Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 08 - que de troublantes possibilités; puis ce fut l' Après-,nicli d'un faune que nous scrutâmes avec partialité au point d'y décounir un peu plus de symboles latents que n'en comporte le mythe d'Apollon; reprise plus tard avec candeur, cette idylle flottante nous pârut limpide et claire pour se reformer aussitôt nébuleuse-comme une journée indécise de juin où le soleil s'ébat avec les nuées. Ensuite des Sonnets, ceux-ci très nets; ceux-làimpénétrés et toujours selon les heures et le hasard eteslectures; puis d'anciens vers de jeunesse repris, transcrits, mués, selon des subtilités étranges: le dernier vers du mad1•igal, par exemple, et sa triple modification, immotivée. Enfin ses poèmes en prose anciens et récents: ces Pages que voici pour la première fois réunies en volume sont si peu inédites que, de l'estimation de M.Dujardin (on parlait il est vrai du faune), si l'on additionnait toutes leurs réimpressions en les mille revues, canards, feuilles de choux, qui se succèdent dans le potager littéraire, on arriverait à un chiffre de tirage qui dépasserait de beaucoup le fameux « départ» de la Bète humaine. Bien que ceci nous paraisse exagéré, il y a peu de lettrés qui n'aient lu ces proses et ces notes de ~[. Mallarmé et notre critique semble futile à tous sens: notre opinion écrite, en effet, sur l'œuvre voulue, délibérée et préparée de longue date qu'annonce l'auteur de Pages ne saurait être qu'une acceptation sans phrases et comme une nutation vénérante et qu'exprimerait bien mieux le silence; et, quand à ce recueil de proses et de critiques que leur auteur écarte absolument de son œuvre définitive, qu'en dirionsnous qui puisse importer? Toutefois il y a là un Frisson d"hiver d'une délicatesse, d'un_murmure presque de vers, au refrain éloigné de tous les stades de la rhet·ie; Il y a La Pipe, d'une évocation meurtrie et, en sa chùte, d'une inouïe tendresse; Le Phénomène ('utur, où pleure toute âme dans un avenir qui est déjà le présent ; Le Nénuphar blanc, qui dit toute noble abstentio.n de celui qui volontairement« ignore à jamais »; La Gloire, lase?ûe gloire automnale de la forêt où« des BibliotecaGino Bianco

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