Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

-- 4.2 - tol'ité parfois paternelle, susc~ptible en tous cas d'heureux retours et de bienveillance, capable à un moment donné de reconnaître ses fautes, prête même à abandonner spontanément des prébendes dont elle virnit et qui étaient sa seule défense, le peuple troqua cette autorité contre celle d'une oligarchie bourgeoise rogue, avide et cupide, l'âme ouverte à tous les bas sentiments, férocement égoïste et rapace, inapte à une pensée généreuse, à une idée noble de renoncement et de dévouement. Si dans les monarchies défuntes on avait appliqué la mauYaise théorie des fiefs, et celle, plus détestable, de la foule nourricière d'un petit nombre d'élus, au moins n'aYait-on jamais dissimulé ces théories sous de pompeuses déclamations libérales, sous des mots spécieux; on les avait, au contraire, professées par la bouche des historiens et par celle des philosophes, .::omme par celle des théologiens. Les descendants de ceux qui, pièce à pièce, avaient conquis la France par l'épée, ne pouvaient se plaire à de fallacieux discours, ni à des act1::sde sycophantes. Seuls, des bourf°?eoisrancis par l'envie, affamés de domination temporelle - ces bourgeois dont tout le fiel autoritaire se concentrn en M. de Robespierre - pouvaient se complaire à une norme semblable, et comme le cœur leur faillait à. mettre la main sur le sceptre, comme de loyaux larrons faisant leurs dols au grand jour, ils placèrent l'hypocrisie à la base de la constitution nouvelle, et proclamèrent la Libei·té. Pour s'assurer la féauté du peuple, naïf et propre à se prendre aux pipeaux, ils établirent le prétendu dogme du mfrite, celui qui devait, selon eux, assurer la franchise du quatrième état et sauvegarder son accès dans la classe dirigeante. Toutes les carrières furent dotées d'un tourniquet à la fois facile et protecteur, qui deYait laisser rentrée, à la science dùment constatée : ce fut le concours, gardien des ~racles, des administrations et des écoles, gardien des sinécures grasses, des emplois largement rétribués. Les politiciens de la caste, pour mieux masquer les intentions secrètes de leurs mandataires, s'éleYèrent avec force contre les abus des siècle·s passés, les horreurs du despotisme, le favoritisme éhonté qui distinguait les monarchies et les empires. Ils prônèrent la libertè enfin BibhotecaGino Bianco

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