Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- lML -- nant los discute1·-Corbière est Yenu, il est mort, et ne fut connu que de Verlaine; Laforgue nous a dit ses tristes chansons et nous ne sommes que peu à les avoir écoutées. C'est quand parurent« Les Coinplaintés »,«Les Sy1·tes », « Episodes », « Ancœus », les (< Palais Nomades », c'est iLce moment là qu'il fallait parler, qu'il fallait dire : quelque chose de nou,eau se manifeste dans l'art, ne raillons pas, attendons, ceux dont vous voulez rire, ce sont les artistes et les poètes de demain. Quel beau rôle vous aviez à pœndre, Monsieur, et combien maintenant, nous ,ous devrions de respectueuse et reconnaissante estime. Mieux que personne vous y étiez préparé. On avait assez d'être jugé par des sots, on voulait l'être par ses pairs; votre talent d'écrivain vous dési~nait à une fonction que Yous n'avez pas ,oJlu remplir ~L son heure: peut-êtreavez-vouseu tort. Aussi bien,voussouveniez-vous sans doute d'avoir été insulté par les Fou quiers qui florissaient de votre temps, et la solidarité esthétique pouvait vous commander de défendre ceux-liLqu'on injuriait. Je sais qne vous n'avez pas été de ceux qui nous envoyaient.'t Charenton, vous avez gardé le silence: vous l'avez cru opportun, il ne l'était pas, puisque c'étaient des poètes sincères que l'on accablait d'injures. Vous auriez dù vous rappeler que vous étiez un poète - non des plus mauvais - assumant les charges et les obligations d'un critique. Vous ne pouviez prétendre à l'ignorance: celui qui sut écrire (( Les Noces Corinthiennes», (< Thaïs » et tant de pages charmantes, ne peut invoquer une semblable j ustification. Vous avez craint et l'on ne doit jamais craindre. Aujourd'hui vous apportez ù. ceux qu'on voulut bien nommer les symbolistes et qui ont, sauf quelques récentes dissidences félibréennes, accepté ce nom, l'appui de Yotre autorité et de ,otre talent, ils seront fort mal venus certes ù ne pas vous en savoir gré. Je ,ous reproche d'avoir attendu pour vous prononcer, que· la gravité de lVI.Brunetière ait affirmé la légitimité de nos efforts, que la presse ait donné à quelques-uns des nôtres la notoriété qu'ils auraient dù recevoir de ,ous seul, puisque vous étiez le seul, dans la critique, ayant qualité pour parler, pour sen·iL· de parrain à ceux qui viment se mêler, nouveaux, aux luttes. BibliotecaGino Bianco

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