Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 53 - Vers ce temps on apprit que le chef franc Karl, avait dépossédé le roi des Lombards, Didier, qui lui faisait la gµ_ene. Karl avait répudié la fille de ce prince, les évêques francs ayant annulé ce mariage pour ce qu'elle ne pouvait concevoir, par infirmité corporelle; et Didier pris restait enfermé dans Corbie. Irène, inquiétée par les succès des Francs en Italie, obtint que l'héritier lombard Adalgise réfugié à Byzame fùt honoré du titre de patriee. C'était une manière de menace pour l'excès de conquête dont les Francs menaçaient. Elle maria l'une de ses parentes à un prince bulgare créé patrice également. Les barbares n'eurent plus de raisons de dévaster les frontières: on traita même pour qu'ils les défendissent. Au Sud les Sarrasins battus laissèrent aux mains des Grecs quantité de captifs qui furent employés â la culture de la Thrace. Peu à peu Irène imposait à la cour une puissance effective émanée de son titre d'Augusta qu'elle portait depuis l'an 775. La foule applaudissait à chacun des actes qu'elle savait inspiré de la sagesse. Léon finit pat· croire fort dangereuse cette aspiration au pouvoir. Il avisa à se prémunir. Une enquête que menèrent ses fidèles décela l'existence d'un parti catholique agissant au cœur même du palais. Ii:ène le dirigeait et Anthuse, cette sœur de Léon qui gagnait l'opinion publique à ses œuvres saintes. En effet, elle y consacrait les trois quarts de son bien, régi par une sorte de ministère. Un quart servait au rachat des captifs. Ce lui vouait la reconnaissance d'une partie des familles militaires et de la classe moyenne. Un autre quart se dépensait pour l'entretien, la nourriture des pauvres et principalement des enfants abandonnés. Elle fonda en leur faveu1· refuges et hospices. La populace l'aima parce qu'elle donnait à sa chasteté de pieuse une merveilleuse fécondité, et que, princesse, elle reniait la gloire de son rang pour secourir les humbles. Si la populace ~t les familles militaires lui venaient ainsi en alliance, elle se rendait l'église favorable en répartissant le troisième quart de son revenu entre les monastères et les basiliques ravagés par la fureur iconoclaste, jusque donner ses robes précieuses ~t rares, à qui en v0ulut pour orner les autels et les habits sacerdotaux. Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==