Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 122 - ~"' droit d'i-tre considéré comme l'époque-type de notre évolution intellectuelle. Le be,oin très national de retrouver le Connit dans toutes les tentath·es, exagéra l'admiration pour les légataires des tragiques grecs, commentateurs aussi de Suétone et de Tacite en dialogues versifiés. Nous aimons saluer de vieux amis et d'anciennes choses. Il dut plaire infiniment aux spectatrices françaises de découvrir que l'Assuéms désignait 'a Majest{>, et que l'altière Vasthi révélait la Montespan. Les abbés, les ·gl'Ïmauds, favorisèrent les écrivains de Grèce et de Home, reparus en vers français. lis s'enchantèrent de cette flatterie à l'adresse cle leur érudition. Les Espagnols de la Cour furent ravis cle voir si doctement traduit leur dramaturge principal. Sous tant de saYoi1·et d"habileté on percernit encore de la tin esse polissonne, presque l'écho et la chronique modernes développés en actes de langue imi,eccable. Quel attrait, cette littérature classique nourrie aux parfums de l'alcôve souvernine! Et lorsque Racine réussit à faire de son art obligeant un prétexte pour expo$er les jeunes filles de Saint-Cyr au goùt du Roi, il ma!'qua son œuvre du sceau véritable et attendu. Les courtisans applaudirent. Nous suivons l'opinion des courtisans. Nul n'imite qui n'obse!'Ye. Une ra,;e douée de puissantes qualités d'examen devait prend l'e lïnitiati ve C!'éatrice d'un genre propre à exprimer avec raffinement les détails de la vie. Depuis la Princesse de Clèves jusque Bouvm·d et Pécuchet, nous essayâmes vingt formes de roman. Balzac etT<'laube1t atteignirent sans doute a.u chef-d'œuvre.11 est peu croyable qu'on parvienne ,·L les dépasser. Là est la perfection de hl littérature française. Mais aujourd'hui le genre semble épuisé et capable seulement de redites. A l'heure où le roman commencait à Yaloir par les vertu,- du style et de la composition, le théâtre s·en inspirn, las de recopier ses modèles anciens on exotiques. Déjit Florian et Honoré d'Urfé même avaient fourni de la matière aux livrets d'opéra dont se réjouit le xnn• siècle. Vers le milieu de l'Empire, lorsque la production courante s'ali1nentait aux histoires fantomatiques d'Anne Radcliff, les scènes parisiennes inaugurèrent le drame. Sous la Hestauration il se dheloppa magnifiquement. A peine serait-il malséant de dire que Victor Hugo et son entourage batailBibliotecaGino Bianco

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