Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 19 - ottobre 1891

- 131 - A considérer que nous en sommes là, ayant connu en ce siècle le drame à cor et .=t cris de Victor Hugo, la comédie sentimentale où triomphe aisément le calembour de M. Dumas, et le dialogue psychologique de M. Becque dont le béotisme ùe la critique courante méconnaît trop longtemps la haute valeur, bC'auco~pd'écrivains nouveaux ont fini par croire que le théâtre resterait éternellement contraint d'offrir de seules paradés récréatives à la digestion des dineur~. En ce cas, il ne saurait devenir une manifestation d'esthétique. On serait asse7. porté à soutenir une telle proposition, si les signes presque certains d'une rénovation dramatique ne s'annonçaient à l'examen des efforts littéraires les plus récents. Si vague qu'elle puisse encore paraïtre, et bien que maint littérateur s'en défende, une conviction propre aux nouveaux écrivains déclare close l'ère romanesque-; De fait, et depuis quelque dix ans, les publications annoncées sous cette étiquette ne- répondent plus guère à l'idée qu'on s'en fit all~efois . .Les successeurs d'Eugène Sue entassent au. bas des journaux des lignes nombreuses capables de passionner exclusivement les basses classes intellectuelle::;. On n'avouerait point se délecter aux récits de :\BI. de Montépin et Jules Mary. La catégorie plus estimée des _conteurs naturalistes ou psychologistes recompose, en nriant l'ordre des épisodes et des catastrophes, les meill~urs trnvaux des maitres défunts. Par exemple, il Pst louable que M. E. Zola donne de Balzac et d'Hugo une version adaptée au milieu contemporain. Certains cultivent Benjamin Constant et Stendhal: MM. Bourget., Rod, Margueritte. D'autres importent les procédés des proses étrangères; tel M. Daudet pout· l'anglaise, tels autres pour la russe,la grecque, l'allemande ... Il y a pénurie d'originalité à ce point que M. Marcel Prevost ayant proposé, avec l'assentiment de M. Dumas, de recommencer George Sand, cette ingénieuse trouvaille lui procure un succès magnilique comme jamais n'en mérita, diraiton, Baudelaire !'Innovateur. Il est sûr que ces reprises des romans surannés satisferont encore, et très longtemps, la plupart des cœms simples. Le Connu charme, l' Inconnu exaspère. 11 1.'en Biblioteca Gino Bianco

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