Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

DUNÉPOTIS~1E On a longtemps cru, et les historiens les plus graves, comme les plus fantaisistes, ont tout fait pour accréditer cette opinion, que le Képotisme était l'apanage des gouvernements absolus. Vingt ans de république bourgeoise, devraient suffire à infirmer une telle croyance, si elle trouvait encore des défenseurs, et même cette expérience de quatre lustres peut permettre d'affirmer que jamais le Népotisme ne s'était étalé d'une façon aussi générale et aussi injustifiable. Jadis, au temps où les fonctions étaient loyalement considérées comme des privilèges, apanages d'une classe, il devenait naturel et peut-être même, au point de vue des attaches familiales, louable de vouloir perpétuer ces fonctions dans la descendance directe ou tout au moins collatérale. C'était alors dans le p1;incipefondamental du gouvernement que résidait le mal, et non dans ce Nrpotisme ·que le principe justifiait et nécessitait. D'autant que, fait remarquable, malgré les efforts de quelques classes pour s'assurer tous les bénéfices, les humblas génies ne faillirent pas à se manifester, et l'autorité royale, en dehors de ces intérêts de castes, savait rétablir cet équilibre qui favorisait l'accès aux dignités des Colbert et des Catinat. Cette j uslicH, qui saYait s'exercer en vue du bien général, est explicable pat· ce fait que le pomoir monarchique absolu, quels que fussent ses dangers, quelqu'insupportables qu'en soient désormais ses lois et ses moyens, avait pour directeur une séculaire loyauté, une irréfragable franchise dans ses rapports aYecses sujets. Avec la Révolution française, le peuple troqua une auBibliotecaGino Bianco

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