Entretiens politiques et litteraires - anno III - n. 25 - aprile 1892

DESCRITIQUES ETDELACRITIQUE « Il faut, a dit La Bruyère, q·u·un auteur reçoive aYec une égale modestie les éloges et lacritique que l'on fait de ses ouvrages». Je ne sais si ceux de nos contemporains que l'on encense suiYent le précepte du moraliste, mais ceux-là qui sont blf1més et critiqués me paraissent le méconnaitre. L'écrivain voit dans tout Aristarque un ennemi acharné etde son œuvre et de sa personne,et ce sentiment ne s'exerce pas seulementcontre quelques insulteurs professionnels, mais contre les plus graves et les plus scrupuleux des critiques. De lù ces reproches de férocité, ces accusations de méchanceté notoire, jetés ,·l quelques-uns de ceux qui furent conduits par les circonstances, ou par leurs dispositions naturelles, h porter un jugement sur les écrits actuels; de lil aussi la néeessité d'une justification pour les m.écnants et les féroces. Nul du reste n"étant en réalité plus critiqué que ces critiques, il est bon de leur conférer un instant pour défendre leur façon d'agir, les droits que l'on reconnait au moindre des romanciers. Et d'abord, grossièrement, on peut diviser les critiquP.s en quatre grandes classes : Celle des mauvais critiques, celle des critiques subjectifs, celle des critiques historiens, celle des critiques dogmatistes (il est bon de faire remarquer que les critiques des trois dernières classes peuvent également appartenir h la première). Si l'on admet -- comme on veut le faire habituellement - que le rôle de la critique est de désigner les belles œunes, de les primer et de les couronner, on peut dire que le mauvais critique est en réa.lité le meilleur. En effet, le mauvais critique est doué d'un instinct merYeilBibliotecaGino Bianco

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