Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 25 - aprile 1892

-171 - leux qui lui permel infailliblement de discerner une belle œuvre, et par conséquent de l'insulter; mais le raisonnement n'ayant dans une telle affaire que fort peu de part, nous n'insisterons pas sur cette chisse, généralement mo_ins décriée que les trois autres, car les écrivains qu'elle loue étant les plus nom:)l'eux, puisque les plus médiocres, la soutiennent. Le critique subjectif est une manière de parasite; généralement incapable de produire par lui-même et de tirer de sa substance des idées propres à être bellement agencées, il se borne à butiner les idées des autres. Il vit de paraphrases, parfois ingénieuses, de commentaires, souvent lourds, mais toujours aux d()pens d'autrui. Le fond de sa nature est l'élégie, - si par élégie on entend lïnterventioninopportunecle l'êtretransitoire au milieu des essences, - anss;i, s'il est clouédu sens de l'hyperbole, il arrirnra rapidement à faire de sa personne le centre du monde intellectuel, il se considérera comme la raison des œuvres, comme leur fin aussi, et Goethe n'aura écrit Faust, que pour fournir matière ,),quelque scribe. Le critique subjectif pousse à l'ext1:ême cette préocupation de lui-même, car non seulement il nous dit l'état de son àme, mais enc,)re, s'il parle de Don ,Juan, il nous narrera les bonnes fortunes qui lui advinrent; s'il cause sur Rubenpré, il contera ses succès dans le monde et ses gestes de cavalier accompli, et sïl nous entretient de Porthos - tout arrive - il nous confiera des clt'.-tails ur sa force physique et sur ses goùts culinaires. Feu .Jules .Janin pratiqua magistralement cette sortcclecrilique, il en transmit les secretsù M.Sarcey qui les con th mystérieusement à un petit professeur de province qui séYit dans les journaux sous le nom de Jules Lemaître. (Jnant à la Yalenr de rette littérature, on comprend facilement qn'elle dépend de la valeur de celui qui la pratique, et il faut reconnaitre que quelque~ assez bons écrivains en ont parfois adopté la coutume. Stendhal. Sainte-Be.uve, :\1onsieur Tame, sont les parfaits modèles du critique historien dont :vronsieur Taine a ingèniensement étahli le catéchisme(!): « Etant donné une (1) H. T.,D,E, Histoire de ta Lit:,frature anglaise: Introduction. 81bliotecaGino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==