Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 28 - luglio 1892

\ - 15 - « matière, force, univers, nature, » etc. Réduire, par suite, tous les }lhénomènes au mouvement, ne nous engage pas davantage que les ramener aux concepts ontologiques. Certaines témérités qu'on reproche ù la science moderne ne se bornent-elles pas, au fond, à l'énonciation de truismes absolument inoffensifs? Et pour en revenir à l'exemple déjà cité, les thermochimistes et les les psychophysiciens les plus résolument mécanistes dépassentils de beaucoup, au moins dans leurs essais d'explications générales ou philosophiques, cette simple certitude que la chimicité et la pensée font partie intégrante de la nature, qu'elles rentrent par leurs linéaments généranx dans la somme totale des phénomènes appelés le monde ou l'univers? Ou voudra bien nous permettre de n'accorder qu'une confiance médiocre à une « transcendance n qui, cette fois comme les autres, se trouverait en parfaite désunion avec les lois élémentaires de l'esprit. On nous objectera sans doute le mouvement concret, le mouvement que nous sentons, voyons, touchons entendons, etc. Mais l'argument du sage antique, la preuve ad oculos corrobore notre thèse plutôt qu'elle ne l'infirme. Car il règne encore ce nous semble, sur la distinction à établir entre l'abstrait et le concret, un malentendu qui fausse la plupart de nos idées sur la question. Les sensations engendrent les idées. Cette vél'ilé semble aussi certaine que celle affirmant l'existence d'un ordre hiérarchique fixe qui classe nos concepts selon leur degré d'abstraction. A la base de l'échelle se groupent nos concepts les moins abstraits, au sommet, les plus compréhensifs. On aboutit à ces derniers graduellement et· après de longs efforts. Les cerveaux incultes se montrent même d'ordinaire assez rebelles à cette opération; et il est probable qu'une forte majorité humaine ne dépasse jamais les degrés moyens, les échelons intermédiaires. Mais cela que prouve-t-il? Faut-il en conclure, avec une psychologie par bonheur démodée, que nos sens nous fournissent directement ces synthèses de la réalité qu'on nomme des images, et~que de celles-ci, à leur tour, se tirent et s'élaborent, comme autant d'essences subtiles, nos idées abstraites? Pour ma part, je trouve au moins BibliotecaGino Bianco

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