Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 4.8bientôt elle eut au palais nombre de partisans. Elle possédait de remarquables qualités de séduction, et comme elle resta fort vertueuse, les pieuses gens ne redoutèrent pas le prestige de sa beauté plastique. Les médailles lui attribuent un corps en proportions sculpturales, noble de la majesté des déesses qu'expriment les marbres hellènes, des bras menus, ondulants, une poitrine haute et rude, une tête petite en ovale absolu où priment de gran<ls yeux impérieux; une bouche miniscule qui empreint le visage de cette puérilité ravissante propre aux nymphes des bas-reliefs. Quand le peuple de Byzance la regardait passer en char au trot d'un quadrige blanc, les épaules couvertes de ses quintuples colliers aux lourdes pendeloques de pierreries di verses qui lui semblaient un camail de feux multicolores, des murmures d'admiration couraient parmi la foule frissonnante. Les habiles de la cour comprirent comme cette popularité ne manquerait pas de croitre en faveur d'une princesse dont l'intelli~ence etla force moralenedémentiraient point la favem punlique. Et on commença de se donne1· à elle, discrètement. Or, Constantin Copronyme ayant obtenu la paix des Bulgares vainqueurs, résolut de venger ses multiples défaites par une incursion inopinée sur leur territoire. En pleine- paix 80.000 Grecs surprirent leurs gamisons et pillèrent le pays . .Aussitôt ils armèrent de toutes parts. La tlotte de Byzance envoyée sur l'Euxin pour débarquer des trou1)es, fut battue par la tempête rejetée an rivage devant Coprnnyme assistant au désastre avec sa cavalerie qui gardait la frontière. Le roi :Yizericusfeignit alors d'être mécontent de ses troupes. Elles conspiraient contre lui, écrivitil à l'empereur. Il ajoutait qu'il désirait jouir de la vie pri ,·ée, et suppliait Constantin de lui envoyer des otages afin de pouvoir se fier à l'hospitalité grecque et finir sesjours parmi les magnificences de leur capitale. Copronyme crut à sa lettre et envoya des otages qui, dès leur arrivée au camp bulgare, furent éventrés en représailles de la violation de paix, Quand il connut l'effet de sa sottise, l'empereur se désespéra; et, comme il avait les humeurs mauvaises, son BibliotecaGino Bianco

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