Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 134. - pies évoluent. Faust se laisse choir dans l'abime, mais l'abime ne livre pas le secret. Il n'est que des illm~ions et des folies ... Les Mères ne prononcent pas le mot qui ourre l'éternel Arcane. Le~ dernières scènes nous montrent Faust revenu à la si rrlplicité de la vie, cultivant la terre au son des cloches monastiques. Parait Sathan, ou la force qui attache à la matière. Il a donné tout ce que promet la nature, Faust n'est-il pas satisfait? - Tu n'accomplis pas le ~acte, dit le sage, parce que tu refusas de m'élever à DIEU hTERNEL, cela mf,me que promet son contraire où tu règnes:· LA MAT.lEl:lETRANSITOIRE. - Sathan démasqué s'efface; et les archanges président 11l.'assomption de Faust, cligne enfin de savoirl'identité panthéistique de !'Essence et des Formes, l'harmonie-Mère. Bien que :M. Gounod se soit dispensé de traduire musicalement ces émotions esthétiques, la moindre d'entre elles contient 11.soi seule plus d'idées que n'en émirent en- .semble M:VI.Hugo, Dumas et leurs imitateurs. Et ne serait-il pas désirable que les écrivains, dédaigneux du théf1.treérotique et sentimental, se missent à essayer des poèmes dramatiques réalisant de pareilles généralisations? Wagner et Shakespeare, Eschyle, Sophocle excellèrent en de tels sujets. Dante et Yirgile n'y réussirent pas moins, enr.ore qu'ils aient négligé de dialoguer leurs chants. Des exemples d'une maitrise parfaite abondent. Les esprits nouveaux, à en juger par les tendances des • écoles, souhaitent la généralisation. Beaucoup pensent que les arts, jusqu'à présent divisés en plastique, musique et littérature, s'uniront un jour pour créer, dans un même cerveau, l' Art intégral et définitif. Déji1. la mode vient aux compositeurs de rimer euxmêmes les livrets de leurs drames lyriques. ·wagner écrivait ses poèmes, sa musique, et dirigeait les exécutants de la partie plastique ou décoration. Qu'on imagine l'artiste futur cloné, à la fois comme Puvis de Chavannes et Rodin pour la plastique, comme Wagner pour la musique, et comme Flaubert pour lalittératnre,son art ne se pourra tracluil'e que sur la scène, car le poète ne se permettra point de subordonner l'ensemble ou l'harmonie de Biblioteca Gino Bianco j

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==