Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 145 - Ne croyez pas, Monsieur, que je vous écri,·e avec acrimonie. Si vous étiez un Lemaitre, vous ~tuiez agi suiYant votre norme, yous auriez rempli votre devoir de critique malfaisant - car l'abstention est un méfait: se désintéresser d'un beau livre, d'une idée nou'rnlle, c'est en réalité en médire. --Vous n'avez pas rempli vO'tre devoir, puisque vous êtes Monsieur Anatole France. Vous essayez, fort généreusement il ~st vrai, de revenir sur vos pas, Yous ne pou,·ez pallier ainsi le tort que vous avez fait à vousmême. Mieux vaut être Colomb que Vespuce; on ne trouve pas deux fois l'Amérique, quoiqu'on 'en ait dit. Je vous l'ai déclaré en commen('ant cette lettre, c'est de vous même, de votre gloire bien comprise, que j'ai Youlu parler, non de nous, non par besoin vaniteux d'arriver plus vite, on arrive toujours au but que l'on se proposa; j'ai YouluYous dire, que« Baltlw:::ar >>, et quelques autres contes délicieux, suffisaient à établir votre valeur d'artiste, mais que vous n'avez pas fait l'équivalent pour attester votre hauteur de critique, et, ne m'en veuillez pas de mes regrets et de mes chicanes: si vous vous étiez nommé Pessard, voire même Pontmartin, je me serais tu. DER.'IARD LAZ.\RE. BibliotecaGinoBianco

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