Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 12'1 - La formule scénique ordinaire semble; en effet, au dernier période de la décadence, comme le roman qui l'engendra. L'année en marquera peut-être lafin. Voici que s·ouvre la sabon des spectacles. Le plus sérieux succès de l'an passé échut à Miss Ilelyett. Cela livre ~~u juste la note de l'esprit actuel. Cette pitrerie a pour sujet, musique et calembours, la mappemonde naturelle d'une demoiselle alpiniste et fi.Ilede clergyman. Actes, scènes, {able et dénouement roulent sur les mille et une périphrases ou métaphores par lesquelles peut se désigner cet organe humain. Un tel arrangement satisfit plus de trois cents soirs les spectateurs accourus des capitales et des provinces. A constater que la critique entière, et la plus notable, approuva si minable chose, 011désespérerait du j_ugement littéraire . .Ne dirait-on pas que ceux-hi mêmes appelés par le hasard des relations et de l'inti uence à dicter pour la foule l'opinion nécessaire, pensent uniquementit excuser la sentence du diplomate étranger: « Les Français fournissent principalement aux nations des <;01uédiens,ùes cuisiniers, des pédagogues et des coiffeurs. Leur danse nationale est le cancan. Leur art exalte le libertinage le plus grossier. Au physique ce sont des hommes pelils, gras et querelleurs. » Nous aimons malheureusement l'immonde et le sot en eux-mêmes, par goùt natif et essentiel. ne farces comme J\itss Jlelyett ou lYia Cousine, la critique ne se devrait occuper que pour les reléguer aux tavernes à concerts et les exclure du titre dramatique. Cette seconde pantalonnade n'excita guère moins la faveur des gens. Le désir, pour les femmes honnêtes, de voir l'actrice Héjane danser le .pas du i\Ioulin-Houge éYeilJa leur tenace curiosité. Les plaisanteries étaient basses, vulgaires, innomables. A peine les grimaces de Baron pouvaient-elles dérider et séduire. Mais jamais la critique ne consentirait à flétrir un auteur qui occupe la situation de M. Meilhac et qui en possède l'influence. En outre, la juste ambition de conquérir parmi les lecteurs des sympathies payantes et nombreuses pousse à flatter les plus tristes appétits, qui sont universels. On s'enorgueillit de contribuer ù un BibliotecaGino Bianco

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