Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

-· !17·- tures de joyaux, des mantes traînantes qu'on relève sur la main gauche soutenant le globe de l'univers asservi. Comme elle s'enivra de Yoir les préparatifs de fète pour son entrée dans la ville conquise par la seule fore~ de son esprit, de sa beauté I Quel plus 0 rand triomphe possible, que celui-ci purement individueÎ et sans aucun concours! Un empire il ses pieds, l'empire des Romains; l'orgueil des empereurs adorés comme les anciens dieux, cela offert il la pure vertu des formes et de la sp irituali lé. Il n'est pas dans l'histoire c1·autre situation analogue, un bonheur aussi rayonnant dans une âme si parfaite et propre il goùter avec le raffinement d'un esprit superbe toutes les jouissances de la gloire, de la méditation métaphysique, du délire artistique devant les men·eilles humaines et l'apparat de la terre. « Ce mois de septemhre, conte le sec Théophane chroniqueur ecclésiastique, Irène d'Athènes fut amenée du :painis d'Hieria jusque la ville impériale sur un dro111on, (sorte de légère barque constrnite pour passer le Bosphore). Sa suite occupait des chalandions ornés de soies magni figues. Les hommes et les femmes des familles de premier rang vinrent la recernir parmi un grand concours de peuple et l'accompagnèrent. Le troisième jour de septembre le patriarche se rendit au palais, célébra les noces d'Irène et de Léon dans l'église du Phare. Le dix-septième jour de décembre, dans le Triclinium Augusta!, l'impératrice frène fut couronnée; puis ayant cheminé de l'oratoire de Saint-Stéphane jusque Daphné, elle prit le diadème nuptial avec le Basileus Léon, fils de Constantin. » Ils habitèrent le palais de Ma~naure. Le conte férique où elle s'était rêvée vin-e cessa dès lors. Malgré ses excellentes qualités elle ne réussit pas à dominer l'impérial époux; et, sentant que la lut!e lui serait plutôt nuisible, Irène se retira dans le Gynécée, se constitua doucement, silencieusement une cour fidèle parmi ceux des officiers et dignitaires qui, ayant sujet de médirn contre le pouvoir, semblaient craindre pour le salut de leur âme parce qu'ils avaient renoncé au culte des images. La nouvelle impératrice les consola secrètement, les accueillit en une intimité particulière; et Biblioteca Gino Bianco

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