Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- J33 - amoureux exercé par des millions d'existences pareilles it celle-là, et qui peinent. Plus une œu vre générnl ise, plus haute est son esthétique. Plus elle particularise, moins elle importe au développement de l'art; à peine saurait-elle fournir d'humbles matériaux, des documents instantanés. . Or, depuis les imitations chères aux classiques,la scèn~ se borne à susciter strictement des émotions particulièi;es.: Adultère, mariage contrnrié, amour méconnu, plaisante: ries érotiques, sacs et parchemins, honneur et argent, amour et fortune, fournissent les thèmes perpétuels et agaçants de la dramatnrgie française. Le théfttre e_stdon<; jusqu'à présent une forme littéraire inférieure et dont rien ne subsistera. Pour le transformer en forme d'art, il importerait de substituer ù. la recherche des émotions particulières ou directes, le souci dè l'impression esthétique que produit sur le spectateur l'effet d'une grande généralisation. Les Faust de Gœthe marquent exactement comment l'œuvre peut passer du mode émotif particulier au mode émotif général. · · Faust a consumé sa de dans la science expérimentale, et dans la logique. Au fond du crnuset il n'a point décoU:~ vert l'essence mère et Yivifiante. Les spéculations méta; physiques l'ont mené :t constater, tout comme nos positivistes modernes, le principe ùe l'identité des contrai1·es et à nier qu'il y eùt un critérium de vérité. Toute la science, toute la philosophie initient à la négation, à la mort. Et il faut cependant trouver l'affirmation, la vérité, la vie. Faust s'aperçoit qu'il n'a observé que les éléments grossiers, matériels de la nature. Ce qu'il faut saisir, c'est l'essence subtile de la vie, le fluide même qui é~ane de la fécondation. de l'amour. Marguerite parait; Marguerite qui symbolise la nature irradiée et fructueuse, dépensant ses forces acti\·es. Faust interroge l'amour, lui-même créé, Rien ne se révèle. L'amour engendre la mort, la mort fermente, engendre la vie. L'amour et la mort sont identiques. Voilit le chercheur revenn aux conclusions précises de la science et de la métaphysique. Marguerite meurt. La nature physique est restée muette. Dans le second• Faust, le philosophe interroge l'h_rperphysique, l'occulte, Les formes de beauté apparair:;sent. Les rythmes de peu. BibliotecaGino Bianco

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