Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 17 - agosto 1891

- 49 ~- sang se corrompit. Il éprouvait d'atroces brùlures aux cuisses, aux jambes. Ses soldats le portèrent sur un brancard du camp à la côte ; il ne pouYait plus marcher Là on rembarqua pour Byzance. Parvenu près le château de Strongyle, il se prit à crier effroyablement qu'il brùlait, condamné tout vivant aux flammes éternelles pour avoir blasphémé contre la Vierge-Marie. En effet il polémiquait depuis longtemps afin qu'on la nommât dans les prières mère du Christ, et non mère de Dieu, hé'résie neslorienne dont il se rétracta avant de mourir, en vouant à la mère de Dieu la dédicace de l'église des Blaquernes, faubourg patricien. Sur le vaisseau même il rendit l'âme dans les toitures du remords. Léon atteignait alors vingt-six ans. Il arrangea les choses du gouvernement avec ses quatres frères, les Césars Christophe et Nicéphore, le nobilissime Nicetas et Eudocime qu'il devait bientôt revêtit' d'une dignité pareille. Irène tenta encore de le séduire, de lui imposer son esprit. Elle pensait que Constantin Copronyme étant défunt, le fils écouterait mitux ses avis. Mais Léon avait l'humeur malade comme son aïeul et son père. ll se gardait de tous, mélancolique et méfiant, préoccupé seulement de conserver la sympathie des troupes qui maintenaient sa race au ti·ône. Dévoué à leur désirs, attaché à leur hérésie, il ne pouvait souffrir la douceur d'une femme qui représentait l'élément contraire de la politique d'alors. Rebutée par l'empereur et ses conseillers, Irène ne se découragea point. Elle prétendait devenir malgré tous victorieuse, dominer par-dessus la sottise de ces gens de cour, régner seule pour la gloire de l'orthodoxie. Heureusement la nature l'avait gratifiée d'un fils qu'on baptisa Constantin, comme l'aïeul. Il était né dans le pavillon de porphyre, la Pourpre, où l'étiquette voulait que les impératrices fissent leurs couches; suivant la coutume on surnomma l'enfant Porphyrogénète, né dans la Pourpre. Grâce à lui, en se couvrant de l'affection maternelle, Irène se trouvait en meilleure chance de réussir. Elle laissa répandre un bruit sur la mort prochaine de l'empereur. Ses amis catholiques en propagèrent l'opinion; et ils disaient quels périls l'empire encourerait aYec un très Biblioteca Gino Bianco

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