Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

-,-_52 - seler en ses doigts fins les eaux lumineuses des améthystes, des topazes, des rubis, des beryls, des chrysolithes. Pour tenir sans cesse à portée du regard de telles féeries Yisuelles, il ordonnait que sa suite et ses ministres eussent leurs hiu:des couvertes de joyaux. Cela chatoyait sous l'admirable ciel à toutes courb~ttes des coursiers. Et le peuple délirait, remué jusqu'aux fibres par la vertu des pierres. Au milieu de cette splendeur un char soudain parut où se tenait droite, offrant dans ses bras le nouvel empereur, la très belle Irène. Un rayonnement de joie triomphale se dardait de sa personne impeccable, quasi divine et qu'on savait si précieusement savante, en intimité avec les essences célestes et magiques. A sa venue les feux des joyaux s'évanouirent, et la richesse des costumes el la majesté du cortège. Elle passa dr.vant le trépied de bronze aux trois serpents enroulés que les Platéen,; jadis avaient déposé dans le temple de Delphes en souvenir de la victoire sur les Perses. Et cela semblait lui convenir comme le signe des prophéties qu'elle réaliserait pour la gloire du Peuple Grec. On dit que la foule se précipita en un élan d'amour, rompant la ligne des iardes, sautant sui· l'arène, et que maint y périt étouffé,p1éliné, les os rompus par la hauteur de la chute. Irène conduisait son fils au temple des catéchumènes; les rues se remplirent sur le parcours de son char. Elle hlissait des paroles enchantées à ceux qui approchaient les franges de sa.robe; et on se les répétait de rang en rang, d_egroupe en groupe; on les apprenait ainsi que des pantacles propitiatoires. · Car elle ne négligea plus de manifester publiquement comme sa piété orthodoxe regrettait les images des SaintesFaces où se formulent les forces suprêmes, où s'attachent les aspirations du cœur chrétien. De ce jour tout le monde sut dans Byzance que l'Impér[ltrice revendiquait en faveur. des femmes et de;,citoyens contre le pouvoir militaire (1). Le peuple fut sien. (l) Les iconoclaste~ apparlenai_eiit _presc{Ltetous au par~i militaire. Les $Oldats soutenaient celte beres1e qui leur pennelta1t le pLllage des statues précieuses représentant le Christ, la Neige et les Saints. BibliotecaGino Bianco

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