Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 44 - tombé dans le discrédit, et l'on demande à un écrivain, quels sont ses parents, ses amis, et s'il peut justifier dans s.a famille ou dans ses relations, d'un homme ayant du talent, ou à qui l'on en a reconnu. Le nombre est considérable des artistes jeunes, soucieux de leurs œuvres, ayant produit de bons et beaux livres, et qu'une critique de valets, la plus basse et la plus servile, comme la plus ignare qu'on ait jamais vue, laisse sans un mot de bienvenue, sans une parole d'encouragement. Si cette critique un jour parle, on regrette son silence, car, fielleusement, elle bave sur tout beau rève d'art, sur toute pure création, sur tout être qui s'élève au-dessus de la tourbe, et qui, par cela même, en est la condamnation. Mais, lorsque le rejeton d'un dynaste anônne quelque vague parole, quand il bégaie quelque banalité hors d'usage, tous les distributeurs de renommée lèvent haut leurs trompettes et proclament les louanges du nouveau collateur de bénéfice. Des hommes comme Elémir Bour- ~e:;, je prends son nom entre quelques autres, ont vu se faire le silence autour du Crépuscule clesDieux, une des œuvres les plus fortes de notre génération, et aujourd'hui, M. Léon Daudet, fils d'un père qui ne sut jamais écrire, ni en•français, ni même en provençal, mais qui est un haut fonctionnaire dans la littérature bourgeoise, se voit célébré et traité de grand philosophe, pour un ramas de pauvretés, de pâteuses dissertations d'élève de rhétorique, tout bouffi d'une éruclilion de collège. Il est vrai que ceux-là qui louent un tel aède, ont laissé mourir \ïlliers de l'Isle Adam sans lui Youloir reconnaitre seulement une parcelle de talent. BERXARD L.\ZARE. BibliotecaGinoBianco

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