Entretiens politiques et litteraires - anno II - n. 16 - luglio 1891

- 3i - l'audition de cc drame, ont crié au chef-d'œuvre, ont annoncé cette rénontion de l'art qoi est on le sait la coutumière préocupation des matassins de la critique; d'autres afflrmèrent l'œuvre détestable.· Ce tapage est peu motivé. Sur un détestable mélodrame, tiré d'un roman pleurnichard par M. Gallet,fabricant en gros de livrets d'opéra et pondeur de vers informes, M. Bruneau a écrit une partition où se manitestent des intentions excellentes, mais que l'éxécution a trahies. M. Bruneau mérite d'être loué pour son emploi des leitmotive et pour le courage arnc leqµel il a su rejeter les airs et les ensembles, mais il a fort mal usé de ces procédés wagneriens. Le leitmotiv n·est pas une enseigne voyante que doit pendant tout le drame porter un uniqne personnage, il doit représenter surtout une idée musicale, un sentiment. Cette idée et ce sentiment se déYeloppant, se compliquant, se transformant dans le drame, le leitmotiv doit avec eux se développer, se compliquer et ~e transformer. 11n'en est rien dans le Rève; de plus l'orchestration détestable gâte les pages les mieux venues, de même qu'un parti pris de de cacophonie, à effrayer un roi nègre, lasse inutilement l'oreille. 11 est temps que "\Vagner et son œuvre nous arrivent, peut-être que, après l'audition de Tristan, on se sentira moins disposé .'t écouter les facéties des Bauer qui tiennent que faire chanter les gens en les affublant d'un costume moderne, constitue une révolution artistique et esthétique, ces bonnes gens denaient songer à la·Traviata. L'i!,cho cle Paris, jaloux sans doute des fêtes qui célébrèrent- Moréas, s'est offert un pauvre musicien. pour manifester son incompréhension de toute chose d'art. On a loué à ce banquet le sottisier de Médan et par la même occasion on a affirmé le mépris que l'on ressentait pour quelqlles uns qui sont les gloires de la musique française. Les livres: Les Pages de M. Stéphane Mallarmé (Deman édit.) nous sont parvenues malheure.usemeut trop tard pour que nous leur eussions pu consacrer autre chose qu'une note hative - nous reportons en aoùt notre appréciation. BibliotecaGino Bianco

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