Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 12Gchronique, on lui tresse des lauriers. Rien de quelconque cependant comme ces dialogues d'une situation invraisemblable et gl'otesque où se coudoient l'amour, la naissance et la mort selon la vénérable antithèse qu'un poète anodin formula par cette ligne mémorable, Deux cortèges se sont rencontrés à l'église ... M. Daudet chancelle à la limite des deux périodes. D'aucuns tiennent encore pour lui, en honte de se déjuger après tant de litanies à son adresse. Mais sous l'affabilité _extérieure du compte rendu ils laissent volontiers pressentir que leur conviction s'en va. L'Obstacle fut un succès d'estime, ce qui signifie qu'on n'en estime plus guère !'écrivain. Quant à M. Sardou, il descend avec une rapidité involontaire mais vertigirn;use l'échelle des épithètes laudatives. Après avoir, en Lmulation avec les plus célèbres couturiers et les parfumeurs illust.res, composé des prétextes ù. décor pour mettre en valeur les attitudes de Mme Sarah "Bernhardt, le voici venu à encourir le mépris littéraire des députés mêmes. Malgré une réclame politique ardente, ce Thermülo1· qui, p<traît-il, coûta vingt ans de travail, fut très mal jugé. Si l'on joint à ces malheurs d'hommes célèbres le désastre de M. Georges Ohnet, leur émule trop mfconnu, il faudra bien avouer que la critique et le public se déshabituent d'applaudir aux formes naguère appréciées. Les ouvrages aux transitions timides n'agréent pas mieux. Pour Griselidis, par exemple, ce morceau de morale en action, les journalistes affectèrent de vanle1· le décor, an détriment de la pièce. La gloire de,; auteurs aimés s'effrite; mais les jeunes que Monsieur Antoine montre au Théâtre Libre ne prévalent point. La plupart, acceptant tous les procédés des dramaturges qu'ils prétendent supplanter, transportent simplement l'éternelle action matrimoniale et adultérine dans un milieu moins conventionnel ou plus grossier. Les amants patoisent, l'hypocrisie des convenances s'efface, ce qui enlève un intérêt considérable, puisque le spectateur n·a même plus l'agrfment de <ltmêler, sous l'affectation des dehors, le vrai tempérament cruel et vicieux des Biblioteca Gino Bianco

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