Par le pays des pauvres gens Sans trop voul0ir, sans trop songer, La tête soùle Comme une boule. BibliotecaGino Bianco

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