Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 20 - novembre 1891

-164 - -l'aideront pourtant qu'à sophistiquer le vin des burettes : elle vient vers eux. Les élections prochaines se feront par l'alliance rlu curé délaissant ses ouailles, et du bourgeois qui se dira libéral, car il sent que maintenant il a besoin, ·pour consolider son trône, de l'appoint formidable que le catholicisme peut lui donner. Quelques prélats même, en vue _duprochain royaume, prennent leurs mesures: Monseigneur Fava $era peut-être grand aumônier de France, Monseigneur Fallières élèvera les fils du futur roi. · · J'ai dit : peut-être, car je songe à la foule qu'on oublie et qui n'oublie pas. La foule des opprimés et de ceux qui peinent est parfois lasse de crier la faim, lasse de subir la misère, lasse aussi des stériles pitiés et des phrases creuses. Le jour du sacre, l'élu des coffres-forts rebondis, l'oint des ventres obèses, sentira le trône défaillir, quand son peuple entrera dans la salle des festins, s'assoira à la table, et simplement profèrera ces Paroles: J'ai faim, je veux manger. · ... BERNARD LAZARE BibliotecaGinoBianco

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