Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 20 - novembre 1891

-=- 167 que orgueil ·et commence à mépriser. Il est un des hommes les plus en vue de France et on a un certain plaisit· à le voir plein d'assurance, obstin~, borné et bientôt justement académicien. ··A· côté de lui, se poussant. fort, remplaçant la production· ample pat· le bon emploi du produit, sautille et sinu,e M. Alphonse Daudet. 11est partout. veut être de tont et serait volontiers tout, peut-être même un bon éc1•ivain, s'il n'avait su les inconvénients pratiques de cette supériorité. Il s'ingénie à attirer l'attention sut· sa persoonalité crispée et fourmillante. De petite invention, il y supplée par des trouvailles. Il s'utilise et utilise les autres. Il va jusqu'à être son autobiographé et 1·efaitDickens. Il a trouvé une manière fort amusante d'annoncer, parmi les œuvres qu'il compte écl'irc, d'autres œuvres auxquelles il ne pense probablement guère, jugeant bien qu'il en restera: vaguement quelque chose dans l'oreille du public. Comme Hugo eut Quiquengrogne, il a une Vie de Napoléon qu'il annonça, i1 me <;emble, il y a quelques ânnées. ' ·. C'est entre ces deux figùr•es qu'appa1·att M. Edmond de Goncourt, d_éjàvieilli, nerveux et g~mé,comme en retrait, avec-l'air un peu de quelqu'un d'assis dàns u.n lieu public éntre deux voisins dont l'un se carre et l'autre se t,·é·- mousse. Il n'a ni la force de M. Zola ni l'entregent de M. Alphonse Daudet et, malgré ou à cause ct.u·fait de leur êtl'e artistiquement supérieur à tous ·deux.,il reste b_i_eenn arrière comnfo 1\'Jàlisateut·de gloire co_nten'tporairie, et on constate qu·à soixante-dix. ans, avec un talent hors pair et indiscutabte;'H--serait âarrs' le cal}1e ne pas tlédaigner pour uq l_vi re de Jui. _, l:J. Fau_stin,, par· exemplé, qu~ est uriè·espê~e tl:eé.hef-c1'abuvfoap'rès'tout -'l'accueil favoràb:1eq· ueïif la pré·sse au·premie"r ouvrage de M'.Léon Dau~ cbt, aont le mérite est fait d'"unemanière de t·enanisme laïcîsé pour qui !'enthousiasmé aurait pu être, sans injustice, plhs modéré. · · · · 'Tel est l'ordre i.:éciproque créé par l'avènement naturaliste. Nous y Yoyon~lés deu~ lWéridionau)Ç,par la connîvence clu public avec la inédidcrité énor,lle de l'un· et la frivoliti, anecdotique· clel'autre, éèraser l'homme _duNord, M. ·d:eGoncourt, le seul qui fut-véritablement artiste (pas Biblioteca Gino Bianco

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