Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

·- 50 - jeune prince, si on ne prenait soin de le couronner immédiatement. Les dignitaires et les officiers, fort heureux sous cette race, tremblèrent d'avoir à lutter contre un parti de succession. Irène entretint leurs craintes. 11fallait dès l'heure présente légitimer la souveraineté future de l'enfant, afin, qu'au cas d'un malheur, nul ne songeât à une restauration des anciennes races ou à l'usurpation du pouvoir en s'excusant par l'exemple de Léon l'lsaurien. Tant travaillèrent et intriguèrent les :unis de l'impératrice que ce devint là bientôt le sentiment général. Ou rappelait à tout propos les morts brusques des deux Basileus défunts, et les gens en place suivaient avec inquiétude sur les traits de l'autocrate l'envahissement du mal si redouté de l'impératrice. Irène ne supportait point que sa science sùre et sa Yolonté ferme demeurassent soumises au bon plaisir d'un maître. Il lui tardait de paraitre comme Force humaine concevante et agissante capable de réaliser les utopies platoniciennes à la face du monde. • Même il commençait de courir d'étranges histoires sur elle. On prétendait que les formules des mages alexandrins lui étaient passées en héritage et que leur puissance seule et la vertu des incantations théurgiques la menaient au pouvoir. Plus initiée que Copronyme elle l'avait vaincu; et la mort surnaturelle pouvait bien résulter des charmes de la magicienne catholique. Ce ne faisait que lui acquérir les ambitieux. Bientôt on représenta au Basileus lui-même qu'il importait, pour le salut de l'empire, de couronner son fils au plus tôt. En chacun s'affirmait la conviction que Léon ne survivrait pas très longtemps à son père. Irène y veillerait. « - Mon fils, répondit Léon aux plus in-,istants, est dans un âge bien tendre. Ma santé chancelle; je puis mourir bientôt. Vous verriez avec peine un enfant sur le trône, ou plutôt vous ne l'y souffririez pas. Il en coùterait la tête à mon fils pour avoir porté quelque temp~ la couronne. Je l'aime trop pour l'y exposer. » Alors tous lui jurèrent d'avoir pour sacrée la Yie de Constantin Porphyrogénète, quoiqu'il pùt advenir. Léon IV les voyant si pleins de ferveur, n'avait plus de BibliotecaGino Bianco

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