Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 20 - novembre 1891

--152 -=- des· mïsêrablés? pe1;sonne; seul; le Ti'ei's'.e'steri cause, c'èst dé'sa prépotence qu'il s'agit, c'est ëetto prépotence qu'il' faut imposer. Aux pauvres hères, legcris_ et la vengeance, les discours au coin des rues, l'incendie de-schâteaux, le' saccage des parcs seigneuriaux-; à eux les fureurs subites qtii ne raisonnent pas, les farouQhes- passions qu'on assouvit•brùtalement et loya1'e}J-lentaussï. Au Tiers, « qui veut être quelque chose·>), fa savante pblitique, les discrètes menêes, l hypocrisie profitable allle,rrant la sûre conquête clu gouvel'nement. • · • Que le penseur médite la parole révélatrice de cet abbé poltron, qui eut son heure de· téméraire franchise, et il verra qu'au-dessus de tous les merveilleux enthousiâsmès populaires, il y eut le froid çalcul des avocats et des mar-· c·hands, dont 1e _cœurétait pourri de vanit.é ·me·squine et l'amour-propre- ulcéré d'affronts. Ces avocats et ces marchands parlèrent très haut du· bien général, pour assurer leur bien particulier, et ils triomphèrent. Ce n'était pas un rêve d'~nivers!:llle et =bienfaisante li-· berté, qui conduisait ces avocàts de province et ées maigres vétériml:ires, c'était uh rêve de domination. Ils avaient subi lés humilfütions· et les mépris, il~ vou~aient les 'faire sentir à d'autre$, efnon il leurs supérieuTs, qui y ·eussent. été· indifférehfs, mais~ leùrs infériem,s,- qu'ils pouvaient asservir. . . ., . Patiemment ils travaillèrent à réaliser ce secrét des·sein. Les réactions passagêi·es né' fü'ent: que retarder leur avènement, car les monarchies renaissantes furent désormais obligées de compter avec eux. Au besoin, et s'il. n'avait fallu s'inquiéter des mouvements> p.opil1aires possi-bles, la bourgeoisie· eut"aceepté, en attendant', •ttne 'Charte ·libérale donnée à sofr •pro1i~. et, tout brert exa:miné, elle gagna, sousLotris-Phifippe et sous l'Empire,· notoriété et considél'atîon. Le royaiJme prit même 1;1ad·evise. vile : Enri-' chissei-vousd -·· , · .• .A.:ujourd'hui, la troisième République-a presque achevé l'œuvœ des ancêtres. Un siècle a suffi ida besogne-. Les privilèges sont rétafüiS': c'est au bourgeois que _lepaysan. paie le droit ae chasse et le droit de gabelle, c'est au bour-· geois que l'ouvrier paie l'impôt du sa,ng; repeuple est encore tiüllable, et corvéable,-et c'est Le-bourgeois qui perçoitBibliotecaGinoBianco

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